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    Le Gouffre aux chimères
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    chrischambers86
    chrischambers86

    11 908 abonnés 12 156 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 novembre 2020
    Le rôle nèfaste de la presse à scandale a fourni à Billy Wilder le thème du très dur et très noir "Ace in the Hole". Plus de soixante ans après sa sortie, cette satire de la grande presse et de ses moeurs fait toujours aussi froid dans le dos! Personne n'oubliera cette « malèdiction de la montagne des sept vautours » . Non personne! Et encore moins la composition extraordinaire de Kirk Douglas qui rèussit à nous dègoûter, à nous faire frèmir et même à nous èmouvoir! On est d'ailleurs èpuisè de couvrir cet acteur de louanges! Son Chuck Tatum, cynique et sans scrupules, est inoubliable! Aujourd'hui considèrè comme une oeuvre essentielle du cinèma amèricain, "Ace in the Hole" fut loin de faire l'unanimitè à sa sortie! En effet, le film fut un èchec financier et artistique complet pour le metteur en scène du mythique "Some Like it Hot". Qu'importe, devant tant de vèritè, de cruautè et de modernitè on reste pantois! Chuck Tatum est un personnage complexe, Wilder en a fait un arriviste dont l'heure de gloire ne sonnera jamais! L'èmotion, comme le malaise, nous submergent à tout jamais...
    Benjamin A
    Benjamin A

    646 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 janvier 2017
    Dixième film de Billy Wilder, « Ace un the Hole » est aussi celui qu’il préférait parmi tous ses films. Il nous fait suivre Charles Tatum, un journaliste sans scrupule qui va tout faire pour exploiter un scoop, celui d’un homme coincé au fond d’une galerie effondrée.

    Cela ne surprend pas de voir Billy Wilder s’attaquer à ce drame très noir tant il est capable d’explorer tous les genres, du drame à la comédie en passant par le film noir. Ici c’est l’un de ses films les plus sombres, il y dénonce le cirque médiatique, l’exploitation de la souffrance humaine, les méthodes des journalistes, la corruption, la foule attirée par le moindre scoop mais surtout la nature humaine et sa noirceur.

    C’est notamment à travers le personnage principal qu’il le fait, un journaliste que l’on découvre d’abord alcoolique et sans le sou mais toujours sûr de lui, allant chercher un boulot dans un petit journal. Puis quand vient le scoop, on le voit tout faire pour exploiter au mieux le malheur de l’homme coincé dans la galerie, alors que ce dernier voit sa santé se dégrader. Tel un metteur en scène, il dirige tout pour parvenir à ces fins , il manipule et est même prêt à retarder de 5/6 jours l’extraction de l’homme, tout en se faisant passer par son ami. Mais Wilder arrive aussi à l’humaniser à certains moments.

    Mais dans cette galerie de personnages sombres, il n’y a pas que lui, Billy Wilder y dépeint aussi la foule qui s’amène en masse, l’arrivé de camions sandwich ou d’une fête foraine ( !) et surtout l’entourage, que ce soit la femme de l’homme à sauver, le chef de sentiers peureux, le sheriff, qui va être aux ordres de Tatum avec comme unique but que l’on parle de lui et qu’il soit réélu ou même de simples apparitions tels que cet assureur proposant dès qu’il peut des cartes de visites.

    L’une des forces du film, c’est que les propos que Wilder résonnent toujours forts et justes aujourd’hui et il les traite sans concessions et avec intelligence. Il donne une vraie puissance à son film en ne tombant jamais dans la facilité et en faisant preuve d’un réalisme fort. Les scènes dures et révélatrices ne manquent pas, que ce soit les faces à faces entre Tatum et la femme ou encore la scène finale…

    Kirk Douglas incarne avec force et charisme l’égoïsme de cet homme antipathique et arriviste mais en nous faisant aussi comprendre ses motivations, il livre l’une de ses meilleurs compositions. En face de lui, Jan Sterling, Robert Arthur dans le rôle de l’assistant/photographe ou encore Ray Teal dans celui du sheriff, sont impeccable.

    Ce n’est ni le premier, ni le dernier chef d’œuvre de Billy Wilder mais surement son film le plus sombre et le plus noir. Il traite intelligemment et efficacement les thèmes qu’il aborde et est servi par un grand Kirk Douglas. On notera aussi qu’il s’en prendra au monde journalistique un peu moins de 30 ans après « Ace in the Hole » dans « Speciale Première » avec Jack Lemmon et Walter Matthau mais sur un ton bien plus léger et humoristique (mais quand même réussi !).

    Pour ma part, c’était mon dernier Billy Wilder qu’il me restait à voir et je ne suis pas déçu en terminant par celui-là. Et je voulais tout simplement die un simple merci à celui qui m’aura offert de nombreuses expériences cinéma marquantes et qui est à ce jour l’un voire mon cinéaste fétiche, je prendrais toujours autant de plaisir à revoir ses chefs d’œuvres (Boulevard du Crépuscule, La Garconnière…), ses très bons voire excellents films que je trouve sous-évalué (Stalag 17, Fedora, Avanti…) ou donner une seconde chance à ceux qui m’ont (un peu) déçu (Sept ans de réflexions et Irma La douce). Merci.
    landofshit0
    landofshit0

    247 abonnés 1 745 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 novembre 2013
    Si Billy Wilder est efficace dans la comédie il l'est encore bien plus dans le drame, ace in the hole est assurément son meilleur film. Ce film est d'une noirceur et d'un cynisme rare,Willder va jusqu'au bout de ses personnages,pas d'happy end ici. Il met le personnage de Kirk Douglas face à ses actes et à ces conséquences. Dans cette perle de film noir qui en fait l'un des meilleurs du genre,une perfection d'un bout à l'autre,aucune longueur comme c'est souvent le cas chez Wilder.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 800 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2016
    Ce film est un peu tout ce que Nightcrawler n'a pas réussi à être. Alors c'est sans doute un peu "injuste" pour le pauvre Gilroy de comparer son film à celui de Wilder, car il n'a bien évidemment aucune comparaison qui puisse tenir, mais c'est le même genre de film, où un journaliste est prêt à tout pour la célébrité, même à former la réalité pour que l'événement qui lui fera gagner cette célébrité puisse arriver.

    Sauf que chez Wilder on n'a pas une sorte de dangereux psychopathe, mais un type normal, ambitieux, cynique, mais qui reste humain et qui permet donc l'identification. Ainsi pendant tout le film le spectateur peur se reconnaître dans le personnage de Kirk Douglas, dans ses choix, dans son attitude, on est ému en même temps que lui et on n'en arrive pas à souhaiter un retour moral brutal et violent comme pour Nightcrawler. Ici la fin n'est sans doute pas morale, mais l'humanité du personnage de Douglas donne envie que ça se finisse bien pour lui, car ce n'est finalement pas un si mauvais bougre, c'est juste quelqu'un qui a pris des décisions malheureuses.

    On a donc un film très bien pensé, qui sait exactement où il veut venir, par quel chemin émotionnel faire passer son personnage principal et son spectateur pour porter son message. Et ça marche d'autant mieux que vu le ton cynique du film on ne sait pas réellement comment ça peut se terminer, ce qui permet d'utiliser le suspens, car quand le film et Kirk Douglas abandonnent le cynisme pour revenir sur un premier degré, la bascule se fait également chez le spectateur qui pendu à son écran ne souhaite uniquement que le pauvre Léo, enfermé dans sa mine s'en sorte. Et étant donné qu'il y a eu empathie pour le personnage de Douglas, même si on sait très bien qu'il n'a pas bien agi, que ce qu'il a fait est moralement condamnable (et légalement aussi), qu'on a cru à sa belle histoire et qu'on voulait qu'il réussisse à le faire, le spectateur cynique se trouve pris face aux conséquences de ses propres souhaits de spectateur et en vient, tout comme Douglas à regretter cette scène pourtant assez jouissive où Douglas suggère (impose) de libérer Léo avec une foreuse ce qui prend une éternité, plutôt que d'opter pour un moyen bien plus simple et plus rapide.

    Le film est très habile, arrive parfaitement à jouer avec les attentes, les émotions pour délivrer un message réellement puissant.

    Un très bon film.
    Akamaru
    Akamaru

    2 791 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 janvier 2013
    Un exemple frappant de film qui ne vieillira jamais.Tout simplement car ses thématiques sont résolument contemporaines,en présentant un monde cynique et opportuniste,peuplé de personnes mal intentionnées derrière leur façade avenante."Le Gouffre aux chimères"(1951)fut un échec critique et commercial abyssal,car trop avant-gardiste pour cette époque où l'on se voilait la face,surtout en Amérique.Billy Wilder commettait un sacrilège en présentant le journaliste de terrain,non pas comme un héros pourfendeur de tous les maux,mais comme un arriviste exploitant à son avantage toutes les situations.Kirk Douglas,déjà détenteur d'une image ambigüe,s'efforça de ne pas le rendre trop détestable,en exploitant ses tiraillements et sa honte.C'est un personnage qui transforme un fait-divers local(un homme coince dans une grotte,suite à un éboulement),en grand carnaval.Les badauds viennent contempler le spectacle,les médias font le pied de grue,les forces de l'ordre font tout pour retarder le sauvetage.A force de jouer avec le feu,on se brûle les ailes.Tous sont renvoyés dos à dos.Une critique très virulente du sensationnalisme et du spectacle à tout prix.
    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 octobre 2012
    Chef d'oeuvre visionnaire du grand Billy Wilder, The Big Carnival reconstitue par son petit humour acerbe le regard d'une foule sentimentale de petits charognards, excitée par un petit sensationnalisme morbide lui-même provoqué par un petit cynique à la petite ambition... Ouf ! Vous l'aurez compris : l'homme chez Wilder s'écrit sans majuscule et se contemple de haut, au bord d'un gouffre de chimères et de vanités égotistes. Kirk Douglas y campe Chuck Tatum, écrivaillon sans scrupules convaincu de pouvoir tirer profit d'un misérabilisme généralisé en enquêtant sur une étrange affaire d'éboulement précédée d'une chasse aux crotales... Personnage complexe, mégalomane et suffisant Tatum annonce à sa manière le héros cynique du Shock Corridor de Fuller, réalisé douze ans plus tard : voyeurisme et appât du gain, de la gloire et du pouvoir sont visiblement les valeurs capitales du héros wilderien, pourriture spectaculaire s'il en est. The Big Carnival est sûrement l'un des films du cinéaste les plus en avance sur son temps, véritable critique du système médiatique et judiciaire américain. Un très , très, très grand film.
    Shephard69
    Shephard69

    279 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 juin 2019
    Après "Le poison" et "Assurance sur la mort", ma troisième incursion dans la filmographie de Billy WIlder. Présenté comme l'un des drames les plus sombres de l'histoire du cinéma, un long-métrage qui rappelle énormément le récent "Night call" avec Jake Gyllenhaal. Avec en toile de fond le sauvetage d'un homme coincé au fond d'une grotte, un film qui livre un portrait bien peu flatteur du journalisme à sensations prêt à tout pour un scoop entre mensonges, manipulations et autres bassesses pour arriver à ses fins cupides. Une oeuvre qui repose en majeure partie sur l'interprétation magistrale de noirceur, de vice de Kirk Douglas et sur une mise en scène fonctionnelle mais subtile. A la fois sublime et dérangeant.
    NeoLain
    NeoLain

    4 211 abonnés 4 741 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 juillet 2014
    Kirk Douglas en journaliste sans scrupules. Il trouve un job, cherche l'article le plus croustillant et il va le trouver. Alors qu'on l'envoi vers la direction d'une histoire de crotale, sur le chemin il apprend et assiste un homme qui ne pleut plus bouger, coincer à l'intérieur d'une grotte, le journaliste tient son article de feu. Il va même pousser cette histoire par le vice, simplement en retardant la démarche des travaux de sauvetage. Première partie pas mal, l'autre partie par contre on tombe dans un gouffre de répétitions. Très embêtant, l'ensemble pouvait être prenant.
    Plume231
    Plume231

    3 464 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 juillet 2009
    Avec «Le Gouffre aux chimères», Billy Wilder, en plus d'avoir mis en scène un chef d'oeuvre, a certainement réalisé son film le plus noir et le plus désabusé. Critique sans fard de la presse à sensation et de la foule qui la cautionne, le réalisateur nous pousse à nous identifier au personnage du journaliste cynique et arriviste, magistralement interprété par Kirk Douglas, en nous faisant comprendre les motivations qui le poussent à commettre l'irréparable. Dans ce film, il y a ni d'happy-end à contre-courant du reste du film, ni de petite morale rassurante, ni même la plus petite lueur d'espoir, Billy Wilder est allé jusqu'au bout de son idée et de l'horreur. C'est pour cela que ce film n'a absolument rien perdu de sa puissance et qu'il reste plus-que-jamais d'actualité.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    69 abonnés 1 737 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 mars 2021
    Considéré par son réalisateur Billy Wilder comme son long-métrage préféré, Le gouffre aux chimères fut pourtant boudé par le public à sa sortie en 1951. À tort. Cet incroyable long-métrage décrivait avec une acuité folle les maux dont souffrent plus que jamais nos sociétés actuelles du divertissement, amplifiées par les chaînes d’info en continu et l’émotion instantanée qui règne sur les réseaux sociaux. Kirk Douglas incarne ici Charles Tatum, un journaliste porté sur la boisson, grande gueule et impétueux, qui s’est fait mettre à la porte de plusieurs grandes rédactions nationales. Le hasard le fera finalement échouer dans un petit journal local d’Albuquerque, au cœur du Nouveau-Mexique, où il attend désespérément le scoop du siècle. Ne voyant rien venir après un an de bons et loyaux service, il se décide à forcer le destin. Lors d’un de ses périples dans le désert, il tombe par hasard sur un pilleur de reliques indiennes bloqué au fond d’une caverne, située sous une montagne sacrée pour les Amérindiens. Flairant le bon coup médiatique, il va prendre la main sur les opérations destinées à sauver le bougre, qu’il va volontairement faire durer, afin de se faire connaître et de créer ce qu’on nommerait aujourd’hui un buzz. Aidé par un shérif corrompu et par la propre épouse du malheureux, qui vont comprendre eux-aussi les avantages à tirer de la situation, il va créer dans ce coin de désert une véritable attraction en l’espace de quelques jours, attirant des foules des quatre coins du pays désireuses de suivre en direct la fabuleuse opération de sauvetage. Ce film au vitriol sur la mécanique du journalisme à sensation et sur la décadence de la société du spectacle à l’américaine décortiquait dès 1951 les rouages de la captation des masses par une petite minorité possédant les clés de l’intrigue à venir. Un film brillant, un brin outrancier, d’une modernité incroyable, à redécouvrir de toute urgence.
    AlphaWolf
    AlphaWolf

    61 abonnés 805 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 juin 2014
    Le film débute bien avec un Kirk Douglas en journaliste frustré en quête du papier qui relancera sa carrière, le sauvetage de cet homme coincé dans une grotte apparait alors comme le sujet idéal, sauvetage que Tatum va d'ailleurs chercher à faire trainer pour son propre besoin. Cette situation montre bien les travers de l'être humain, ici décrit comme sans scrupules, froid, opportuniste, et met en lumière le pouvoir des médias. Malheureusement, l'intrigue s’essouffle au fur et à mesure que les minutes défilent, la mécanique devient un peu trop répétitive et l'histoire finit carrément par tourner en rond dans la dernière demi-heure qui parait vraiment longue. Dommage car cette critique cynique, pessimiste, était totalement visionnaire pour l'époque et reste toujours pertinente aujourd'hui.
    Caine78
    Caine78

    5 991 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    L'un des chefs d'oeuvres abslous de Billy Wilder. Ce film et bouleversant de bout en bout, à travers un scénario époustouflant et une mise en scène d'une intensité incroyable. Les personnages sont captivants et la fin extraordianire. Kirk Douglas impressionne. UN MONUMENT!!
    halou
    halou

    100 abonnés 1 532 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 septembre 2011
    Un des chefs-d’œuvres de Wilder. Un film sombre mais lucide, magnifiquement interprété par un Douglas égoïste et calculateur. Une peinture vraie et visionnaire d'une société moderne impitoyable et pathétique inspirée de faits réels. A ne pas louper.
    MaCultureGeek
    MaCultureGeek

    1 031 abonnés 1 224 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 août 2019
    Premier Billy Wilder qu'il m'ait été donné de voir, Le Gouffre aux chimères est une claque monumentale, une tragédie pathétique à la conclusion magnifique où l'on suit un Kirk Douglas au sommet de ses capacités d'acteur, forcément attachant pour son rôle de pauvre type seulement désireux de réussir pour survivre en un monde de requins, de rapaces et de chacals. Perdu dans ses ambitions, il dirige son poulain, le jeune Robert Arthur, avec un charisme unique, et un opportunisme à toute épreuve.

    S'il est considéré au départ comme un pauvre type, un homme mauvais, seulement préoccupé par ses ambitions et peu soucieux du bien-être des autres, il se révèle, à mesure que le film avance, homme de bien perdu dans ses mauvais choix, ceux d'une vie entière. Prisonnier de ses démons, Kirk Douglas incarne un personnage superbe, incroyablement écrit, d'une profondeur exemplaire et d'une personnalité passionnante.

    Forcément impressionnant dans son interprétation, c'est surtout à ses nuances qu'il fascinera : Douglas aura trouvé la frontière de jeu entre l'énervement de l'homme qui ne contrôle plus rien et la violence un peu perverse de celui qui désire, paradoxalement, tout contrôler. Un paradoxe qui occupe toute la durée du film, jusqu'à trouver sa réponse en fin d'intrigue, une réponse fatale pour bien des gens mais révélatrice de la vanité de l'existence du plus grand nombre.

    Si l'on pourra le considérer, à première vue, comme une critique acerbe du journalisme et de ses pontes sans grand respect pour la vie d'autrui (Nightcall ira plus loin dans ce sens, du moins dans le sensationnalisme, pas dans sa réflexion), Ace in the hole se mue rapidement en un regard social désabusé où l'on se bat pour se montrer important, où, déjà à l'époque, chacun désirait son quart d'heure de gloire à la télévision, quitte à rabaisser les autres, à mentir en heure de diffusion.

    Même Douglas, qui désirait se refaire une carrière, se rend compte que le mouvement le dépasse; si c'est au départ une aubaine, la malhonnêteté de la compagne de ce pauvre homme prisonnier des débris, les quelques spectateurs qu'on aperçoit dans le foule, au détour d'interview, du début à la fin transforment la situation en fête foraine à l'aura nationale, où ceux qu'on croit héros sont finalement responsables de l'emprisonnement allongé de celui qui passionne toutes les foules.

    En plus de cela incroyablement filmé, Le Gouffre aux chimères passionne autant qu'il émeut, se déroulant plutôt classiquement, avec grande classe et un noir et blanc magnifique, jusqu'à ce plan final d'un impact éclatant, au modernisme incroyable et au cadrage parfait, digne conclusion choc d'un film qui ne laissera personne indemne. D'une force insoupçonnée, il happe son spectateur, le met en miroir à ceux de son propre film, lui balançant en pleine face ses travers et ses intérêts, jusqu'à finalement lui susurrer à l'oreille qu'il est, peut-être, lui aussi responsable de sa conclusion tragique.

    Fantastique, Ace in the hole reste, aujourd'hui encore, l'une des références de son sujet, et demeure, c'est à n'en pas douter, un classique incontournable de l'histoire du cinéma. Incroyable à voir, il a le grand talent de mêler expérience sensorielle à réflexion poussée et intelligente, offrant des moments d'envolée émotionnelle d'une intensité difficile à égaler (le discours final au sommet de la montagne est un grand moment de cinéma; il résume tout le talent du film, de son écriture à sa qualité sonore, en passant par son jeu d'acteurs et sa réalisation).

    Réaliste, intemporel, Ace in the hole est un authentique chef-d'oeuvre.
    Yetcha
    Yetcha

    739 abonnés 4 268 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 avril 2017
    Encore tout à fait moderne. Cette course au scoop, au fantastique, à l'argent aux dépend du sujet est totalement et terriblement vraie tant la satyre fonctionne. Kirk Douglas est excellent et le sujet suffisamment banal et à la fois extraordinaire pour caricaturer la réalité de la presse à scandale et même de la presse en général.
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