Avis sur Les Cent pas

Grand Film, grands acteurs, une histoire vrai,... à voir absolument. Je l'ai vu en langue originale, c'est encore mieux, dans tous les cas, il a sa place dans les grands classiques des films Mafiosi.

Lorsqu'on voit ce film après avoir plus admirer des œuvres postérieures comme "nos meilleures années" ou "Piazza Fontana", on ne peut qu'être frappé par les progrès réalisés par Marco Tullio Giordana dans presque tous les domaines : mise en scène, direction d'acteurs, sens du montage.

Merveilleux film politique et humaniste qui repose essentiellement sur les épaules de l'excellent Luigi Lo Cascio ("Nos meilleures années"). Une histoire vraie à la fin tragique. Indéniablement l'un des meilleurs films pamphlétaires sur la mafia italienne. Admirable!

Il aura fallu encore des Italiens pour revisiter le genre du film historique (un hommage, à ce stade) pour faire disparaître à peu près totalement l'arrière-goût désagréable de ces films qui n'en sont jamais vraiment. Parce qu'ils ont repris leur propre histoire avec objectivité, sans revendication sous-jacente ni jugement ni reniement. À la fois le résultat est très filmique parce que les acteurs sont excellents, et à la fois l'hommage est réussi parce que, pour la même raison, les personnages sont fidèles à ce qui fut réel. Il suffit alors d'ajouter une musique pertinente et l'oeuvre est réussie.

Polar révolutionnaire à propos de la désinformation et des habitudes mafieuses de ceux-là (en fait niant l'essentiel), pas responsable des crimes en tant que tels mais commanditaires et jouissant par ailleurs de l'invisibilité garantie par l'argent. Indispensable!

Quelle bonne surprise que ce solide film de genre, marquant décidément un renouveau flamboyant dans le cinéma Italien. Mis en scène par Marco Tullio Giordana, futur réalisateur du très acclamé "Nos Meilleures Années", il décrit le combat en Sicile d'un révolutionnaire vigoureusement opposé à la mafia mettant tous les gros moyens en place, commençant par un discours public censuré par les autorités avant de poursuivre à travers une émission de radio contreversée. La tension se fait alors plus forte, les pressions plus inquiétantes. Il le comprend et occupe la station radiophonique de la ville, affichant à la fenêtre les traditionnels drapeaux rouges. L'oeuvre se concluera dramatiquement, avec un défilé de poings levés contre ce pouvoir oppresseur et illégal, et ces médias détournant l'affaire par l'enlèvement au même moment d'Aldo Moro par les Brigades Rouges. La population conservatrice ne pourra s'empêcher de tenter le rapprochement entre ce groupe terroriste et Peppino, qui aura sacrément bousculé ces bonnes consciences. On suit de près le destin noir de ce personnage à part, dont le cinéaste admire visiblement les valeurs qu'il transmet (au-delà de la politique même, il lance surtout un appel à la justice, à l'égalité et à la paix) et réprime à l'inverse les méthodes d'hommes corrompus sous toutes les formes. Rythmé et bien interprété, "I Cento Passi" se regarde facilement. Il parvient à captiver notamment de par sa percussion sans faille, de ses attaques portées à cette organisation criminelle, qu'il rabaisse sans ridiculiser. Inspiré d'une histoire vraie, son propos a une vraie force et se retrouve assez bien suppléé par une mise en scène nerveuse, construisant son suspense grâce aux rapports qu'entretiennent les personnages avant de se consacrer à l'intrigue même, peu complexe mais tenue. Les inspirations sont visiblement Scorsesiennes mais "I Cento Passi" ne manque pas de personnalité. Réellement plaisant.

Marco Tullio Giordana nous offre une vision originale et moins romancée de la mafia (que Le Parrain par exemple dont je suis fan aussi). En effet, on est presque dans le docu-fiction avec ce film biographique sur la vie de Peppino Impastato, jeune homme sicilien issu de la mafia qui va se battre contre elle en ralliant les communistes. Beaucoup d'émotions dans ce film notamment grâce à l'excellent jeu des acteurs notamment Luigi Lo Cascio interprétant Peppino avec beaucoup de justesse. A découvrir absolument !

Peppino Impastato voulait lutter contre la mafia en Sicile. Il voulait dénoncer le mal qui gangrène et paralyse son île et l'Italie tout entière. Périlleuse entreprise quand on est né parmi eux! Devant le micro de sa radio sa voix est libre mais après?
Jubiler devant l'impertinence de Peppino
Frissonner lors de ses altercations avec son père
Etre attristé de voir jusqu'où il est possible d'aller pour sauver l'honneur
Luigi Lo Cascio est parfait dans le rôle principal
Une seule chanson en tête à la fin : A Whiter shade of pale de Procol Harum!

Un film d'italien prenant place dans la Sicile rurale , berceau de la mafia . La photographie est peu originale , les acteurs jouent bien malgré que le film soit assez plat

C'est toujours un bonheur d'être emporté dans un film de Marco Tullio Giordana, même si à mon sens La meglio gioventù est infiniment au-dessus de I cento passi. Les films de Giordana s'adressent aux Italiens avant tout, et pourtant n'importe qui se sent italien en les regardant. Déceler Leopardi (L'infinito), Pasolini (Supplica a mia madre), entendre avec un plaisir suprême Domenico Modugno (Nel blu dipinto di blu) - et même The Animals (House of the Rising Sun) ou Mahler d'ailleurs -, retrouver Luigi Lo Cascio et Claudio Gioè, entendre dans sa tête pendant tout le film l'inoubliable I cento passi des Modena City Ramblers, sans que la musique ne vienne jamais. Peppino Impastato meurt le jour où Aldo Moro est retrouvé via Caetani, ce qui fait que sa mort passe d'abord inaperçue. La Mafia résout les problèmes par la violence, l'intimidation, et celui qui a créé une des premières radios libres siciliennes devait être éliminé. 'Devait' ? L'idéal de Peppino est la révolution contre la Mafia et surtout contre les habitudes : "Infondo tutte le cose anche le peggiore una volta fatte poi si trovano una logica, una justificazione per il solo fatto di esistere. [...] Tutto fa parte del paesaggio, c'è, esiste, nessuno si ricorda più come era prima." ; dès qu'une chose trouve sa logique, aussi laide soit-elle, vu que Marco Tullio Giordana introduit la beauté comme principe élévateur de l'esprit des hommes - il substitue la lutte politique, la conscience des classes, les manifestations au besoin de rappeler aux gens ce qu'est la beauté, de les aider à la reconnaître et à la défendre -, dès que cette chose se met à faire partie du paysage, elle est enracinée, à l'image de la Mafia. C'est un film rythmé pour réveiller les consciences, mais aussi un bel hommage.

Une bonne petite propagande communiste, l'histoire de Pepi Impastato, mort le 9 mai 1978, jour de l'assassinat d'Aldo Moro, retrouvé à Rome dans le coffre d'une 4L. L'un était un leader politique, l'autre un contestataire de la mafia dont les journaux ne se sont pas intéressés... À voir, pour la forme et l'histoire.
Musique communiste de premier choix : les Modena City Ramblers, avec leur 'tube' i centi passi.