Parler de chef d'oeuvre quand au bout d'un moment on n'espère plus rien du film , est-ce reasonable ? Parler de chef d'œuvre quand chaque plan est étiré jusqu'à l'absurde, est-ce sérieux ? Idem quand on voit deux gangsters aguerris vider leurs six coups à 2 mètres l'un de l'autre sans se tuer ? Idem de ses bavardages qui s'étirent, se dispersent et finissent par nous saouler ? Idem pour l'écriture chaotique parsemée d'ellipses malheureuses et de facilités de scénario absurdes genre "Jesse James est toujours au courant de tout…" Désolé de ne pas rejoindre le point de vue de ceux pour qui lenteur et ennui serait un gage de qualité mais en ce qui me concerne Monsieur Dominik n'a pas réussi à m'intéresser à son pensum. !
Un western envoûtant et lyrique qui revisite avec originalité un mythe du Far West, porté par une photographie sublime et une excellente interprétation, notamment un énorme Brad Pitt et un Casey Affleck d'une complexité fascinante.
Un chef d'oeuvre du genre qui me fait fortement penser avec le recul, au splendide "Deadman" de Jim Jarmusch avec Johnny Depp . La bande originale de Nick Cave et Warren Ellis est également à mentionner tellement la musique vous rentre dans les tripes de ces mélodies douces et mélancoliques ... A voir et à revoir sans modération!
L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford réalisé par Andrew Dominik en 2007. *Les points que j'ai appréciés → • Les acteurs (Casey Affleck surtout) • La fin (pour la très forte tension
*Les points que je n'ai pas appréciés → • Le fait qu'il faut attendre presque la fin pour trouver de l'intérêt au film
*Conclusion → J'ai aimé, c'est long mais la fin en vaut la peine. 7/10.
Enfin un grand film un grand western... C'est mélancolique et envoutant comme un rêve lent et empoisonné. C'est un western contemplatif à la reconstitution quasi parfaite (ce qui se dit reste de l'imaginaire mais est au plus proche de ce qu'on sait aujourd'hui). Brad Pitt a trouvé son meilleur rôle ici, marqué et habité par les démons de Jesse James. Casey Affleck est déroutant et tellement juste. La voix off est comme une introduction à chaque chapitre et n'est jamais inutile.
Difficile de parler de ce film tant sa substance semble inssaisissable : il a quelque qui respire le sublime et le génie. On avait beau être prévenu que c'était un western pas comme les autres, rien ne laissait présager un objet aussi singulier. Le film n'est en aucun cas un hommage ni à John Ford, ni à Sergio Leone ni à tout autre grand faiseur de western. Il porte la marque unique d'un réalisateur que l'on attendait pas, et qui fera sans aucun doute de grandes choses. La photographie est ahurissante, somptueuse, dans l'obscurité menaçante comme dans la lumière aveuglante des grands espaces de l'Ouest. La mise en scène de Dominik est d'une précision, d'une finesse incroyable. Celui-ci ne fige jamais son chef-d'oeuvre dans une banale contemplation et une lenteur estampillées film d'auteur, il trouve un souffle qui est le sien. Le nombre des fusillades est ici réduit au strict minimum, l'énergie et l'intérêt de l'action reposent sur une tension inhérente aux personnages eux-mêmes, à leur complexité, à leur humanité. Le rythme du film d'Andrew Dominik est méditatif, contemplatif mais lent, jamais, car l'ennui est totalement absent, tant chaque scène respire la puissance, la beauté et fait sentir son caractère essentiel. Le suspense n'a pas ici lieu d'être, c'est une véritable tragédie en ce sens qu'il mène les personnages vers une fin connue de tous, vers un destin inéluctable. Le film atteint une sorte d'abstraction au moment indéfinissable où les personnages, si passionnants qu'ils soient, semblent dépassés par une résonance supérieure, par des ouvertures métaphysiques universelles. Une véritable méditation sur la mort et l'immortalité se fait jour sous nos yeux. Brad Pitt a évacué ses quelques tics agaçants pour incarner Jesse James avec subtilité. Casey Affleck est absolument exceptionnel. Entre eux, un face-à-face psychologique informulé mais vertigineux, dans lequel les blessures spirituelles prennent plus de valeur que toute violence physique. Exceptionnel.
Après Chopper, film qui est passé plutôt inaperçu, le talent de Andrew Dominik a été révélé au public. L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, avec son titre qui sonne comme un défi – l’enjeu dramatique n’étant donc pas de savoir quel sera le destin de Jesse James mais comment il va en arriver là – et son traitement détaché du réel, sa mélancolie et sa stylisation extrême, marque l’éclosion d’un beau western avec tout de même ses défauts, mais qui restera gravé dans les mémoires. On peut clairement remarquer que le réalisateur a un penchant pour la réflexion sur la célébrité. En effet, après s'être occupé d'une star du crime plus ou moins inconnue en dehors des frontières australiennes, il se penche sur l'une des plus grandes figures de l'Ouest, Jesse James, hors-la-loi légendaire, assassin, et frère flamboyant de la famille James. Ce western est très étrange dans le sens où il est au dessus de la norme. Il s'intéresse bien plus aux hommes qu'à leurs actions où à leur environnement, et parvient à captiver notre attention dans une esthétique maîtrisée. Complètement déstructurée et nourrie d’ellipses gigantesques qui font rompre le récit avec la réalité, qui malmène la logique narrative pour mieux toucher à un cinéma essentiellement sensitif, cette fresque souffre malheureusement d'une durée conséquente qui provoque certaines longueurs par moment. Et pourtant on sent le génie et l’incroyable écriture durant tout le film, en passant par un casting mémorable et une photo magnifique. La construction du film est habile, bâtie sur une nuée de personnages secondaires qui vont peu à peu s’évaporer comme dans un rêve pour n’en garder que le socle émotionnel, Jesse James et Robert Ford. Deux personnages interprétés par Brad Pitt, qui démontre une fois de plus qu'il est l'un des plus grands acteurs américains de son époque, et Casey Affleck qui se révèle incroyablement dans ce film. Fragile jusque dans sa voix, passionné, torturé, il est bien le héros du film, celui par qui le drame arrive mais aussi et surtout celui qui porte le regard du spectateur sur une légende. Le héros est bien le lâche, car Jesse James est un symbole, un fantôme, une entité immatérielle qui recouvre l’univers de son aura. Andrew Dominik réalise un western assez monumental transformant son récit en un requiem atmosphérique à la poésie permanente. Pourtant le film n'est pas dénué de défauts : il reste beaucoup trop long, sans quoi on pourrait vraiment le considérer comme un chef d'oeuvre, et manque cruellement de scènes révélatrices, et de rebondissements. Bien évidemment on sait à l'avance ce qu'il arrive à Jesse James, mais à travers la poésie que nous offre Dominik, peut-être aurait-il pu trouver un moyen de la faire rebondir. Mais L'assassinant de Jesse James par le lâche Robert Ford reste un film poignant, à l'originalité débordante. Le réalisateur livre son oeuvre la plus aboutie, qui n'est pas prêt de se faire oublier.
Dans ce film, Andrew Dominik nous rappelle que les horizons peuvent être enneigés ou verdoyants selon la météo, que la couleur des champs de blé va du jaune vif ou rouge pompéien selon l'intensité du soleil, qu'une chaise en bois au milieu d'une pièce a l'air d'une chaise en bois au milieu d'une pièce ... A quoi bon, pour raconter une histoire, abuser à ce point des artifices esthétiques, le résultat étant un film quasi soporifique que l'on finit par regarder d'un oeil, se disant qu'on a mieux à faire ? Dommage, car Casey Affleck est excellent en groupie un peu fêlée de Jesse James.
Si je me suis intéressé à ce film, c'est uniquement parce que je suis fan de Brad Pitt, parce que sinon, je pense que n'aurais jamais regardé "L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford", que l'on m'avait décrit comme long et ennuyeux, et ces deux choses combinées m'insupportent profondément dans un film. Et bien effectivement... Non seulement le film est long, ennuyeux et inintéressant au possible mais en plus Brad Pitt est à des lieux de son plus haut niveau, jouant mal, jouant faux ou surjouant, et les autres acteurs ne valent pas mieux, que ça soit Sam Rockwell que j'adore d'habitude, Casey Affleck, que j'avais beaucoup aimé dans "Gone Baby Gone", Sam Shepard ou encore Zooey Deschanel... Et même la scène finale, la plus importante, celle qui à offert au film ce titre si long, l'assassinat en lui-même, est ratée! Elle se détache totalement du reste du film, lui insuffle un souffle nouveau, plus Rock'n Roll, mais ce sentiment ne dure même pas 30 secondes, cela fait qu'on a l'impression qu'elle n'a rien à faire là, cette scène, ça dissipe tout l'effet. Puis on retombe vite dans l'ambiance molle du reste du film... Un film somnifère à éviter!