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    Le Prestige
    Note moyenne
    4,3
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    1 857 critiques spectateurs

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    Cynévore
    Cynévore

    45 abonnés 79 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 décembre 2017
    Le Prestige est un plat de spaghettis pour tout amateur d'art, à la hauteur des plus grands chef d'oeuvre de l'histoire du cinéma. Le film n'est pas spécialement agréable à regarder, mais il reste brillant en tous points, avec sa fin saisissante à la hauteur du Sixième Sens, et son casting qui crève l'écran. Christopher Nolan fait encore démonstration de son talent insolent. Accrochez-vous et ne lâchez pas en chemin. Vous rateriez la grandeur !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 28 juillet 2012
    Christopher Nolan réussi à faire de ce film, un magnifique tour de magie qui se déroule en 3 actes et qui se termine par le fameux prestige ! Le film creuse la psychologie des deux personnages principaux interprété par le toujours excellent Christian Bale et Hugh jackman qui m'a agréablement surpris dans ce film. Deux personnages qui étaient amis avant de devenir rivaux et d'aller toujours plus loin pour surpasser l'autre jusqu'à l'ultime sacrifice ! A voir deux fois minimum.
    MaCultureGeek
    MaCultureGeek

    1 031 abonnés 1 224 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 décembre 2019
    Il m'a fallu longtemps pour comprendre ce qui fait depuis de si longues années la grande réputation de Christopher Nolan, souvent qualifié de meilleur réalisateur de sa génération (j'ai été de ceux là, fut un temps); si j'ai mis si longtemps, c'est que j'ai été dupé par l'artiste et sa classieuse mise en forme. Jouant trop souvent sur ses acteurs de renommée, à l'accoutumée souvent les mêmes seconds rôles présents dans chacun de ses films, avec un sens aigu du spectaculaire et de la tension, il cache derrière des artifices de film à gros budget ce qui fait la véritable sève de son cinéma : la narration éclatée.

    Tour à tour plus ou moins décousue, des multiples couches d'Inception à la mise en abîme renversante du Prestige, de la philosophie anarchiste de The Dark Knight au communisme feint de The Dark Knight Rises, de la narration géniale de l'origin story de Batman Begins au jeu de chronologie de Memento et Interstellar, son cinéma connaît à chaque film, à chaque type de narration employé une constante inchangée : l'intrigue simple complexifiée par la manière d'être narrée, par les jeux de dupe portés sur les certitudes laissées au spectateur et les astuces de mise en scène simplistes mais toujours astucieuses au point d'être difficilement discernables.

    Prenons la fin de ce Prestige, sans pour autant la dévoiler : Nolan, parce qu'il sait filmer ses acteurs et leur laisser un temps de présence suffisant à l'écran, parce qu'il sait quels éléments d'intrigue inutiles mettre en avant pour dissimuler le véritable évènement primordial de son scénario parvient à faire entrer son film dans la liste des plus grands films à twist, et duper, comme il l'annonce du début à la fin, un spectateur qui n'attend que cela.

    C'est pourtant élémentaire : il tient à une révélation qu'on aurait très surement jugée prévisible si c'est un autre réalisateur qui l'avait faite, puisque mise sous notre nez du début à la fin; à l'image de cette course au meilleur tour de magie, Nolan entre dans la course des plus grands twists de l'histoire en dissimulant à peine la simplicité presque banale de sa révélation, qu'il rend sublime par un ironique et maîtrisé jeu de montage et de mise en scène : ce n'est pas tant son écriture seule qui soit géniale, c'est le divin mélange entre scénario, photographie, montage et mise en scène qui donne l'efficacité constante des oeuvres du réalisateur, et les a fait rentrer si rapidement dans l'imaginaire collectif.

    Quand on prend Le Prestige à part, on se rend pourtant compte que ses visuels ne sont pas géniaux non plus : la réalisation de Nolan, toujours en mouvement, stable quelques fois pour nous partager des compositions déjà vues ailleurs ou manquant d'inspiration (la scène de l'enterrement entre dans les deux cas de figure), n'est ni impérissable ni mauvaise; de même pour la photographie de Wally Pfister (réalisateur du catastrophique Transcendance), aux jolis clairs obscurs, aux jolis lumières qui mettent bien en avant la beauté des décors, des costumes, des maquillages.

    C'est cela qui marque chez Nolan : pris indépendamment, les éléments de réussite de son film sont dans la norme; c'est parce qu'ils les assemble avec un rare savoir-faire qu'il parvient à une telle réussite formelle, scénaristique et émotionnelle, qu'il parvient à tirer les larmes à quelqu'un qui connaît déjà sa conclusion, et pose tellement bien les éléments de sa conclusion tout du long que le second visionnage de ce Prestige représentera une étape encore plus cruciale dans la compréhension de l'art du réalisateur, et d'autant plus émouvante qu'on comprend alors que le film, loin d'être un thriller par moment proche de la science-fiction, est un drame amoureux absolument tragique et magnifique.

    Cela fonctionne également pour ses acteurs, dont la prestation parfois trop peu engagée (pensons à Christian Bale, qui devient par contre excellent sur la fin) devient performance profonde une fois mêlée au reste; le sens même de l'oeuvre de Nolan étant de duper, le réalisateur, conscient de ses capacités de petit génie du septième art, le fait presque sarcastiquement en trompant également le spectateur sur le jeu de ses acteurs, qui fait passer progressivement certains d'un bord à l'autre, tandis qu'on pensait les avoir déjà suffisamment catégorisés dans une catégorie de rôles sans qu'ils puissent en changer (je pense là à la dynamique Scarlett Johansson, qui brise les certitudes sur sa fonction dans l'intrigue avec bienvenue).

    Le Prestige, jeu de dupe allant jusqu'à la mise en abîme du travail de son cinéaste/scénariste, est en ce sens paradoxal qu'il est à la base dans la norme des thrillers dramatiques habituels, mais que l'homogénéité qui y règne, cette recette unique dont Nolan et son équipe ont le secret aura propulsé jusqu'aux sommets du 7ème art.

    Si l'on veut être dupé durant ses deux heures passées, c'est peut-être aussi parce que Le Prestige est habité par la magie unique du septième art...
    sparowtony
    sparowtony

    256 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 juillet 2014
    Christopher Nolan est décidément un cinéaste hors-norme qui a toute mon admiration. Sa trilogie sur Batman m'ayant époustouflé (selon moi la meilleur trilogie super-héroique de tous les temps), et son film Inception m'ayant...achevé, c'est dire les attentes que j'avais envers ce film si populaire de sa filmographie ! Et je le dis de suite: je n'ai pas du tout été déçu. Encore une fois, Nolan m'a scotché du début à la fin. L'histoire est déjà très intéressante: l'affrontement et la rivalité sans limite entre deux magiciens. Une histoire qui promet d'être forte, et servi en plus de ça par un casting 5 étoiles (ou Batman qui affronte Wolverine avec l'aide de la Veuve Noire et le majordome Alfred). Cet référence subtile et sans intérêt passée, autant dire que tout le casting est absolument impeccable. Même les acteurs secondaires, tels que Rebecca Hall (qui interprète la femme d'Alfred Borden), alors pas très connue mais pourtant déjà d'une incroyable justesse ( spoiler: elle a un rôle dramatique dans le film
    ) ou le génial Andy Serkis (un de ses rares rôle à visage découvert). Christian Bale (Borden) et Hugh Jackman (Angier) interprètent parfaitement leur personnage. Pour chacun, leur prestation est selon moi l'une de leur plus abouties ! Il faut dire que ce qui rend ce fameux duel haut en couleur, c'est le charisme qu'ont les deux protagonistes. Chacun est unique et peut se montrer attachant ou détestable. Ils ne sont ni tout blanc, ni tout noir: ils sont surtout humains (ou inhumains, selon le point de vue). Ce qui est génial, c'est que Nolan ne prend parti pour aucun des deux personnages. Ca peut être à chacun d'avoir sa préférence pour tel ou tel protagoniste. Personnellement, j'ai eu ma préférence pour le personnage de spoiler: Robert Angier, à cause du traumatisme horrible qu'il a subi. Mais aussi parce que le personnage de Borden semble assez exécrable pendant une bonne partie du film.
    Mais cependant, spoiler: Borden devient une victime vers la fin, ce que semblait être Angier au début.
    Ce qui prouve qu'il n'y a aucun parti pris dans cet histoire. Le duel va tellement loin que le film en est véritablement sombre, spoiler: les deux personnages utilisent des méthodes d'une immense noirceur
    . Les autres acteur, comme Scarlett Johansson (sympathique, mais sans plus, la faute à un personnage à l'écriture assez moyenne) et Michael Caine s'en sortent assez bien. Caine, d'ailleurs, se montre même extrêmement charismatique, bien plus que dans les Batman. Son rôle de mentor est excellent ! J'ai aussi bien aimé le personnage de Tessla (très bien joué par David Bowie), qui pourrait représenter la morale du film, en avertissant Angier sur ce que pourrait lui apporter l'obsession: rien de bien. Nolan nous gratifie d'une bonne réalisation: il y a de très beaux plans, et la photographie de Wally Pfister est assez belle. Là ou c'est vraiment réussi, c'est le montage. Le film est conté dans le désordre, et un énorme travail a été fait dessus: ce sont les journaux d'Angier et Borden qui permettent cette narration si originale. La réalisation permet vraiment de rendre le film passionnant pendant 2h10. Certaines scènes sont très réussies: j'apprécie beaucoup celles ou les personnages préparent les "tours de magie". J'adore ce genre de scène, ou on découvre les trucages utilisés ( spoiler: comme la cage à oiseaux ou l'homme transporté façon Angier
    ). D'autres, qui sont plus dramatiques, sont tout autant scotchantes: spoiler: la scène de la noyade de la femme d'Angier en est l'exemple le plus évident. Elle est assez glaçante et démarre assez brutalement la "compétition" qui aura lieu ensuite.
    Un mot sur la musique: Zimmer n'était pas encore fidèle à Nolan lors de la sortie du film. C'est un compositeur inconnu qui s'en occupe: David Julyan (il n'a pas fait grand chose à part les premiers films de Nolan). Sans être marquante ou épique façon Zimmer, elle se montre extrêmement efficace. Elle rythme très bien certaines scènes et retranscrit de façon juste l'ambiance sombre qui règne dans le long-métrage. Un bon point de plus. A noter aussi une direction artistique assez sympa: les décors et les costumes, sans être magnifiques, sont bien faits. La reconstitution est réussie. L'un des coups de génie du film (très subtil, qui plus est) est sa structure. Pour faire simple, le film est organisé comme ça: la promesse, le tour, et le fameux prestige. Soit les trois étapes d'un tour de magie énumérées par Cutter dès la toute première scène (c'est bien pour ça que je le dis, ce n'est pas vraiment un spoiler). Le Prestige étant spoiler: les révélations finales
    . Et justement, ce fameux twist (le premier n'en est pas vraiment un pour moi: spoiler: je parles de la fausse mort d'Angier
    ) est un peu prévisible sur certains points (mais pas totalement non plus). spoiler: Le fait que Borden utilise son frère jumeau pour son tour de l'homme transporté, j'avais fini par le deviner vers la moitié du film. C'était évident, de plus, si on regarde de façon suffisamment attentive, on peut reconnaitre Christian Bale dans le rôle de Fallon. Il y a avait à mon goût trop d'indices. Là ou c'est un peu plus ingénieux, c'est qu'on découvre que Borden continuait sa tactique en dehors du spectacle. Ce qui explique certains détails étranges comme la main de Borden qui ne guérissait pas, son comportement étrange avec sa femme, ou alors le plus important: le fait qu'il ne sache pas dire quel noeud il a fait pour la femme d'Angier.
    Alors, évidemment, c'est à chacun de trouver ça prévisible ou pas. Pour certains, c'est raté, pour d'autres, ils auront été totalement surpris. Personnellement, je suis entre les deux. Cependant, le film réserve de belles surprises, dont une dans le tout dernier plan. En effet, Nolan, en génie qu'il est, nous gratifie d'un spoiler: tout dernier twist dans la dernière scène ! Je parles du clone d'Angier, qui laisse échapper une bulle dans l'eau. Le doute est là, mais il semble clair qu'Angier est donc encore vivant, et que Borden n'a pas gagné cette guerre comme on pourrait le croire !
    Comme pour Inception, c'est au spectateur de se faire sa propre interprétation sur le final, intriguant. Les dernières paroles du film le montrent très bien: "Vous n'avez pas vraiment envie de savoir… Vous avez envie d'être dupé". C'est génial. Pour moi, l'intérêt du film ne réside pas forcément dans spoiler: Robert Angier, à cause du traumatisme horrible qu'il a subi. Mais aussi parce que le personnage de Borden semble assez exécrable pendant une bonne partie du film. 0
    mais plus dans la psychologie des personnages, l'incroyable suspense (impossible de ne pas décrocher, on veut savoir qui sortira gagnant de cette "guerre'), et d'autres éléments cinématographiques très réussis. Sans compter un génial et important message sur l'obsession et le "dévouement total à son art", comme le dit si bien Alfred Borden. Ni plus ni moins qu'une très grand réussite (une de plus chez Nolan, enfin pour moi qui voit ses films dans le désordre). Vous adhérerez ou non. Mais une chose est sure. Si vous n'avez pas tout compris à cet indéniable tour de magie cinématographique..."Regardez de plus près".
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 mars 2014
    Nolan, terrible génie cinématographe, a une fois de plus révélé son talent. Après Memento, Insomnia ou encore le premier volet de la trilogie Batman, à savoir Batman Begins, Nolan se consacre ici à un film d'auteur. En effet, le Prestige est un roman de Christopher Priest, datant de 1995.
    Qui de mieux que son homonyme pour adapter ce livre en film ? Et on reconnait encore le génie de Nolan. Tout d'abord par le casting, un duo Marvel/DC (Hugh Jackman et Christian Bale) mais aussi un Michael Caine épatant, Scarlett Johansson et un époustouflant David Bowie. Ce casting riche ne pouvait qu'attirer notre attention sur ce film.
    Peut-être lent, ce film regorge tout de même de nombreux rebondissements. Si bien ficelé que le spectateur se prend au jeu, et cherche à connaître la réalité. Réalité ? Ou illusion ? Car ce film nous berce dans cette frontière si fine qu'on cherche à savoir si tout n'est pas fiction.
    Mais ce n'est pas là le seul thème abordé : il y a la recherche de nouveauté, toujours allé plus loin au niveau technologique (ce qui, malheureusement, est le cas de notre société). Ici, Nolan le transpose dans le contexte historique : à l'aube d'une nouvelle ère ou la découverte de l'électricité et du cinéma peut changer la donne.
    Au niveau psychologique, c'est la quête identitaire qui prime. Entre les rivaux Alfred Borden (Bale) et Robert Angier (Jackman), on se cherche, on se découvre et on se perd. Devenir un autre pour surpasser son ennemi, et la durée de ce film repose souvent sous cet aspect d'identité. Complémentarité ou totalement opposés, nos protagonistes ne jouent des tours qu'à eux-mêmes.
    Pur chef d'oeuvre rassemblant tous les éléments du puzzle, ce film est sans doute le Prestige de Nolan, le plus grand magicien de ce XXIe siècle.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 138 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 octobre 2020
    La magie du cinéma selon Christopher Nolan

    Sorti entre deux « Batman » à une époque où le grand public se désintéressait encore du nom de Christopher Nolan, « Le Prestige » est un film qui est presque passé inaperçu si bien qu’on oublierait presque parfois de le citer quand il s’agit d’évoquer la carrière de cet auteur si décrié.
    Et franchement c’est bien dommage, parce que non seulement ce film est sûrement l’une des œuvres les plus accomplies de Christopher Nolan, mais en plus il s’agit certainement là du film qui résume le mieux son cinéma.

    Car qu’est-ce que « Le Prestige » si ce n’est un film qui entend nous parler de prestidigitateurs ; métaphore ô combien évidente de l’univers des cinéastes ?
    Du début jusqu’à la fin, ce « Prestige » ne fait que parler de cinéma, de mise en scène, et de l’importance fondamentale de l’illusion.
    Dès l’ouverture, les premiers mots prononcés raisonnent telle une notice ; tel un piège de l’esprit que Nolan va refermer sur nous en l’énonçant bien fort.
    Et nous, spectateurs, nous nous laissons faire parce que « we want to be fooled »… Nous voulons être bernés.

    Le « prestige », nous dit-on, est le nom donné au troisième acte d'un tour de magie en représentation.
    Le premier acte, la « promesse », consiste à faire constater par les spectateurs que tous les éléments utilisés dans le tour sont réels et bien normaux, afin de donner encore plus de dimension au tour qui va suivre.
    Le deuxième acte, le « tour » consiste à faire disparaître l'objet observé, tout ceci devant se faire avec une indispensable mise en scène qui conduit le spectateur à interroger sa logique et ses certitudes.
    Et puis enfin – l’étape indispensable pour donner de la force à ces deux premiers actes – l’illusionniste se doit de faire réapparaitre ce qui semblait irrémédiablement disparu, au dépend de toute logique.
    Bien sûr tout ceci n’est qu’illusion et ne manque pas de nous le rappeler. Mais on ne vient pas voir un tour de magie pour comprendre le tour.
    Nous venons dans l’espoir d’être bernés…
    …Et c’est à ça que Nolan va justement travailler durant son film.

    Car « le Prestige » est l’application même de cette méthode, du début jusqu’à la fin.
    Au départ on nous pose la situation dans toute sa normalité. Deux grands illusionnistes autrefois associés se retrouvent lancés dans une lutte de plus en plus féroce pour devenir le maître incontesté des théâtres de Londres.
    Chacun repousse sans cesse plus loin sa création mais non sans perdre de vue ce que fait le concurrent.
    On s’observe, on s’inspire, on se copie… Et là où le public n’y voit que du feu, les deux protagonistes avertis n’y voient que des artifices visant à berner les gens ; de la simple technique au service de cette illusion que le public cherche tant.
    Ainsi voit-on les coulisses, les traquenards et les sacrifices engagés par nos deux protagonistes dans le but d’exceller dans leur art, mais surtout on nous révèle la clef de voûte de tout cet exercice : le secret.

    « Ne le montre jamais. Ils te supplieront et te flatteront pour avoir ton secret, mais sitôt tu cèderas que tu ne seras pour rien pour eux, tu comprends ? »
    C’est par ces mots que le personnage d’Alfred Borden explique l’importance de savoir garder les secrets de ses tours auprès du jeune neveu de sa bien-aimé.
    Le secret d’une illusion, c’est la clef.
    Ne jamais la révéler.
    Et quand bien même le public voudrait savoir qu’au fond de lui il ne demande qu’à être berné.
    Découvrir la vraie nature du tour est toujours piteusement décevant, alors que la persistance d’une illusion fait perdurer l’impression de « magie ».
    Au cinéma nous voulons être dupés. Et là où ce film est brillant c’est qu’il nous le démontre très bien.

    Parce qu’après avoir développé habilement sa mécanique, le tout porté par un soin consommé de la mise en scène ainsi qu’un sens particulièrement pertinent de la reconstitution d’une époque, « le Prestige » ose faire ce qu’il n’a pourtant jamais cessé d’interdire.
    A la fin il se met à nu. Il révèle le secret de son intrigue.
    Et si la grande révélation pourra en décevoir plus d’un (je me souviens que lorsque je l’ai découvert au cinéma, des gens sont sortis de la salle à ce moment précis), le fait est qu’en procédant ainsi Nolan ne fait que démontrer ce qu’il avait jusqu’alors prétendu : découvrir la vérité d’un tour n’est au fond pas le plus important car c’est terriblement décevant.
    spoiler: Car que nous révèle cette fin ? La solution au tour de « l’homme transporté » de Borden était bien ce que Cutter avait affirmé depuis le départ : une doublure (et en l’occurrence un jumeau). D’ailleurs, Angier n’a pas forcément su faire mieux dans sa version du « véritable homme transporté ». Lui aussi à recours à une doublure : en l’occurrence un clone que la machine de Tesla parvient à générer à volonté. Dans les deux cas, la révélation est décevante. Ça parait si simple une fois qu’on le sait. Trop simple pour que la magie persiste.

    Mais ce n’est pas grave, car au fond, le plus important est ailleurs.
    Le plus important est dans ce que ce film dit du cinéma et surtout de notre rapport au cinéma.

    Et qu’est-ce que le cinéma d’après ce « Prestige » ?
    Ce n’est qu’une illusion. Une illusion forgée à coup de techniques et de mise-en-scène. Une illusion à laquelle les gens ont envie de croire…
    Et l’air de rien, avoir décidé de planter cette démonstration dans le cadre historique de la Belle époque, pour moi, ça se révèle être une idée particulièrement judicieuse.
    Quelle meilleure période que celle-ci pour parler d’illusion ? Une période de changements technologiques brusques. Une période où l’avancée de la science dépasse l’entendement des gens de l’époque. Un moment où magie et technique entretiennent dans les esprits une limite au fond bien floue.

    Or c’est dans cette cohérence et dans cet équilibre que, de mon point de vue, ce « Prestige » trouve toute son excellence.
    Et à une époque où on aime souligner le fait que Christopher Nolan est parfois un auteur inutilement complexe qui se prend parfois les pieds dans ses propres pièges, je pense qu’il est aussi de bon ton de rappeler que le récent auteur de « Tenet » est aussi capable de films denses mais équilibrés ; décalés mais pertinents.
    En tout cas, moi, avec ce « Prestige », je peux le dire sans honte : j’ai été merveilleusement berné…
    …Et j’ai aimé ça.
    Louis DCiné
    Louis DCiné

    168 abonnés 807 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 juin 2013
    Encore un incroyable film porté par le grand Christopher Nolan. Je les d'ailleurs préfèré à Inception, mais pas aux The Dark Knight. Le Prestige est une super histoire originale et accrocheuse, sur la concurrence entre 2 grands magiciens, au début du siècle dernier. On se plonge dans ce monde de magie. On retrouve une légère complexité, comme tous les Nolan. Les costumes et décors sont supers. Les dialogues sont travaillés. Donc, il y a une bonne représentation de l'époque mentionnée. Le scénario est toujours originale. On est vraiment très accroché jusqu'à la fin, aucun ennuie. Il y a aussi pas mal de suspens ou de tension grâce aux tours qui sont d'ailleurs bluffants. Le casting déchire. Avec Hugh Jackman (Wolverine), Christian Bale (The Dark Knight) qui sont les 2 magiciens voulant chacun faire échouer les tours de magie de l'autre pour être le meilleur, ou en réalisant des tours les plus impressionnants qui soit grâce à leur grande ingeniosité. Ce sont de très bons acteurs, et on s'attache aux deux pareil. On retrouve également Michael Caine ou encore la belle Scarlett Johansson. La fin est géniale avec une chute. Un très bon divertissement, fantastique et thriller. A voir.
    septembergirl
    septembergirl

    563 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2014
    Un thriller dans lequel Christopher Nolan prend encore une fois un malin plaisir à nous manipuler. "La première étape d'un tour de magie se nomme la «promesse», où le magicien montre au public quelque chose qui semble ordinaire, mais qui ne l'est pas. La seconde étape consiste en l'exécution, le «tour», ou le magicien rend l'acte ordinaire extraordinaire. Le «prestige», étape finale de l'illusion, est la partie du tour de magie où l'imprévu se produit." Nolan nous le démontre à la perfection et nous offre un bien joli tour de magie. Un film intelligemment construit, avec une très bonne mise en scène.
    JokerDreizen
    JokerDreizen

    270 abonnés 310 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2013
    Encore une preuve que les frères Nolan savent imbriquer les récits au profit d'un scénario qui ne lasse rarement. On y est et on y croit ; si on peut hausser le sourcil quand on voit un pur élément de fiction atterrir dans un scénario à la base réaliste, pour le reste c'est dur de pas être fasciné par ce duel d'énigmes et de rebondissements. Mention spéciale au prestige final, un twist ending efficace et une fin où l'émotion se pointe avec abondance. Certes, on sent pas trop l'ébouriffage de plumes chez Nolan qui aurait pu projeter le film beaucoup plus haut, mais le résultat est une réussite incontestable.
    Loskof
    Loskof

    365 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 novembre 2016
    Fantastique film réalisé par le maître Nolan qui décidément ne réalise que des grandes œuvres!
    S'il ne faut retenir qu'un seul élément du Prestige c'est celui-là: Le film est un tour de magie. Nolan réalise ici une mise en abîme prodigieuse au travers du sujet principal. Après nous avoir montrés le duel des magiciens durant l'ensemble de sa partition, Nolan nous assène un véritable coup de grâce avec un twist final révélant tout simplement que l'ensemble du film n'était qu'un tour. La profondeur scénaristique en est ainsi décuplée, ouvrant une nouvelle perspective sur ce film et dévoilant une richesse que l'on ne faisait que soupçonner avant ce twist.
    Le suspens est omniprésent durant l'intégralité du film, jamais la tension ne baisse ni l'ennui ne s'installe. La réalisation est fabuleuse, les scènes de magie sont magistrales, et la narration faite de passages entre le présent et le passé est parfaitement maitrisée, comme toujours avec Nolan, et ne ait qu'accentuer le suspens ou le poids de certains rebondissements. Les acteurs sont parfaits, transpirant la classe à chacune de leur apparition. A ce titre le casting est fabuleux (Bale, Jackman, Johansson, Caine).
    Le Prestige est un chef d'œuvre, qui se déguste et se savoure de nombreuses fois!
    Marc L
    Marc L

    305 abonnés 440 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 novembre 2021
    L'un des meilleurs films de Christopher Nolan et l'un de mes préférés. Un long-métrage qui nous prend par son intrigue et ses tours de magie, jusqu'à la toute fin. L'un des rares films où même après avoir vu le dérouler, nous avons du plaisir à le revoir pour décrypter et analyser, tous les indices qui étaient cachés. Du grand art ! Merci à vous Christopher Nolan.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 avril 2007
    Le Prestige de Christopher Nolan est comme son titre l'indique, prestigieux ! Un de mes coups de coeur de l'année 2006, on regarde le film comme on assiste à un bon tour de magie et c'est complètement bluffé que l'on ressort de la salle (ça été mon cas). L'histoire qui est assez exceptionnelle (il ne faut surtout pas être inattentif plus d'une seconde) et tortueuse nous emmène dans un autre monde de faux-semblants où les apparences peuvent se revéler trompeuses. L'ambiance du film est comme je les aime, très sombre et les acteurs convaincants dont un Christian Bale qui ne cesse de grimper dans mon estime. Bref Nolan a frappé très fort avec ce petit chef d'oeuvre qu'il me tarde de redécouvrir en dvd !
    cylon86
    cylon86

    2 247 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 décembre 2011
    Et voilà le grand tour de magie que nous livre Christopher Nolan qui en adaptant le livre de Christopher Priest surpasse le roman en se débarrassant du superflu et en gardant l'essentiel. Le scénario est un petit bijou d'écritures, imbriquant plusieurs temporalités et rempli de rebondissements jusqu'à la fin où comme le public d'un tour de magie, nous sommes dupés et ce pour notre plus grand plaisir. En rivaux, Hugh Jackman et Christian Bale sont parfaits, tour à tour sympathiques puis antipathiques face à un irrésistible Michael Caine, une superbe Scarlett Johansson et un charismatique David Bowie. Reste à la mise en scène superbement soignée de compléter la magie.
    Marceau G.
    Marceau G.

    357 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 septembre 2014
    Un script tortueux et virtuose qu'il ne m'a pourtant pas été difficile de comprendre et de décrypter vers le milieu du film. C'est sans doutes la première fois que Nolan me laisse sans voix, ses "Begins" et "The Dark Knight" étant bien trop foireux à mon goût (surtout "Begins") ! La technique de Nolan est au centre du film, accompagne les divers tours de magie, les rends incroyables, bizarres, ou encore choquants ; cela forme un tout indissociable. Et le scénario très complexe, au nombreux rebondissements, retournements de situation, rend le film on ne peut plus passionnant. Seul bémol, la scène du dénouement, filmé en champ-contrechamp (au moment où les deux magiciens s'expliquent) bien trop longue et poussive, avec en plus la musique qui accentue le truc... À part ça, quasiment rien à dire, un casting imparable (Jackman et Bale excellent dans cette rivalité obsédante, suivis d'un Caine magistral qui n'a rien à envier à sa période "jeune" (à part qu'à l'époque, il ne faisait pas des navets comme "Voyage au centre de la Terre" ni des coups ratés comme "Begins"...). Le reste de la distribution est acceptable, Scarlett est (très) jolie mais manque de contenance, de même pour Rebecca Hall à qui on peut juste enlever le (très)... Mais des seconds rôles délicieux comme David Bowie ou Andy Serkis font revenir le sourire ! Un film vraiment judicieux, très bien maîtrisé et intéressant du point de vue psychologique.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 3 janvier 2020
    Que Paris Match et telerama n'aient pas apprecié ce film ne m'étonne pas de ce genre de presse qui utilise des periphrases pompeuses et qui connait au cinéma ce qu'un homme politique connait du travail en usine .. Ce film est un chef d'oeuvre qui mérite 5 étoiles.. Scénario malin et ingénieux, acteurs au top , suspens , science et magie .. J'ai mis zero pour être lu par les curieux qui comme moi pourraient s'etonner qu'un film aussi incroyable puisse être aussi mal noté..
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