Avis sur Tango

Très beau visuellement et doté d'une bande originale magnétique, cette mise en abîme peine malheureusement à convaincre notamment à cause d'un rythme décousu.

Il ne faut pas chercher une histoire ou un film là-dessous, c’est un hommage au tango et à ceux qui savent le danser, avis aux amateurs. Si vous êtes allergique aux ballets qui se répètent au son du bandonéon, passez votre chemin. Anti comédie musicale, plus exercice de style ou répétition idéalisée, car la mise en scène est pro quand même. C’est filmé entièrement en intérieur, sous une lumière artificielle et froide, il y a un soupçon d’histoire d’amour mais c’est juste technique, même pas théâtral, elle semble toute droite sortir de la tête du personnage principal, un créateur qui fait semblant d’hésiter entre deux danseuses et balbutie son sujet sur l’histoire de l’argentine. Les horreurs de la dictature sont passées à l’essoreuse du politiquement correct, seule compte la caméra et sa caresse sur les corps des hommes et femmes, et la bande son mélancolique à souhait. J’ai toujours trouvé cette musique très triste, et la danse elle-même extrêmement austère et codifiée. N’empêche qu’au bout d’un moment on ne peut s’empêcher de trouver ça beau, parce que c’est bien fait, mais l’intérêt esthétique du film se discute un peu, avis aux amateurs.

L'intérêt du film est qu'il est très bien filmé et avec une super bande son. Carlos Saura devait être amateur de tango. Il y a des gros plans de gambettes qui s'entrecroisent à toute vitesse sans se cogner. Chapeau. On donne le nom du compositeur mais tout n'est pas de lui. On reconnaît au passage Nostalgias de Juan Carlos Cobian, Recuerdo d'Oswaldo Pugliese, et bien d'autres. On voit même et on entend Carlos Gardel remastérisé. Malheureusement on ne le laisse pas aller au bout de sa chanson. Je rêve de voir un de ses films des années 1930 restauré, avec la même qualité de son, par exemple Por una cabeza, air largement utilisé au cinéma par exemple dans True Lies avec Schwazenegger. L'histoire sentimentale n'est là que pour donner un semblant de fil conducteur. Il y a beaucoup de remplissage inutile comme la séquence sur la répression militaire, grotesque. En revanche le tango lesbien est esthétiquement intéressant. Carlos Saura aurait pu se contenter de raconter une histoire se déroulant à Buenos Aires avec des haltes tangos. C'est ce qui se faisait là-bas dans des shows musicaux. C'est aussi le principe adopté dans le film La leçon de tango, beaucoup moins au point techniquement. Le spectacle Tango Pasion de 1998 au Théâtre des Champs Elysées est visible intégralement sur la toile. Les deux maestros bandonéonistes sont morts tous les deux, quelle prestation et quels danseurs, mais c'est flou, son et vision, et mal filmé. On ne peut pas tout avoir. Amateurs de tango vous pouvez regarder Tango de Carlos Saura.

Un film magnifique mais à voir avec une certaine intelligence.
Un film complexe et subjectif.Ce n'est plus un film au sens propre du terme mais une oeuvre d'art à interpréter avec une fibre artistique et une certaine intelligence!

Film à voir plus par les amateurs de tango que par les amateurs de bon scénario. La BOF est extraordinaire. Et les chorégraphies époustouflantes (notamment au restaurant et le tango à trois). J'ai aimé mais ce n'est pas pour tout le monde...