Avis sur Le Vampire de Düsseldorf

Petite poursuite de ma rétro Robert Hossein avec Le Vampire de Düsseldorf. Un film qui s’inspire de l’histoire vraie qui avait déjà inspiré M le Maudit, et qui possède les qualités ordinaires des films d’Hossein. D’abord excellents choix des acteurs et belle direction. Hossein prend le rôle titre, comme souvent, et impose son charisme et son élégance pour camper un tueur mystérieux et séducteur. Il a de vrais airs de Liam Neeson dans ce film. Marie-France Pisier est superbe dans un rôle provocant et ambigu qu’elle porte à merveille. Il y a également de très solides seconds rôles, notamment Roger Dutoit, un commissaire hyper buriné idéal. Bon choix d’acteurs, bonne direction et bons personnages. Le film prend un parti très différent de M le Maudit, et donne plus de reliefs sentimentaux au tueur, par ailleurs impitoyable et méthodique mais avec également une personnalité plus érudite, émotionnelle, qui appréhende le personnage sous l’angle d’une bipolarité.
Le scénario est efficace. Comme d’autres films de Hossein, il n’y a pas une grande originalité dans l’écriture. Le film suit un schéma assez classique, il n’y a pas de grands moments de bravoure, de morceau mémorable, mais le film est plutôt court (1 heure 30), le rythme est bon, le récit très fluide. A mon sens, il y a tout de même une erreur dans le métrage, ce sont ces intermèdes un peu curieux sur le totalitarisme et la montée du nazisme. Ok, c’est l’époque du film, mais ça joint mal avec l’intrigue policière et ça fait « coller » au propos de façon artificielle. Heureusement ce n’est pas trop envahissant. A noter tout de même un dénouement un peu abrupt.
Visuellement, on a un beau noir et blanc, quelques belles idées de mise en scène caractéristique d’Hossein, également une musique marquante, qui joue également l’ambiguité entre un côté angoissant et un autre presque gai. Elle appartient à ce registre de bandes sons enjouées qui deviennent inquiétantes ! Malgré tout, la mise en scène d’Hossein paraîtra un peu sage, car le réalisateur maitrise mal le grand spectacle, l’action, et les meurtres, par exemple, paraîtront un peu fabriqués pour s’éviter ce problème (un type avec une canne, suivi, ne se défend pas ?). Il arrive souvent à trouver des parades, mais il faut reconnaître que cette approche vire parfois un peu trop au théâtre.
Pour ma part, Le Vampire de Düsseldorf n’est pas le meilleur film d’Hossein. Ca reste un bon divertissement d’époque, avec une patte reconnaissable et appréciable, mais Hossein est plus à l’aise avec le lyrisme et les grands espaces à magnifier de Le Goût de la violence, qu’avec cette histoire assez sordide dans des bas-fonds poisseux, qui se prêtait à une approche plus chaotique que son cinéma très élégant et trop minutieux pour en révéler la violence et la noirceur. 3.5

Peter Kürten Le Vampire de Düsseldorf en question avait déjà inspiré Fritz Lang pour son célèbre M le maudit mais Robert Hossein raconte carrément d'après l'annonce faite au début du film la véritable vie de ce tueur sanguinaire mais ce film reste éloigné de la vérité. Cependant cela n'empêche pas Robert Hossein de réaliser un très beau film dont lequel il tient le rôle titre avec conviction et il séduira une ravissante Marie-France Pisier. Un drame sombre qu'il ne faudra pas voir en espérant des meurtres sanglants mais avant tout pour son atmosphère rappelant les films muets allemands mais aussi la vision d'une Allemagne qui tombera bientôt dans le nazisme. Belle utilisation du N&B ; Hossein contrairement à Lang n'a pas crée un chef-d’œuvre mais Le Vampire de Düsseldorf est un bon film qui serait dommage de négliger.

Évidemment que l'ensemble ne peut rivaliser avec le "M le maudit" de Fritz Lang, mais il serait clairement dommage de passer à côté de ce thriller car Robert Hossein fait preuve de beaucoup de talent et d'ambition dans sa mise en scène mais aussi concernant son interprétation particulièrement inquiétante dans le rôle du meurtrier. A noter aussi la très belle performance de Marie-France Pisier dans le rôle d'une danseuse de cabaret.

Le vampire de Düsseldorf c’est le portrait par et avec Robert Hossein d’un tueur en série qui passe pour un monsieur tout le monde. S’il n’est pas mauvais j’ai trouvé que le film manquait de consistance. Que si le contexte historique est évoqué c’est de manière je trouve trop superficielle pour être mise en relation ou en parallèle avec ses actes. Difficile à croire quand on parle de Robert Hossein mais je trouve que ça manque d’ambition.

Un film très sobre de Robert Hossein fortement teinté par l’expressionnisme allemand. Jouant lui-même le rôle du psychopathe, il nous livre une prestation à mille lieues de l’image habituelle du personnage sûr de lui qu’il campe dans les Angéliques ou dans les polars des années 70. Son vampire est un pauvre type, petit séducteur de bals populaires qui semble tuer faute de recueillir l’amour de la chanteuse de beuglant qu’il convoite soir après soir assis sur sa petite table au beau milieu des ouvriers qui vient s’enivrer après le travail. Film bizarre qui démontre qu’Hossein aurait peut-être dû persévérer dans la voie de la mise en scène de cinéma pour devenir notre Clint Eastwood national. Au lieu de cela il a préféré poser dans des publicités pour vieillards séniles et livrer à intervalles réguliers des méga spectacles historiques pompeux permettant à la fine fleur des chanteurs à voix québécois de tenter leur chance en France.

Honnêtement c'est raté, la faute à une mise en scène répétitive (on suit Hossein, il voit la fille, ensuite commet un meurtre, puis la police piétine, tout ça de manière redondante), un scénario peu étoffé (pas de réel portrait du tueur à part ses sorties et son entourage, explications du début sur la période de guerre n'ayant aucun rapport avec la suite du métrage, spoiler: rien sur la traque finale et l'arrestation à part un texte explicatif...
); certes le film a vieilli et on a fait cent fois mieux depuis en terme de récit de serial killer, mais même avec toute l'indulgence du monde on ne peut qu'être déçu et rester sur sa faim devant les carences de ce film.

Longtemps que je cherchais à voir ce film de Robert Hossein, pourvu que Dieu lui prête vie (91 ans). Évidemment la comparaison avec le chef-d'oeuvre "M le maudit" devrait jouer en sa défaveur et il a fait même plus court que l'original de Fritz Lang. Très bien réalisé, un bon montage et une très bonne reconstitution de cette époque et de la montée du nazisme. Bien sûr Hossein n'est pas Peter Lorre, mais il se débrouille plutôt bien dans ce rôle de tueur de femmes. Signalons que les dialogues sont des frères Tabet (Le corniaud et La Grande Vadrouille notamment !). Le reste est une fois de plus déjà dit par les autres internautes. Voilà j'aurai certainement mis plus d'étoiles s'il n'y avait eu le film de Fritz Lang, mais il y a malheureusement....

à mon avis, l'un des meilleurs rôles de Robert Hossein, sobre lui qui ne l'est jamais dans ses films ou ceux d'autres, il campe ici un personnage introverti dans un film tiré d'une histoire vraie, puisque le tueur de Düsseldorf a vraiment existé, Fritz Lang s'en était aussi inspiré dans son " M le maudit"; Hossein a su évité le piège de la noirceur de ce genre de films, ici le cadre est plutôt l'Allemagne au début du nazisme où les fanatiques en sont encore à recueillir des signatures pour adhérer à leur parti, quelques scènes laissent déjà présager le futur noir de l'Allemagne nazie; on dirait presque que ce tueur de femmes se trouve là dans ses rues sombres presque par hasard en simple spectateur du changement qui va se faire , changement que lui ne connaitra pas; on ne sait pas pourquoi il tue, pour assouvir des pulsions retenues; de nos jours on aurait traité le sujet d'une autre manière; Robert Hossein, lui, a chosi juste de faire évoluer ce personnage étrange, ouvrier le jour et tueur la nuit, quant à Marie France Pisier on ne peut pas dire que ce soit un des ses meilleurs rôles, en somme un film méconnu à redécouvrir

Hossein compose un portrait de tueur sur lequel il ne livre aucun jugement et qui nous laisse égaré entre l'horreur et la compassion.

J'ai failli m'endormir devant le film... L'intrigue est beaucoup trop lente pour moi, le rythme est soporiphique, beaucoup de passages sont inutiles et je trouve que le jeu d'Hossein est monocorde et plat... Je ne suis pas spécialiste des films de cette époque, mais j'en ai vu de très bons et celui-ci ne m'a pas plus envoûté que ça...

Amusant, j'ai vu ce film il y a plus de 30 ans, et je me souviens de l'ambiance et du personnage principal comme si je l'avais vu hier. Robert Hossein est inattendu et saisissant. Envoûtant.