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    9 m² pour deux
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "9 m² pour deux" et de son tournage !

    Les intentions des cinéastes

    "Il s'agit d'expérimenter dans le contexte de l'univers carcéral une expression du cinéma de l'intime à l'aide d'une caméra mini-DV. Cela permet de questionner l'acte de filmer, le rapport filmeur-filmé ainsi que la relation entre le réel et la fiction (...) La mise à distance avec l'intimité [des détenus] s'est jouée grâce à l'espace de la cellule décor. Ce déplacement du réel a permis le travail d'interprétation, et d'échapper au spectacle de la vie privée. Ainsi, ils n'étaient pas dans l'exhibition, mais dans l'élaboration d'une parole, dans la construction d'une image, et dans l'interprétation de leur réalité. Ici, beaucoup de choses échappent au regard, mais ce n'est pas l'institution qui les a cachées, ce sont les détenus, qui dans le travail d'interprétation, ont maîtrisé ce qu'ils pensaient pouvoir partager." Ils précisent par ailleurs que "aucun dialogue n'a été écrit à l'avance. Chaque interprète construisait les dialogues avec ses propres mots depuis sa propre culture."

    Lieux fictifs, de vrais résultats

    9 m2 est un projet initié par l'association Lieux fictifs, un espace de réflexion sur l'image, sa pratique et sa diffusion, créé en 1997 par José Césarini et Caroline Caccavale, réalisateurs indépendants. Dix ans plus tôt, ils avaient mis en place un atelier vidéo à la prison des Baumettes. De leur rencontre avec Renaud Victor était né De jour comme de nuit (1989), un film qui montrait déjà le quotidien des détenus. L'action de Lieux fictifs prend une nouvelle dimension lorsqu'en 1997 un studio de 270 m² est créé dans les Baumettes afin d'accueillir les Ateliers de Formation et de Création Audiovisuelle. Les professionnels de l'image et du son, qui disposent d'une salle de montage, d'une salle de diffusion et d'un studio de prise de vue, peuvent ainsi initier les prisonniers à l'art cinématographique. C'est dans ce lieu qu'a été tourné 9 m2 pour deux, des décorateurs ayant en effet construit dans le studio une fausse cellule de détention.

    L'art en prison

    Caroline Caccavale, à l'origine des ateliers qui ont permis à ce film de voir le jour, déclare, à propos de la place de l'art dans les prisons : "La prison est une institution de la République dans laquelle les personnes incarcérées ont des devoirs, mais aussi des droits. Il y a ceux de la formation, du travail, de l'éducation, de la santé... Mais aussi ceux qui sont constitutifs de l'identité de l'être humain : la pensée, l'imaginaire, la mémoire... Reconnaître ces droits, c'est créer des situations, des contextes qui donnent les moyens à chacun de les exercer. L'expérience artistique peut être un moyen pour la personne détenue de se ré-envisager, de révéler une autre part d'elle-même. Pour cela, la culture ne doit pas se réduire à un simple vecteur de consommation, de divertiseement qui ferait passer le temps et occulterait celui de la peine. Si l'expérience artistique et la culture ont leur place en prison, c'est parce qu'elles ont une place dans le développement de notre humanité profonde ; je dirais une place ici, comme ailleurs."

    Capturer des émotions

    Les cinéastes reviennent sur les choix de mise en scène : usage d'une caméra-poing (petite caméra numérique), et tournage en plan-séquence. "Le filmeur ne se cache (...) pas derrière sa caméra, il la tient à bout de bras : le regard n'est pas barré par l'appareil. Le filmé garde, au premier sens du terme, le contact avec le filmeur (...) l'utilisation et la contrainte du plan-séquence comme style impose une mise en scène appropriée. Le moment choisi, la tranche de vie se révèle avec force et tension pour capter une émotion authentique. La durée de ce type de plan donne tout son sens à la lourdeur de l'enfermement carcéral. La relation filmeur-filmé s'est précisée avec le temps Les mouvements du corps, les déplacements ont créé une approche intuitive te sensuelle. Un jeu s'est établi entre les partenaires."

    Hommes d'images

    Co-réalisateur de 9 m2 pour deux, Jimmy Glasberg mène depuis longtemps une réflexion sur les nouvelles technologies, le cinéma direct. Ayant débuté comme reporter pour des émissions légendaires comme Cinq colonnes à la une ou Dim dam dom, il a travaillé comme chef-opérateur sur de nombreux films, comme Shoah de Claude Lanzmann. Quant à Roger Ikhlef (crédité au générique à deux titres : continuité dramatique et montage), il a lui aussi oeuvré pour le petit écran (collaborant avec Jean-Christophe Averty et réalisant Dim dam dom), mais est également connu comme monteur d'Agnès Varda et surtout Raymond Depardon.

    La cellule et la lucarne

    9 m² pour deux avait été diffusé sur Arte sous la forme d'un feuilleton de 5 x 26 minutes, intitulé 9 m², en novembre 2004.

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