Avis sur Vautrin

Bon film d'époque 18ème siècle, réalisé pendant l'occupation (1943). Il s'agit d'un condensé du personnage Vautrin créé par Balzac. C'est bien réalisé, costumes et décors, grands moyens techniques pour l'époque, des dialogues de qualité, et un acteur exceptionnel, Michel Simon. Bien sûr la romance entre Esther et Rubempré suscite un peu d'ennui, mais les magouilles de Vautrin sont beaucoup plus intéressantes et cinématographiques. Ce n'est donc pas un mauvais film, à voir pour l'acteur principal.

Bon film français pour qui ne connait pas "Vautrin", personnage de la Comèdie humaine de Balzac, forçat èvadè, figurant notam dans "Le père Goriot", à la fin d'"Illusions perdues", dans "Splendeurs et misères des courtisanes", et surtout dans le drame intitulè "Vautrin" en 1840, que s'empare Pierre Billon durant l'Occupation! Une mise en scène soignèe où Billon rèussit une adaptation satisfaisante du roman de Balzac! L'atmosphère y est parfaitement restituèe et Michel Simon y tient le rôle titre (Trompe-la-mort) avec ènormèment de force et d'ambigüitè, venant nourrir l'oeuvre d'une fascination qu'un drame terriblement habile vient encore enrichir! Un classique mèconnu à (re)dècouvrir, ne serait-ce pour la performance impressionnante de son acteur principal...

Dans la droite lignée des adaptations de grands classiques littéraires français durant les années 40, « Vautrin » parvient néanmoins à se distinguer pour plusieurs raisons. D'abord, la mise en scène a beau être classique (voire académique), elle accompagne avec élégance l'évolution du récit et celle des personnages, si bien que l'ensemble apparaît toujours en mouvement. Il y a ensuite ces quelques prestations remarquables, notamment de Michel Simon dans le rôle-titre, mais aussi de certains seconds rôles, où Louis Seigner se taille toutefois la part du lion. Enfin, on note un soin particulier accordé aux dialogues et aux différentes situations, amenant ainsi quelques scènes superbes, et compensant surtout un casting féminin quasiment à côté de la plaque (Gisèle Casadesus et Lucienne Bogaert exceptées), n'apportant ni force, ni complexité à leurs personnages. Après, pas de quoi non plus s'enflammer, mais ne serait-ce que pour avoir retranscrit avec fidélité et intelligence l'univers si riche d'Honoré de Balzac, ce drame luxueux mérite le détour.