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    A vif
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "A vif" et de son tournage !

    Développer la dimension féminine

    Comme l'explique la productrice Susan Downey, le scénario original était l'oeuvre d'un tandem père-fils : Roderick et Bruce Taylor. "Il renfermait tous les ingrédients d'un film de genre, mais la singularité de sa protagoniste le démarquait des schémas traditionnels, explique-t-elle. Au fil de la réécriture, il nous a paru nécessaire de développer cette dimension féminine avec le concours de Cynthia Mort. Il était important de bien expliquer le point de vue d'Erica, le pourquoi, le comment et les conséquences de ses actes."

    De reporter à animatrice radio

    Le casting de Jodie Foster entraîna quelques changements dans le script original, où elle interprétait une reporter. Susan Downey raconte : "Jodie a suggéré de faire d'Erica une femme de radio. Cela justifiait l'usage de la voix intérieure, qui nous aide à comprendre l'état d'esprit et les sentiments de cette femme. On hésite toujours un peu à utiliser le commentaire au cinéma, mais l'activité professionnelle d'Erica s'y prêtait."

    Et l'actrice de confirmer : "Cela me paraissait sensé, et je pense que cela ajoute une dimension au film. Erica est une cérébrale. Sa voix est son unique mode d'expression, elle n'a pas une notion précise de son propre corps, en tout cas plus depuis la mort de son fiancé. Elle devient une voix dans la nuit, presque un fantôme, et c'est à travers cette voix qu'un peu de son âme se livre à nous."

    La vision de Neil Jordan

    C'est Jodie Foster qui suggéra la première de confier la réalisation de A vif à Neil Jordan. La proposition séduisit immédiatement les producteurs. Quant au principal intéressé, il nous explique sa vision : "J'aime les personnages partagés entre ombre et lumière et qui sont amenés à transcender les normes. Le script de A vif m'a fasciné dès la première lecture et j'y ai trouvé du nouveau à chaque relecture. L'une des idées les plus fascinantes consistait à attribuer à une femme des comportements qui sont l'apanage du mâle. Le personnage devenait doublement passionnant lorsqu'on l'imaginait sous les traits de Jodie. Mais bien d'autres éléments me captivaient : l'idée de cette voix désincarnée qui plane sur New York ; l'idée d'un danger surgissant dans une ville qu'Erica connaît et aime ; l'opposition entre deux réponses possibles à l'injustice : la voie légale et la vengeance personnelle. Laquelle est la bonne, laquelle est la mauvaise ? L'une et l'autre sont-elles suffisantes ? Je me suis dit que si je n'arrivais pas à tirer quelque chose de tout cela, c'est que je commençais me faire vieux ou à être très fatigué ! J'ai donc dit que j'étais partant si l'on m'accordait la liberté de raconter cette histoire à ma façon et de donner vie à des personnages de chair et de sang."

    Une expérience enrichissante pour Terrence Howard

    De cette expérience, l'acteur Terrence Howard en a tiré de nombreux bénéfices. "De tous mes partenaires, raconte-t-il, Jodie Foster est la première à m'avoir rendu nerveux ! Il émane de sa personne, de son regard une sincérité et une honnêteté sans faille. Nos styles ne pourraient être plus différents. Je mise sur la spontanéité, sur l'inspiration du moment, alors qu'elle, très précise, très analytique, sait tout de son personnage. J'ai énormément appris à son contact. Elle et Neil Jordan m'ont appris à me focaliser davantage sur les détails. Patient et méthodique, Neil a obtenu de moi des choses que je ne me sentais plus capable de donner après x prises, parce que je me croyais à sec. C'est à cela qu'on reconnaît un grand cinéaste."

    Jodie Foster dans la peau de son personnage

    Avant le tournage, Jodie Foster se rendit dans une station locale de la NPR pour observer le travail des animateurs radio et "écouter ces belles voix mélodieuses, qui instaurent avec l'auditeur un rapport intime mais désincarné". "J'ai lu aussi plusieurs études sur le syndrome de stress post-traumatique tout en étant convaincue qu'Erica relevait d'une autre forme de traitement, confie l'actrice. "J'ai cherché enfin à me mettre dans sa peau en marchant comme elle des heures durant dans Manhattan. Au départ de ces randonnées urbaines, vous avez plaisir à croiser des gens, à discuter avec eux, mais cela évolue au fil de la journée, cela devient une expérience méditative, vous vous repliez sur vous-même et vers la septième heure vous êtes complètement coupé du monde. C'était un point important dans l'approche du personnage."

    New York sous un angle inédit

    Tandis que ses acteurs s'imprégnaient de leurs rôles, Neil Jordan plongea au coeur de New York : "Je suis étranger dans cette ville, admet le réalisateur irlandais. Une bonne partie de mon travail consista donc à l'explorer, à chercher un peu partout des lieux qui n'avaient pas été filmés et qui convenaient à cette histoire. J'avais envie de capter le côté étonnamment graphique de New York."

    La chef décoratrice Kristi Zea se souvient : "Joel Silver nous avait demandé de montrer New York comme on ne l'a jamais vue, de sélectionner des décors inédits. Un rude challenge pour moi qui ai grandi ici et y ai travaillé sur tant de films. Cela m'a forcée de regarder la ville d'un oeil neuf." Avec le réalisateur, elle a donc sillonné toute l'agglomération à la recherche de sites appropriés. C'est ainsi qu'il ont trouvé le décor idéal pour Erica : un immeuble isolé au milieu d'un espace vert planté récemment à la demande des citadins. La scène clé de l'agression a, elle, été filmée à la Stranger's Gate, une structure de pierre jouxtant Central Park.

    Traitement visuel

    Pour exprimer le vertige d'Erica, le directeur de la photographie Philippe Rousselot a monté sur Steadicam une armature qui fait "tanguer" la caméra et bouger la ligne d'horizon. Dans certaines scènes, les éclairages contribuent à faire basculer le spectateur dans une ambiance quasi onirique. La métamorphose d'Erica se lit également dans son look et son habillement, que Jodie Foster sélectionna avec le chef costumière Catherine Thomas : "Au début, explique l'actrice, Erica arbore des superpositions de couleurs claires, mais au fil de l'histoire, ses vêtements prennent des teintes de plus en plus sombres et une allure toujours plus spartiate qui soulignent la dureté émergente du personnage."

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