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Parkko
135 abonnés
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2,0
Publiée le 10 décembre 2011
C'est le genre de film dont on peut parler une fois qu'on l'a vu, le réalisateur a cherché à jouer dans la symbolique, mais en oubliant d'un côté son film et surtout son spectateur. C'est un film qui sort du lot, original, on ne peut pas lui en enlever, mais qui m'a complètement laissé de côté. C'est souvent confus et nébuleux qui donne à Le dieur noir et le Diable blond un aspect brouillon - bien qu'il ne le soit pas, j'en conviens - que je n'apprécie pas. Pas un mauvais film hein, mais pour ma part, je suis resté de marbre.
Film le plus connu du cinéaste brésilien Glauber Rocha et incarnation du cinéma Novo ( mouvement contestataire des jeunes cinéastes brésiliens), fait l'objet d'une réédition opportune en salle.
Rocha propose, en inversant la légende du cangaceiro, une critique sociale ainsi qu'une réflexion sur les injustices et sur la possibilité pour les masses opprimées, exploitées de sortir de leur condition s
A travers l'histoire d'un couple de paysans du Sertao ( partie désertique située au nord est du pays), qui place son espoir de futur meilleur d'abord dans la religion puis entre les mains de la délinquance et d'un bandit de la bande de Lampio ( bandit Brésilien célèbre ) Rocha réalise un des films d'auteur les plus fameux du cinéma de son pays.
On notera que la traduction littérale du titre serait plutôt "Dieu et Diable au pays du soleil".
Très réussi, ( la photo est d'un noir et blanc superbe) malgré des scènes trop étirées dans sa seconde partie, " Le Dieu noir..." est bercé d'une musique envoûtante, pourvu parfois d'une ambiance hypnotique et d'un certain charme.
On retrouvera dans un opus suivant de Rocha, le personnage de Antonio Das Mortes ( au titre éponyme).
Souvent comparé à Eisenstein, le style de Glauber Rocha fait en effet penser à celui du réalisateur du "Cuirassé Potemkine" dans ses très rares et courts beaux moments grâce à un montage heurté et percutant (et surtout dans les trente premières minutes !!!) ; la scène du meurtre au début volontairement languissante pour s'achever brusquement dans une frénésie technique est remarquable. Pour le propos de ce film brésilien, on arrive à peu près à piger que les prêtres sont loin d'être catholiques, que le fossé entre les classes sociales avec toutes les injustices que cela comprend est énorme, et que le pays est tout simplement au bord de l'implosion. Reste que l'ensemble est trop confus et trop lent pour ne pas qu'on finisse par s'emmerder sérieusement devant ce film, qui en plus se prend trop au sérieux alors qu'une touche d'humour noir aurait pu rendre le tout un peu moins inintéressant. Une fable mystique bien indigeste.
Si le film semble à première vue intéressant: belle affiche, passage à Cannes, noir et blanc... mais au final de tous ces postulats assez attirants on en garde au final une résultante décevante... On assiste à une sorte de grand brouillon inspiré mais pas inspirant du tout ! Avec comme l'impression qu'on ne peut à aucuns moments rentrer dans ce film.
Les cadres sont bien remplis (c'est ce qui a retenu le plus mon attention). Ce genre de western crépusculaire brésilien ne va pas me rester en mémoire, si ce n'est pour sa composition esthétique.