Avis sur Une Nuit avec Sabrina Love

Quel adolescent n’a pas rêvé d’être déniaisé par une femme accomplie ? Le jeune Daniel perdu dans sa campagne au Sud de Buenos Aires a jeté son dévolu sur la très sexy Sabrina Love, star du porno dont les films passent sur les chaînes du câble argentin. Il a été jusqu’à mettre toutes ses économies dans l’achat d’un téléviseur pour suivre depuis sa chambre le concours qu’a organisé Sabrina afin d’accroître son audience. Le prix étant une nuit d’amour avec Sabrina, une foule de lettres enflammées arrivent au studio. Quand il apprend que c’est lui l’heureux gagnant, Daniel entend se rendre sans plus tarder dans la capitale pour réclamer son dû. Le film prend alors le ton d’un road movie initiatique où l’on voit le jeune homme emprunter les moyens de transports les plus hétéroclites pour rejoindre le lieu de tous ses fantasmes. Il lui faudra même sauter d’un ferry en marche pour rejoindre la grande route à la nage. Dans la grande cité il reverra son grand frère devenu gigolo à qui il redoute d’apprendre la nouvelle terrible de la mort de ses parents survenue après son départ précipité de la maison familiale. Alejandro Agresti nous emmène à la suite de Daniel dans la grouillante capitale où le jeune homme en devenir va faire des rencontres insolites qui lui seront autant de raccourcis utiles pour la suite de sa vie d'homme qu’il entend mener dans sa campagne natale. La naïveté du jeune homme formidablement interprété par Tomas Fonzi est très rafraîchissante et sa spontanéité rejaillit sur tous ceux qui croisent son chemin. Cet amour de ses personnages, Agresti le transmet de la plus simple des manières au spectateur qui retrouvera par bribes un peu de ces moments d’allégresse si particuliers de la période où la transformation du corps précède celle de l’esprit. Les acteurs sont tous formidables, de Cecila Roth en star du porno qui finit par laisser apparaître sa fêlure intérieure à Norma Aleandro en photographe affrontant sereinement les tourments naissants de l’âge en passant par Fabian Vera en frère bravache qui lutte contre une homosexualité difficilement contenue. Il ne faut pas oublier La courte apparition de l’acteur "viscontien" Giancarlo Giannini et de la très lumineuse et sensuelle Julieta Cardinali. Un beau film qui n’a pas eu l’exposition qu’il méritait.

Une petite histoire de la vie de ce jeune homme qui résonne comme un récit d'apprentissage. Les personnages sont sympathiques mais du coup la femme qui est en fait formatée dans son rôle de femme objet laisse découvrir un aspect humain qui servira de leçon au héros.
Sympathique

L'Argentine à l'honneur avec ce film fin, au ton sensible qui nous narre l'Odysée humaine d'un jeune garçon blaissé par la vie, et qui, par l'intermédiaire d'un concours y mettra beaucoup d'ordre. Le réalisateur filme l'adolescence avec justesse et douceur et, le prix de ce concours donne une petite touche d'humour qui fleurterait presque avec le feel good moovie. Une bonne surprise donc pour cette nuit avec Sabrina Love.

Un road-movie plein d'humanité avec d'excellents acteurs