Une charge anti-Berlusconi qui s'égare peut-être un peu trop. Plutôt que jouer le choc frontal comme l'avait fait la réalisatrice de Viva Zapatero !, Moretti choisit de ne faire intervenir que graduellement et épisodiquement l'ex-président du conseil sous diverses formes (images d'archives nous permettant de nous remettre en mémoire certaines de ses interventions les plus croquignolettes, vision projetée d'un scénario fictif sur le personnage, tournage du film tiré du script et résultat final) et préfère suivre le destin d'un producteur minable mais attachant traversant une crise de couple. Outre une vision du cinéma de genre transalpin pas vraiment reluisante - grosso modo, c'est un passé qu'il vaut mieux oublier (les bisseux apprécieront...) - on pourra reprocher à Moretti de trop s'attarder sur les déboires conjugaux de son anti-héros et de perdre ainsi un temps précieux qu'il pourrait consacrer au flingage de Berlusconi. On finit toutefois sur une bonne impression, le réalisateur prenant le taureau par les cornes pour offrir une composition véritablement terrifiante du Cavaliere.
Je pensais voir un film très politique alors que c'est l'histoire d'une réalisatrice qui veut réaliser un film sur Berlusconi et l'Italie de ces 30 dernières années. En fait, ce film est plein d'humour. Présenté au festival de Cannes, je ne comprends pas pourquoi il n'a rien gagné. Mais Le caiman a gagné six Donatello. Et c'est normal.
Le Caïman, 2005, de et avec Nanni Moretti, Jasmine Trinca, Silvio Orlando. Je m’attendais, à tort, à une charge anti-Berlusconi. Dans ce domaine, le message est trop subliminal, même si l’idée de « fusion », à la fin du film, donne une certaine force à la leçon politique. Reste l’histoire, plutôt compliquée et agitée, de ce cinéaste en rupture avec son épouse, racontée selon une recette qui fait encore recette : le film dans le film. Au global, la construction est hyper intello et donne un film fouillis où se croisent les drames familiaux, nettement trop appuyés, les difficultés professionnelles dans le monde du cinéma italien, le contexte politique, vaguement, les relations humaines, plus ou moins intéressantes. A trop en faire et en rajouter, la lisibilité des messages se brouille et le spectateur reste sur sa faim, dans la plus totale confusion.
Non, ce nest pas un film sur Berlusconi, mais un film dans le film dont le sujet porte sur laccession au pouvoir dil Cavaliere, vous suivez ? Ca commence très bien, lacteur principal est convaincu mais cela ne suffit pas, cest brouillon, bavard oserais-je dire en un mot italien ? Le pauvre réalisateur de séries Z qui senglue dans ses soucis financiers et familiaux et qui a un sursaut de génie en faisant le film dune débutante sur Berlusconi bref, la partie film sur la société italienne est intéressante mais le tout ne tient pas la route et se regarde trop le nombril, même pas subversif comme film, on attendait mieux dun gaucho revendiqué !
Le caiman n'est pas le meilleur Moretti, loin de là. On nous parlait d'un film contre Berlusconi, certes ce film démontre que Berlusconi semble être un escroc mais étrangement l'intrigue à été centrée sur une vie de couple qui s'essouffle et qui se termine sur un divorce. On nous parle un peu du cinema de série non pas B mais Z. Et à part l'insertion de quelques pasages ou l'on voit Berlusconi et du scénario du film qui est censé raconter sa vie, il ne nous reste pas grand chose. La fin arrive trop vite, probablement parce que je pensais qu'il y aurait autre chose et que la premiére mettait le décor, hé bien non c'téait terminé. On avait vu mieux pour un Moretti, bien loin de son excellent la chambre du fils.
Je m'attendais à voir un film politique sur Berlusconi, ce n'était qu'un film dans le film qui nous fait suivre la façon dont on fait un film, du scénario à la projection en salle ! mais ce que j'ai trouvé surtout c'est que c'est encore un film italien bavard, bruyant, plein de gesticulations inutiles que j'ai eu beaucoup de mal à suivre : trop de mots ! bref, je n'ai pas aimé et me suis ennuyé ferme !
Je suis passé complétement à côté de ce soi disant chef d'oeuvre que je trouve ambitieux mais un brin paresseux par moments. Le film a du charme et une vraie dimension et une impertinence politique mais il manque d'inspiration et l'histoire s'essoufle rapidement avant de finalement nous désintéresser.
Alors oui, les grincheux diront que la charge contre Berlusconi est finalement bien légère, tant Moretti mélange les genres avec les histoires croisées d'un producteur au bout du rouleau, une scénariste débutante au caractère bien trempé, des comédiens déjantés... une galerie de personnages truculents, débordants de vie et d'humanité dans leurs imperfections. Et la véritable prouesse de Moretti n'est-elle pas précisément de faire passer Berlusconi au deuxième plan, tel un guignol fatigué qu'on n'écouterait même plus tant il est prévisible ?
Un film de Moretti, c'est toujours caiman la même chose... Tout a été déjà vu cent fois dans ce film, le film dans le film, la difficulté de création (Moretti en sait quelque chose) mais attention Moretti a trouvé un sujet très courageux et sensationnel : la critique de Berlusconi! alors là chapeau, on pouvait difficillement faire plus convenu et conformiste.
Aujourd'hui il y a al qaida, le nucléaire en iran, l'hyperterrorisme, la mondialisation mais Moretti nous fait un film politique complètement provincial, des scènes pathétiques et lourdes de sens se succèdent aux autres comme par exemple celle où un polonais insulte les italiens (cqfd :volià l'image de l'Italie à l'étranger) mais Nanni Moretti connait la Pologne et son histoire ? il sait qu'actuellement il y a une extrême droite antisémite qui fait partie du gouvernement au pouvoir ? même pas je suppose. Moretti se comporte comme un petit bourgeois nombriliste qui ne comprend rien du monde et de sa complexité, il ne sait rien des réalités du monde mais il ne comprend même pas son pays, pour lui ête normal, c'est être comme lui : un gros bourgeois de gauche.
Si Moretti est un représentant de la gauche italienne et de son intelligentsia, on peut être inquiet pour l'Italie.
Un des meilleurs films de Moretti. D'une, il réussit parfaitement bien à jouer du film dans le film. À ce titre la scène de fin est sublime. La façon dont il glisse du tournage du film dans le film à ce second film lui-même est une réussite parfaite. Moretti y est par ailleurs glaçante en Caïman. De deux, au lieu de nous assommer d'un film-thèse, il a l'élégance de glisser son propos politique à l'intérieur d'une déclaration d'amour au cinéma doublée d'une comédie douce-amère sur l'amour et le temps qui passe - mais sans jamais insister, avec pudeur et délicatesse. De trois, la mise en scène est parfaite ! Tout passe par l'image, le cadrage, le découpage. Bref, une réussite à tout point de vue.
Un film sympathique mais les avis très favorables de la presse me semblent un peu excessifs. Il n'y a rien de bien extraordinaire dans le film, ni des informations sur la montée en puissance Berlusconi que l'on ne sache déjà.
C'est dommage que le scénario, et plus particulièrement l'intrigue, n'aient pas été mieux travaillés car les acteurs jouent bien, l'humour ne manque pas et le tout est bien filmé.
Peut-être que l'on m'aurait pas dit autant de bien de film avant que je ne le vois, je n'aurais pas été déçu et j'aurais mis 3*.
Le caîman est bien plus qu'une simple satire du berluconisme. A travers le portrait de Bruno, producteur de séries Z, attrapant subitement une conscience politique, Moretti nous parle de son amour du cinéma et du sens civique trônant tout en chacun. Le film drôlatique est mené avec intelligence et finesse. L'acteur principal est magnifique de truculence. Un petit prix à cannes ne serait pas immérité.
Filme-somme pour Nanni Moretti. à mon sens, LE CAÏMAN constitue le chef-d'oeuvre de ce réalisateur romain exubérant. Le film est mal noté (spectateurs uniquement) car le site est pollué par des pseudo-cinéphiles qui "en attendaient plus". Mais comment? Moretti aborde tous les sujets qui ont traversé son oeuvre et suit le parcours du combattant d'un producteur indépendant. Le film est drôle et féroce, bien plus que dans ses autres films. On sent que Moretti a voulu décrocher la palme avec ce film qui partira finalement bredouille du Festival cannois... Comme quoi les récompenses ne sont jamais en phase avec la réalité artistique des auteurs