Avis : La tourneuse de pages - Page 2

J'ai adoré ce film ! Il est probable que ce film ait fait velcro avec ma personnalité et mes passions qui s'accordent parfaitement. Du coup j'ai été fasciné par ce film, son histoire, et ses personnages. Certainement même bien plus fasciné que je n'aurait du l'être.

Un sous-chabrol qui a surtout un mérite celui de nous montrer une vengeance autre que celle dont on a généralement l'habitude. Cependant on a du bien du mal à croire à une vengeance aussi longtemps installé dans la tête d'une gamine... La mise en scène tout en lenteur presque contemplative est très bien tournée et le jeu des actrices ratrappe un peu les dialogues sans intérêts.

"La tourneuse de pages" a le mérite de m’avoir fait passer d’un avis très négatif à un autre plus positif. En effet, j’ai d’abord cru à un film pompeux, lent, lourd de dramaturgie, avec des comédiens évoluant avec un bâton coincé dans le derche sans qu’ils aient véritablement la possibilité (ou le droit) de sourire. Le mauvais sentiment commence très tôt, dès le générique de début. Pourquoi ? Ce n’est pas parce qu’on nous montre par petites séquences tour à tour un boucher s’affairer et une jeune fille s’exercer sur un piano, non. C’est le fait que le morceau de piano que nous entendons ne soit pas synchronisé avec ce que joue l’enfant. Etonnant de la part d’un cinéaste qui a baigné depuis toujours dans la musique !... Heureusement, ce défaut ne dure que le temps du générique. Pas parce que la musique disparait. Au contraire, elle devient à la fois le support et l'élément principal d’une intrigue qui laisse entrevoir la dégringolade et/ou la reconstruction psychologique(s) d’une jeune fille qui a vu son rêve s’écrouler, le quel tourne à une énorme et douloureuse désillusion illustrée par une claquante fermeture d’un piano duquel sortaient des notes qu’elle ne voulait alors plus entendre. Un état d’esprit que l’on peut comprendre, tant la déception devait être grande…. Ce n’est pas tout à fait cette orientation qu’a choisi le cinéaste. Au prix d’une ellipse nous faisant retrouver comme par le plus grand des hasards une bonne dizaine d’années plus tard cette jeune artiste déchue, Denis Dercourt (scénariste et réalisateur) ne révèle rien sur la suite des événements. Ainsi, grâce à une mise en images quelque peu contemplative, il laisse le spectateur suivre l’évolution des personnages dans une ambiance anxiogène, limite étouffante. Cette ambiance est servie par des visages fermés, les comportements un tantinet cérémonieux des personnages souvent droits comme des "i", un rythme lent plus aussi dérangeant qu’au début, et un éclairage on ne peut plus réaliste car jamais surfait. A croire que le cinéaste s’est passé des services des éclairagistes tant la lumière parait naturelle. Mais le plus remarquable est qu’il réussit à faire basculer doucement son film du mélodrame vers une sorte de thriller. Où veut en venir cette Mélanie ? Vient-elle chercher un moyen de se remettre au piano ? Vient-elle seulement chercher des réponses quant à ce qu’elle considère comme la raison de son échec ? Ou est-il possible qu’elle vienne chercher vengeance ? Suspense ! Eh bien oui, il s’instaure une espèce de suspense, mais un suspense qui met mal à l’aise, car il est mis en place par des silences intenses, des phrases percutantes à double sens et qui sont perçues alors par le spectateur comme de dangereuses menaces, ou des situations inquiétantes voire dérangeantes spoiler: (scène de la piscine avec le Tristan)
. Et c’est là que le jeu de Déborah François est intéressant : elle ne laisse rien paraître, elle inspire une véritable fascination à travers son regard d’une rare intensité et son côté mystérieux. Le spectateur a du mal à voir où elle veut en venir, car les pistes sont démultipliées. Une belle manière d’accrocher le spectateur jusqu’à l’épilogue. Car tout peut arriver ! Mon dieu ! Se pourrait-il qu’elle puisse passer à l’acte ? Se pourrait-il qu’elle tienne pour seule et unique responsable cette pianiste en quête de reconnaissance ? Alors que la vraie raison de son échec repose sur le manque de concentration de la jeune artiste, le fait qu’elle soit incapable de vivre la musique qu’elle interprète, et de ce fait sur le manque d’imperméabilité de sa bulle !!! Le fait est que oui, les pistes se multiplient au point que le spectateur devient immanquablement un peu paranoïaque sur les bords, au point d’occulter presque la curieuse relation fusionnelle qui s’installe entre les deux femmes. La fascination que dégage Mélanie n’opère pas qu’auprès du spectateur : elle touche de plein fouet Ariane ! Je parlais de Déborah François pour la qualité de son jeu, mais on peut en dire autant de Catherine Frot dans la peau de cette pianiste à l’aube du crépuscule de sa carrière, interprétant à merveille le trac viscéral qui lui noue le corps spoiler: et les tourments d'un amour naissant mais néanmoins interdit
. Dans tous les cas, impossible de voir la chute de son histoire. Mais une question me taraude : la haute société est-elle vraiment aussi coincée, aussi froide et désincarnée, encombrée de bonnes manières ? Quoiqu’il en soit, "La tourneuse de pages" vaut le coup d’œil pour la qualité de la mise en scène, le jeu des deux actrices principales et son intrigue suscitant un certain effarement menée avec beaucoup de maestria par Denis Dercourt, un jeune réalisateur qu’il va falloir suivre avec beaucoup d’intérêt.

La tourneuse de pages est un film vénéneux , glacial et subtil. Cette oeuvre peu bavarde mais riches de silences , de regards ambigus , distille un excellent suspense et une tension désagréable. En effet car à la base de ce film se profile une vengeance méticuleuse , perverse dont le dénouement peut laisser attendre au pire. Il ne faut pas oublier le rôle important de la musique , qui à la manière d'un film de Claude Chabrol nous plonge dans un climat austère et pervers ou aucune echappatoire n'apparaîtera , les musiques choisies sont profondes , étouffantes , mystérieuses , sévères et ne laisse aucune place aux concessions , bref ellle restranscrivent parfaitement les caractères soit ambigus ou désespérés des personnages , et l'impasse de ce qui leur adviendra. C'est un film qui laisse un goût inexplicable de malaise.

Un thriller feutré qui captive avec trois fois rien."La tourneuse de pages"(2006)fut une jolie surprise en son temps.Anxiogène,élégant,symbolique;le film de Denis Dercourt illustre avec bonheur le trouble féminin et générationnel,la concurrence et le sadisme saphique.En marâtre subtile,Catherine Frot impressionne.En jeune pianiste complexé,Déborah François rayonne.Lorsqu'elles se retrouvrent autour du piano,la musique pure s'élève,et les personnalités se confrontent.Quel dommage par contre que le mystère relationnel soit assez rapidement évacué au profit d'un jeu de séduction plus commun.Un peu théorique,mais à la discrétion virtuose.

Voila un film dont on ne sait pas vraiment quoi penser. Jusqu'a environ dix minutes de la fin, on ne peut que reconnaitre l'impeccable qualité de la mise en scène de Denis Dercourt, qui semble particulièrement doué pour installer une atmosphère tendue, troublante, qui nous laisse même assez perplexe par moment. De plus, le scénario est intelligent et les dialogues tranchants? De plus, le duel ambigu entre les deux femmes révélant une homosexualité pls que latente est plutot bien décrite. Hélas, la fin est à laisser perplexe, bien que pourtant assez logique et bien faite. Mais on s'attendait complètement à autre chose, et le malaise est devenu tellement grand que l'on ne sait même plus ou se mettre. Ce film, sorte de double négatif de "Que la bête meure", nous gêne par rapport aux renversement de valeur un peu trop appuyés, ou on ne sait plus ou est la victimeet le bourreau. C'est néanmoins un film des plus honorables, plutot supérieur à ce que fait le cinéma francais d'habitude. A noter la bonne interprétation de Catherine Frot et surtout celle de Déborah Francosi, ravissante, au jeu et a la présence particulièrement intense. Pas mal tout de même.

Un bon film français , bien mené.. Les deux actrices sont formidables : Frot , comme à son habitude , unique dans le paysage cinématographique français , à son Top et la jeune Deborah François qui lui donne très joliement la réplique , mignone , ingénue perverse ..L'intrigue est bien menée , sur un scénario solide. Une mise en scène rigoureuse, tous les ingrédients pour faire un bon film..

Filmé comme un triller psychologique, appuyé par une musique "qui fait peur", on n'a que des déceptions, car les enjeux ne sont jamais à la hauteur des attentes. En plus, dès le début on sait que cette jeune femme glaciale, qui n'inspire aucune sympathie, va faire une vachérie. Bref, la morale de l'histoire: la fille de boucher doit rester à la boucherie...

Si la mise en scène de Denis Dercourt est inquiétante à souhait et l'interprétation des deux actrices magistrale, le scénario, lui, brasse du vide pendant 1h30 et on se demande bien où se situe l'intérêt de cette banale histoire de vengeance.

Un film qui tourne en rond tant le scénario est à détester; une intrigue inexistante pour des acteurs de mauvaise humeur. Un film vraiment français...

" La tourneuse de pages " : un Drame, parfaitement réalisé par Denis Dercourt. Sa mise en scène, sobre et efficace, nous propose un climat délicieusement trouble. Avec peu de dialogues mais des scènes sensibles, son scénario coécrit avec Jacques Sotty, nous offre un savoureux cocktail glacé, mélange de vengeance et de sensualité machiavélique.
Même si l'histoire met un peu de temps à nous captiver, l'intrigue nous offre une grande et belle tension qui évolue crescendo.
Le film nous offre un excellent casting avec la jeune Déborah François (l'actrice Belge avait 19 ans en 2006) ; elle se révèle très élégante dans un rôle délicat. Quant à Catherine Frot, elle se montre comme toujours très investie, excellente dans un rôle pourtant énormément sobre.

Un film magnifique.Un drame époustouflant avec Catherine Frot qui est excellente(comme d'hab)Ce film est lent est c'est cela qui fait toute sa beauté.

Un film avec un thème qui est d actualité avec deux femmes qui formidablement mais sait froid aussi et la tyrannique et bien fait aussi pas mal comme film

Film assez singulier, troublant, touchant, avec un jeu tout en sensibilité dans lequel la jeune Déborah François se révèle pleinement. L'histoire fait également une part belle, et d'autant plus appréciable qu'elle se fait rare, aux rapports de classes. Le film souffre seulement de certains passages un peu trop spectaculaires.

Ce film bien rythmé (c'est la moindre des choses pour un film sur le monde de la musique) et fort bien interprété mérite d'être vu. Même s'il y manque un peu de mystère, voire de perversité, on se contentera de cette histoire un rien banale de vengeance.