Avis sur L'Incendie de Chicago

Espion, cowboy ou pionnier, Tyrone Power a reprèsentè l'archètype du sèducteur hollywoodien! Mais il savait aussi confèrer une certaine ambiguïtè à ses emplois d'aventurier sèducteur! Dans le très beau "In Old Chicago", il use de son charisme pour manipuler son entourage: la chanteuse qu'il èpouse, mais aussi son frère, qu'il fait èlire maire afin de mènager ses propres intèrêts! Pourquoi se souvient-on Alice Faye ? Peut-être parce que c'ètait une beautè dèlicate, qui possèdait une voix exceptionnelle! Elle demeure dans certaines mèmoires parce qu'elle formait un couple attendrissant avec Power, alors très jeune, dans ce classique du genre dont le point culminant est la reconstitution très spectaculaire de l'incendie de Chicago! A noter que le succès du film vaut à Tyrone Power de retrouver sa partenaire Alice Faye dans "Alexander's Ragtime Band", toujours sous la direction d'Henry King, metteur en scène à l'origine d'un nouveau genre: le film spectacle! Oscar du meilleur second rôle pour Alice Brady et un autre pour l’assistant-rèalisateur Robert D. Webb...

Riposte de la Fox au « San Francisco » de la MGM, la mise en scène lyrique de King sert à merveille ce film spectaculaire dont la séquence finale n’a rien perdu de sa force. Ces images de ville en flamme anticipe d’ailleurs de manière surprenante celles de l’embrassement de l’Europe qui aura lieu dans les années suivantes. Tyrone Power campe un truand arriviste et romantique d’une manière ambiguë que n’aurait pas renié Scorsese.

Sans être froncièrement désagréable ni mal fait (photo d'assez bonne qualité au passage), on a pourtant bien du mal à s'enthousiasmer devant cet "Incendie de Chicago" dans l'ensemble bien terne. Rien de précis à lui reprocher au fond, mais que tout cela n'est pas très excitant... Car hormis une histoire d'amour déjà fort peu crédible et assez irritante, on a en prime droit à un discours très américain et donc forcément très agacant lui aussi. Reste une certaine volonté à ne pas tout embellir (bien que la fin vienne quelque peu ruiner ce choix courageux) en la personne de Tyrone Power dans l'un de ses rôles les ambigues. Les images de destruction s'avèrent quant à elle réussies et convaicantes, mais nous ne sommes pourtant là non plus jamais emportés, restant la plupart du temps froid à ce qui nous est raconté, ce qui tout de même un comble. En somme, un film tout à fait honorable, mais qui hélas ne nous enthousiasme que bien peu au final. Dommage.

Succès à sa sortie ( 1937) et toujours considéré comme une référence dans la filmographie de Henry King ( selon Jean Tulard) , " l'incendie de Chicago" n'est pourtant pas sans comporter plusieurs défauts.

Certes, on retrouve Tyrone Power ( acteur fétiche du cinéaste) jeune et fringant dans une rôle de pervers manipulateur prêt à tout pour réussir socialement et à contrôler la ville de Chicago ; mais aussi Alice Faye actrice oubliée aujourd'hui qui fut pourtant une des plus grandes stars de l'époque ( son conflit avec les producteurs eurent raison de sa carrière) mais le manque de fluidité de ce long métrage n'est pas à mettre à son crédit.

Finalement, l'exposition se fait en trois parties dont les transitions sont bâclées ( la seconde partie est la plus réussie) et ce film catastrophe me parait aujourd'hui anecdotique.

On ne peut s'empêcher de penser à " gang de new York " dans une ou deux scènes et il n'est pas impossible que Scorcese s'en soit inspiré pour son film.

King fera vraiment beaucoup mieux, mais sa patte est palpable à certains moments, tout de même trop rares selon moi.