Le titre fait référence à la capitale de l’empire perse achéménide, fondée en 521 avant J-C par Darius Ier (550-486 avant J-C) et détruite en 331 avant J-C par Alexandre le Grand (356-323 avant J-C). Les 2 500 ans de la monarchie iranienne y furent fêtés avec faste en 1971 par Mohamed Reza Pahlavi (1919-1980), shah d’Iran. Le film est intéressant par son contexte historique (en noir et blanc) : chute du shah (11 février 1979), révolution islamique, guerre contre l’Irak qui a attaqué le pays (1980-1988), arrestations politiques, restrictions des libertés des femmes (en commençant par le port obligatoire du foulard) mais il est parasité par la petite vie de Marjane Satrapi dans une famille progressiste, enfant (fan de Bruce Lee), adolescente (études au lycée français autrichien de Vienne, désillusion amoureuse) et jeune adulte rebelle (mariage à 21 ans avec un étudiant comme elle, plus par obligation) pas toujours sympathique. Heureusement qu’il y a la grand-mère, personnage romanesque, une bande son très rock, un graphisme réaliste concernant les arrestations et exécutions, et même un peu de poésie avec la grand-mère (spoiler: qui met des pétales de jasmin sous ses vêtements ). Malgré son prix du jury au festival de Cannes 2007 (présidé par Stephen Frears), le film n’atteint pas la puissance de « Valse avec Bachir » (2008), postérieur et lui aussi d’inspiration autobiographique, d’Ari Folman qui critique l’invasion israélienne au Liban en 1982. Le film reste, malheureusement, toujours d’actualité (cf. mort de l’étudiante Masha Amini le 16 septembre 2022 après son arrestation).
Super narration, tantôt drôle, tantôt triste, on y passe par toutes les émotions pendant ce récit de vie extraordinaire. L'animation est splendide et intelligente. Du grand art.
A l'heure où j'écris, déjà 232 notes "4 étoiles" ont été données à ce film à l'affiche depuis 3 semaines. Je ne serai que le 233 ème, preuve que je ne suis pas précipité. En général je n'aime pas trop les films d'animation et je suis assez peu réceptif aux films primés à Cannes. Mais là, je ne regrette rien ! Ce film est à voir absolument. Il fait définitivement partie des incontournables. C'est beau, c'est vrai, c'est sincère, c'est tour à tour triste et drôle. Un voeu : que ce film puisse être un jour à l'affiche à Téhéran ! Ce jour là nous nous rappellerons l'avoir vu et apprécié. Une longueur d'avance qui (si ce n'est déjà le cas) nous fera réfléchir. Le cinéma peut bousculer des idées reçues. La preuve en est donnée. Vraiment bravo.
C'est un sans faute pour le scénario, le dessin et les dialogues. Tout ce qui vient de la BD en fait. Un vrai chef d'oeuvre mêlant humour et sujet plus grave. Une autobiographie sombre et légère à la fois. En revanche, l'animation basique et le rythme inégal soulèvent une question : quel est l'apport de ce film par rapport à la BD (que je n'ai pas lu...)?
Le passage à l'écran de cette sublime bande dessinée, souffre de ce qui justement faisait son charme sur papier. Le fond reste sublime mais la forme rend parfois la lecture un peu indigeste (les séquences "irréelles"), une sorte de "trop gris" suffocant abime qq peu l'intention de l'auteur. loin d'être un mauvais film, la richesse du fond et du sujet n'enlèveront rien à la qualité de l'objet dans sa totalité mais un casting de voix trop porteur de "stars" dénature l'objet simple que cela aurait pu être. Seul Simon Abkarian en resort convaincant et convaincu de participation. Ne pas passer à côté mais s'arrêter plus que ça serait sans doute du à un effet presse qui souligne une initiative plus qu'un résultat. On en resort cependant enrichi et affligé de ce que la vie peut être ailleurs..."méditant"
Une oeuvre magnifique. L'enfance de Marjane Satrapi dans un Iran tristement restrictif. Certaines répliques font vraiment délirer et quelques scènes donne la larme à l'oeil. Une réussite indéniable.
Indéniablement, la bonne idée aura été de rester dans le domaine du dessin, et de privilégier l'animation à un film en prises de vues réelles. A tous égards, cela sert admirablement le propos de Marjane Satrapi, illustrant à l'envi le ridicule des discours simplificateurs et des opinions toutes faites, ici dans le contexte iranien des quarante dernières années. Le film réserve quelques jolies séquences émouvantes, toutes en sobriété, entrecoupées de moments drôlatiques particulièrement réjouissants. Évidemment la technique en soi n'a rien d'impressionnant, c'est fait à l'ancienne mais c'est très propre, sans chercher l'outrance visuelle. Une œuvre simple et touchante, qui vise juste.
C’est sûr, le gouvernement iranien ne va pas aimer cette autobiographie animée, ainsi que tous les fondamentalistes religieux. Persépolis est un chef d’œuvre de sensibilité, d’humour, bourré de références cinématographiques et graphiques extrêmement variées (du Cri de Munch à Fritz le Chat en passant par Mafalda). A VOIR ABSOLUMENT.
C'est une bonne animation a la française. L'histoire est dure de réalité mais touchante par la présence de cette jeune fille que l'ont suit d'un bout à l'autre du film. Le côté noir est blanc dessert bien l'animé. Le film présente tout de même une longueur au début ou cela a du mal à se mettre en place sinon ça passe bien.
Ne serait-ce pas de la vantardise de la part de Marjane Satrapi de vouloir adapter sa propre bande dessinée autobiographique en film d'animation? Peut-être, peut-être pas... Dans tous les cas, le résultat est tout simplement stupéfiant. Tout d'abord du côté du scénario, qui nous conte l'histoire d'une petite fille qui va vivre et grandir dans (et même en dehors) un pays (l'Iran) que l'auteur se doit de nous révéler tous les maux que subisse chaque habitant (religion forcée, gouvernement tyrannique, isolement aux pays occidentaux...). De plus, quand la petite Marjane se retrouve à Vienne, l'auteur touche également les problèmes de différences, d'intégrité... Tant de sujets traîtés durant 1h35, avec justesse, humour et surtout émotion. Quant à l'animation, elle reste dans l'esprit de la bande dessiné d'origine et offre à Persepolis bien plus que de la simplicité. Reste les doublages français, quelque peu oubliables. Mais cela n'empêche pas Persepolis d'être une claque dans son genre.
Beau film avant d'être un film d'animation, Persépolis raconte avec humour, tendresse et humanité l'histoire d'une jeune fille ballotée par l'évolution de la Grande Histoire et de la civilisation occidentale. Le côté animation est aussi pour beaucoup dans le succès du film. La ligne claire se complexifie parfois, mais ne cherche jamais à faire du beau pour le beau, elle reste avant tout au service de l'histoire. Un beau film.
Evoquant le quotidien d'une jeune Iranienne a l’époque de la chute du Chah ,cette très belle chronique poétique nous conte avant tout l'histoire universelle d'un exil. Reprenant le scénario des 4 BD homonymes et largement autobiographiques ,la cinéaste s'appuie sur de magnifiques graphismes d'une étonnante simplicité pour dépeindre sa vision a hauteur d'enfant des évènements.Persepolis mêle le rire aux larmes, sans faire l'impasse sur les ravages de la dictature islamiste avec son lot d'intolérances et d'arrestations. Drôle et poignante, éducative et captivante ,cette plongée au coeur d'une double révolution (historique comme hormonale) se révèle agréable a suivre , l’extrême soin apporté au casting voix renforcant un peu l'immersion dans cette histoire pourtant a priori tres peu "bankable".