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    ADN
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "ADN" et de son tournage !

    Qui est David Nebreda ?

    David Nebreda est un photographe espagnol né à Madrid en 1952. Cet artiste contemporain, qui a vécu pendant plusieurs années coupé du monde extérieur, est connu pour avoir réalisé de nombreux autoportraits dans lesquels son corps apparaît mutilé, lacéré, ou couvert d'excréments. Le livre qui rassemble ces clichés, publié en 2000 aux éditions Leo Scheer, est à l'origine du projet ADN.

    Le choc des photos

    La cinéaste a reçu le livre de photographies en mai 2000, après avoir été avertie de la violence des photos. Elle se souvient : "Ma question était : vais-je être capable de soutenir le regard, de supporter ? À ma grande surprise, alors que je m'étais imaginé des images particulièrement "gore", la violence n'était pas là où je pensais. Et les photos étaient d'une grande beauté, quasi-maniériste. Mais en voyant le voyage physique, spectaculaire que cet homme avait fait subir à son corps, la question qui s'imposait à moi était : qui est-t-il ? Qui a fait "ça" ? Qui est l'homme qui a fait un tel "travail" ? Quelques mois plus tard, j'ai eu la sensation que ces photos exerçaient sur moi une violence diffuse, que je subissais comme un contre-coup tardif à leur découverte... Elles me hantaient... J'observais rétrospectivement la force de leur impact, comme un coup de couteau dans mon cerveau... Je pris alors conscience que pour exorciser ce choc je devais en faire un film. ADN a donc commencé par une volonté d'exorcisme et de clarification."

    Regards et dialogues

    Judith Cahen présente le dispostif sur lequel repose son film : "Je me suis dit :"Je vais répondre en cinéma à ces photographies, et à la violence ressentie". Alors que David Nebreda avait réalisé ses autoportraits en solitaire et en silence, j'ai postulé, au contraire, que l'autoportrait d'une cinéaste devait se faire dans le dialogue avec le regard de l'autre, des autres, aux croisements du fourmillement des différents points de vue qui me constituaient. J'avais envie de placer mes interlocuteurs dans une situation similaire à celle que j'avais vécue pour qu'ils soient tour à tour guide et miroir de cette quête. J'ai donc créé un dispositif de cinéma qui a consisté dans un premier temps à apporter le livre à des personnes proches avec qui j'étais en dialogue à ce moment-là, et à filmer les premiers regards, à vif. Ensuite, je leur ai confié le livre pendant un certain temps, une ou deux semaines, et je suis revenue les filmer pour voir comment les images les avaient travaillés, quelle place ils avaient donnée à ce livre en mon absence. Et puis, parallèlement à ces rencontres, je construisais un dialogue silencieux avec les photographies, en essayant de les approcher de l'intérieur, par la fabrication."

    Réflexions et réflexion

    La cinéaste a recueilli les réactions de personnes de son entourage, venues d'horizons différents, telles que les écrivains Philippe Sollers et Mathieu Lindon, le psychanalyste François Roustang, la comédienne Mallaury Nataf ou encore la réalisatrice Jeanne Labrune. Elle a également inséré dans ADN, film réflexif, des images de ses précédents longs métrages, ainsi que des séquences où apparaissent Guy Debord, Jacques Lacan, Guy Debord, Gilles Deleuze et le danseur de Buto Katsura Kan.

    Judith, David, Anne et les autres

    Judith Cahen revient sur sa démarche, et notamment sur la comparaison de son oeuvre avec celle du photographe : "David Nebreda est comme le grand autre, le tout autre et à la fois c'est un double et un modèle d'identification (...) puisque le but était d'arriver au noyau dur de mon propre cinéma, j'ai eu l'idée de mettre en pièce mes films pour voir ce qui résistait à cette pulvérisation et qui pouvait répondre à son autoportrait. À son " double photographique ", j'ai confronté mon double de cinéma, composé de ce personnage d'Anne Buridan (apparu dans mes films il y a plus de dix ans) et de Judith l'enquêteuse que j'ai traquée dans le dispositif ADN et qui s'est avéré parfois plus proche de la fiction qu'Anne Buridan !" Anne Buridan, personnage créé et interprété par la cinéaste, était au centre de ses deux précédents longs métrages : La Croisade d'Anne Buridan (1995) et La Révolution sexuelle n'a pas eu lieu (1999).

    Le titre

    Le titre ADN renvoie à la fois à la molécule contenant l'information génétique héréditaire (Acide Désoxyribo-Nucléique), car, explique Judith Cahen, "ce film participe d'une quête d'identité, mais il s'agit aussi d'un "nom de code pour About David Nebrada" (du nom du photographe).

    Pointligneplan, un trait d'union

    Distributeur d'ADN, Pointligneplan est une structure créée en 1998 et qui a pour objectif d'initier et de soutenir des films singuliers, aussi bien du documentaire que de la fiction, et en s'attachant à promouvoir la transdisciplinarité, notamment entre le cinéma et les arts plastiques. Parmi les cinéastes qui ont été associés, le temps d'un ou plusieurs films, à Pointligneplan, citons Arnaud des Pallieres, Valérie Mréjen, Joseph Morder, Danielle Arbid, Christophe Atabekian, Christian Boltanski, Thierry Jousse ou encore le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul.

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