Plus qu’un documentaire sur le vin je dirais plutôt autour du vin et sur les vignerons, différence non négligeable. En effet, on n’apprend peu sur le breuvage lui-même, plus sur ses producteurs, mais il y a moins de choses passionnantes à y trouver. Assez long à entrer dans le sujet mais prompt pour la polémique. Tourné de façon amateur, sans doute pour faire plus authentique comme le terroir, mais c’est ch.iant car ça bouge trop, le cadrage est mauvais et les zooms tellement n.uls et inutiles que je me demande encore comment ça a pu passer au montage. Celui-ci passe sans cesse d’un plan à un autre sans transition, c’est très anarchique. La musique est soit absente soit moche, et on s’en rend compte car elle est à un volume bien plus fort que celui (plus intéressant) utilisé quand les gens parlent (du coup on n’entend pas toujours tout, surtout que le son n’est pas retravaillé).
Il faut surtout noter que sur 2 heures il y a énormément de longueurs… Déjà Nossiter a une passion pour les chiens, où qu’il aille il les filme, autant faire un long métrage sur eux directement. Ensuite les passages inutiles tels que : la rencontre d’un couple de vigneron, le sparadrap de Mondavi (même si ça peut montrer qu’il veut contrôler son image mais rien d’anormal), l’artiste de céramique américain, le divorce de la fille de Montille, la déambulation dans Florence, le forum social (dont on ne voit et ne sait rien), la vieille peau qui se maquille. Oui il y a tout ça, et à quoi ça sert ? Perso je ne vois pas.
Si Nossiter charge pas mal Rolland il passe trop sous silence le fait qu’il a sauvé de nombreuses exploitations et enrichi certaines familles. Cependant, il a le mérite de montrer un système qui déshumanise le vin et le rend commun (seul à ma connaissance à le faire), ce que les gens acceptent et cautionne par leur achat sans le savoir. A part un devoir d’information digne d’un bon journaliste (c’est rare de nos jours) ça part dans tous les sens : on mélange politique, magouilles, économie, finances… comme la caméra mais sans mener à rien encore. On parle beaucoup de Michel Rolland mais rarement de sa méthode, on ne sait rien dessus, certes c’est secret mais savoir qu’il injecte de l’oxygène au vin est un minimum que l’on ne trouve pas. Quant à la dénonciation elle se fait attendre, dure 39 minutes, et ne va pas au bout. On ne sait ni d’où elle vient, ni ce que ça va donner, et on n’a aucune tentative d’explication ou de solution pour étayer le propos, juste un constat mal démontré.
L’épisode 6 que j’ai vu en bonus (d’une saga de 10 épisodes ?) était nettement plus complet et mieux fait, avec moins de longueurs et de tremblements bizarrement. On en vient à penser que ce film est un best of des 10 épisodes mais que l’on aurait confié le montage à un mauvais stagiaire, et le choix des séquences à un schizophrène.