Avis sur J'ai tué Jesse James

Pour son premier film d’une oeuvre relativement limitée (22 films en 40 ans de carrière) Samuel Fuller choisit de s’emparer de la légende de Jesse James vue sous l’angle de sa fin tragique. Son western (Fuller en réalisera seulement trois) relate le destin particulier de Robert Ford, complice de Jesse James, sauvé par lui de la mort et qui choisira pour échapper à la prison de trahir son ami en lui tirant une balle dans le dos. La lâcheté de cet acte renforcera la légende de Jesse James, en faisant presque un Robin des bois et condamnera Robert Ford à mourir sous les balles d’un inconnu trop heureux de mettre fin à la vie du traitre qui avait par son geste écorné durablement la légende de l’Ouest. Fuller livre un film nerveux sans fioritures aux contours psychologiques nettement définis, servis par des acteurs de second rang formidablement mis en avant par la caméra du metteur en scène que ce soit John Ireland en Robert Ford, Barbara Britton ou Preston Foster en personnages fictifs destinés à renforcer la progression dramatique du destin tragique de Ford. En 2007, Andrew Dominik ("'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford") comme Fuller s’attardera sur la personnalité de Robert Ford en tentant d’expliquer ce qui dans les rapports des deux hommes avait pu créer le passage à l’acte d’une trahison difficilement compréhensible, même entre brigands de la pire engeance.

"J'ai tué Jesse James" est tout simplement le premier film réalisé par l'excellent Samuel Fuller. Et autant dire que le futur réalisateur de "Shock Corridor" aura déjà fait preuve dans ce western d'un certain savoir au niveau de sa mise en scène qui est sans doute la plus grosse qualité de ce film qui possède aussi une belle photographie et une interprétation de qualité de la part de John Ireland dans le rôle de Robert Ford, l'homme qui tua Jesse James. Sinon il y a la présence d'une histoire somme toute agréable mais qui n'a rien de franchement transcendant non plus. Au final, il s'agit d'un western tout à fait recommandable pour les fans du genre, à défaut d'être totalement captivant.

Premier film de Samuel Fuller, c’est également le premier film à s’attarder sur le cas de Robert Ford, Jesse James disparaissant en fin de première bobine. Un western efficace et plus subtil qu’il n’y paraît, notamment dans sa manière de dépeindre Bob Ford, personnage de médiocre rongé par la culpabilité, incarné à merveille par John Ireland. Le reste du casting est parfait.

« I shot Jesse James » est le premier film réalisé par Samuel Fuller. D’emblée, toutes les qualités du réalisateur sont déjà présentes. A commencer par l’aspect psychologique des personnages, plus fouillé qu’il ne l’était dans le western jusqu’alors. Un casting et une direction d’acteur impeccable et un sens du récit déconcertant, le fait historique étant abordé sous l’angle de Robert Ford (John Ireland), l’assassin, et de son improbable histoire d’amour avec Cynthy Waters (Barbara Britton), une chanteuse de saloon. Mais le rythme du film est inégal et les futures scènes chocs qui sont la marque de fabrique de Fuller sont absentes. Heureusement la confrontation ridicule entre Frank James et Robert Ford reste une séquence isolée.

Ce film est trop incomplet, trop esquissé, trop négligé même par moments qu'il est impossible de faire monter les étoiles mais il contient tant de promesses, tant de germes de talent, tant de personnalité qu'il est tout aussi impossible de ne pas en accorder.Tout d'abord ses personnages, trop loin de nous, sans cohérences et trop théâtraux, une intrigue que l'on peut qualifier de psychanalytique, très peu d'extérieurs en dehors de quelques chevauchées solitaires, des scènes d'action réduites et qui n'intéressent guère Fuller tout occupé aux expressions des visages. Un scénario trop inventé dans ce cadre historique connu forcement plus dramatique, il ne reste alors que la mise en scène qui est suffisante pour capter notre regard car il n'y a pas un seul plan qui ne soit pas voulu et maitrisé. Ce qu'il manque, c'est du rythme, un peu de suspense et du recul sur les motivations des personnages afin de capter l'attention du public pour qu'il s'intéresse aux propos de Fuller. Ainsi, pour la plupart d'entre nous de nombreux passages provoquent l'ennui intellectuel avec cette histoire de mariage qui n'en finit pas. Durant sa carrière, ce grand réalisateur ne nous offrira rien sans une forte participation de notre part et à ce titre, ce premier film est exemplaire car il faut vraiment se remuer les méninges pour se mettre à la place de l'anti-héros, ce sera quand même plus facile mais jamais évident avec ses 22 films suivants. On peut déjà parler de western baroque.

Bien avant l'assassinat de Jesse James par le Lâche Robert Ford il y a le premier film de Samuel Fuller, grand monsieur de cinéma. (et sans doute d'autres). Ici Fuller ne joue pas la carte de la réalité, il pose une histoire d'amour comme moteur de cet assassinat, et de tout ce qui va en découler ensuite. Je dois avouer que c'est très prenant et que Fuller sait mettre en scène, il n'y a pas de doute, le final est excellent de ce point de vue. Ce qui est dommage c'est que la femme n'a une psychologie que peu développée (un bon macho dirait que c'est normal, vu que c'est une femme), et le film se perd vers les deux tiers, dans des histoires de mariages, d'argent pour se marier, qui franchement ne sont pas palpitantes, et puis la mise en scène se fait plus discrète, du coup ce passage là est moins bon, alors que le début excellent vraiment.
Du coup je suis un peu partagé, j'aime ce film, c'est évident qu'il a des qualités, mais par exemple l'utilisation de la musique vu et revu me gène un peu, sans même mentionner le passage à vide vers la fin. Heureusement que comme je le disais le final rattrape tout. Fuller sait aussi faire monter la tension alors même que l'on connaît l'histoire.
Ce qui me fascine aussi c'est cette capacité à représenter Jesse James comme quelqu'un de bon malgré tout ses forfaits, et de souligner la lâcheté de Robert Ford dans la culture américaine.
Ici Ford est très bien interprété, et possède une vraie dimension tragique.

La réalisation semble parfois tatoner et rester en suspend mais pour une première Fuller renouvelle un peu le genre avec ce western Psychologique. Le film a un petit coté frustrant mais l'angle que propose le réalisateur et son style donne au film une originalité qui gomme ses défauts. Coté acteurs John Ireland est parfait dans le rôle phare et les autres assurent.