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    La Petite Véra
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    3,1
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    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 mars 2018
    Alors que l'URSS jette ses derniers feux, la petite Vera étouffe entre un père alcoolique et une mère dépassée, sur les bords sinistres de la mer d'Azov, dans la ville ukrainienne de Jdanov (aujourd'hui rebaptisé Marioupol). Elle y fait les quatre cents coups avec sa meilleure amie, danse, fume, sort avec des garçons. Quand elle tombe amoureuse du beau Sergueï, elle veut qu'il s'installe avec elle chez ses parents. Mais l'exiguïté des lieux et la médiocrité de ses habitants auront vite raison de ses sentiments.

    "La petite Véra" est un film jalon dans l'histoire de l'URSS. Filmé en pleine perestroïka, il rompt avec les codes du cinéma soviétique. Il n'hésite pas à railler sur un mode ironique les failles du système communiste. Il montre pour la première fois à l'écran des scènes de sexe. Il connut un immense succès auprès de millions de Soviétiques enthousiasmés par sa liberté de ton... et par les seins de Natalya Negoda - qui fit l'année suivante la couverture du premier Playboy russe.

    "La petite Véra" n'en a pas moins horriblement vieilli, qui porte toutes les tares du cinéma des années quatre-vingts tendance "La Boum" ou "Flashdance" : des tenues et des coiffures hideuses (regardez pour vous en convaincre la photo ci-contre), une musique à vomir, des couleurs criardes, un montage paresseux qui s'allonge inutilement bien au-delà des deux heures. D'ailleurs son succès fut éphémère. Vassili Pitchoul tourna un second film avec la même Natalya Negoda en 1989 : Oh ! qu'elle sont noires mes nuits sur la mer Noire. Et puis... plus rien ... jusqu'à sa mort en 2015 d'un cancer du poumon. Quant à Natalya Negoda, elle aurait émigré aux États-Unis dans les années 90 avant de rentrer en Russie en 2007. Wikipedia nous dit qu'elle y aurait signé une pétition en faveur des Pussy Riot.

    Programmé à l'occasion du quatrième festival du film russe de Paris au Christine 21, "La petite Véra" doit être pris pour ce qu'il est : un film qui, malgré ces défauts, témoigne de l'effondrement de l'utopie communiste.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 juillet 2019
    Vera sort de l’adolescence au moment où l’URSS est moribonde ; une histoire de plus sur les désillusions russes. Mais chacun de ces films est un renouveau : blessés par la perestroïka, les personnages hurlent qu’ils ne sont pas entendus et n’y gagnent rien. C’est une expression de la souffrance qui ne fait que la prolonger, et c’est ce qui rend La Petite Vera effrayant. Et qui en fait un visionnage insupportable.

    La douleur répugne, mais il y a aussi les cris, les révoltes qui grondent sans savoir sortir du conflit intérieur, un sentiment d’impuissance vraiment cauchemardesque. Vera, c’est le mot pour la foi en russe, vous râbacheront les exégètes de Pitchoul, parce que c’est le symbole frappant d’une URSS qui cache l’étiquette de la bouteille de Coca Cola. Ils nous pompent l’air, les exégètes.

    La foi est une belle image mais pas une notion si forte qu’elle mériterait qu’on déifie Natalia Negoda. À trouver l’idée comme l’interprétation géniales, on oublie qu’elles sont vraiment bien, car on les met au rang de la simple curiosité, comme le fait que le film soit connu pour figurer la première scène explicite du cinéma soviétique.

    Il ne faut pas confondre le culte pour ce qui rend un film culte. Les vrais symboles sont ceux, magnifiques, que les adolescents s’inventent les uns pour les autres et qui se font la sève pulsante dans un arbre déjà mort. Les vrais symboles sont les visages des acteurs qui se fondent dans les expressions de leurs personnages comme s’ils constituaient tout leur signifiant.

    Il fait chaud en Ukraine et l’on s’étonne aujourd’hui de voir la pastèque au cœur des repas d’été. Mais ce n’est rien à côté des bateaux qui entourent le port comme des semi-épaves, des carcasses grinçantes mettant l’échappatoire derrière le mur invisible d’une apocalypse n’existant qu’en esprit. Pas besoin d’alcool ni de drogue pour saisir la déchéance à pleines mains.

    L’humeur est épaisse, noire, elle nous prend à la gorge. C’est innofensif mais intenable. C’est Alphaville couplé au malheur adolescent de tout un peuple à l’unisson. Ce n’est pas toujours que le conflit générationnel a sa place chez les Soviétiques. Ici, c’est la couche supplémentaire : Vera veut vivre telle qu’elle l’entend, mais chez ses parents tout de même. Une contradiction qui va de paire avec la tolérance bardée de fermeture d’esprit du père qui a trimé et ne sait même plus voir le futur des autres.

    Le film n’est pas dur à proprement parler, mais bâillogène et déprimant. Difficile, même quand on l’approuve, d’écrire avec ferveur sur sa beauté.

    septiemeartetdemi.com
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 12 décembre 2009
    très bon film soviétique. Le réalisateur avait pu pleinement bénéficier en 1987-88 de la glasnost' instaurée par Gorbatchev et c'est pourquoi il a pu nous livrer un témoignage très réaliste et bien mené du mal de vivre en URSS dans les années 80.
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