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    Bye bye blackbird
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Bye bye blackbird" et de son tournage !

    Thiérrée le frondeur

    James Thiérrée, qui joue le rôle principal de Bye Bye blackbird, connaît bien le monde du cirque. Si on a déjà pu l'apercevoir au cinéma (des petits rôles chez Coline Serreau, Peter Greenaway ou Roland Joffé), ce comédien né en 1974, petit-fils de Charles Chaplin, a fait ses premiers pas sur scène sous le chapiteau du Cirque Bonjour, créé par ses parents. Il n'a pas tardé à se faire un nom dans l'univers des arts de la scène, grâce notamment au spectacle La Symphonie du hanneton, qui mêle danse cirque, théâtre. Cette oeuvre poétique a d'ailleurs valu à Thiérrée (à la fois auteur, metteur en scène et comédien) 4 Molières en 2006.

    Hello Robinson

    Bye bye blackbird est le premier long métrage de Robinson Savary, fils du grand homme de théâtre Jérôme Savary. A côté de ses activités de photographe et réalisateur de clips, il signe trois courts métrages : A suivre en 1988, Falstaff on the moon en 1993 et Le Tango des vitamines en 1995. Après différents projets inaboutis, il se lance dans l'aventure Bye bye Blackbird, un long métrage difficile à monter. Deux rencontres se révèlent décisives : le producteur luxembourgeois Jani Thiltges, puis l'artiste James Thiérrée. De la complicité entre le réalisateur et le comédien naît dans un premier temps un documentaire retraçant la genèse d'un des spectacles de Thiérrée, La Veillée des abysses. Le tournage de Bye bye blackbird commence à la fin de l'année 2003.

    La genèse du projet

    Robinson Savary explique : "L'histoire de Bye Bye Blackbird est née de la lecture d'une petite nouvelle de Kafka intitulée Première souffrance et à l'esprit de laquelle je suis resté fidèle. Elle se trouve dans le recueil Un artiste de la faim dont les nouvelles se situent dans l'univers du music-hall, du théâtre populaire juif et du cirque. Kafka adorait ces endroits lugubres où de misérables petites troupes de théâtre refaisaient le monde avec des bouts de ficelle, ce mélange de grandiose et de pauvreté. Première souffrance fait trois ou quatre pages et s'arrête quasiment au milieu d'une phrase, mais le souvenir que laisse cette nouvelle est très fort, on veut en savoir plus... Même si Bye bye Blackbird n'est en aucun cas une adaptation de la nouvelle qui a agi plus comme une étincelle, le fantôme de Kafka est présent dans le film. J'avais même pensé faire apparaître un personnage qui ressemblerait à Kafka et qui viendrait la nuit observer Josef au moment où celui-ci s'enferme dans sa solitude." Drôle de hasard : une des sociétés productrices du film a pour nom Samsa, patronyme du héros du plus célèbre récit de l'écrivain allemand, La Métamorphose...

    James et la chasse géante

    Le cinéaste revient sur le long parcours qu'il a fallu accomplir avant de rencontrer James Thiérrée : "Pendant deux ans, j'ai imaginé toutes les solutions de casting pour le personnage principal et j'ai perdu beaucoup de temps à essayer de contacter des acteurs bankables et injoignables. Jusqu'au jour où je suis allé auditionner de jeunes comédiens américains à Los Angeles. Il y en avait de très bons, mais aucun que je puisse raisonnablement imaginer sur un trapèze. Découragé après les auditions, j'ai entendu parler de Flora Plum, un projet que Jodie Foster préparait comme réalisatrice et qui se déroulait dans l'univers du cirque. Je me suis procuré la fiche technique du film, dont le tournage venait d'être annulé. À la ligne “coach de trapèze”, j'ai repéré le nom d'un certain Richie Gaona (...) et je suis allé le voir pour lui exprimer mon désarroi. Alors que je lui montrais les premières photos que je venais de faire, [ses] yeux se sont mis à briller et il s'est exclamé : "J'ai la personne qu'il te faut !" Il venait d'entraîner James Thiérrée au trapèze pour le film de Jodie Foster et dès la fin du cours, il m'a enfermé chez lui devant la télé pour découvrir sur sa télé les vidéos des séances d'entraînement. Pour rencontrer un garçon qui vivait à 300 mètres de chez moi à Paris, il me fallait parcourir le monde, me tromper de direction, et atterrir chez un trapéziste mexicain de Los Angeles !"

    Une BO de Rev

    Pour la bande originale de Bye bye Blackbird, le cinéaste a fait appel à un fameux groupe de rock américain, Mercury Rev. Née à la fin des années 80, cette formation emmenée par le délicat Jonathan Donahue, est très prisée des amateurs de pop sophistiquée et onirique, aux accents psychédéliques, notamment depuis l'album Deserter's songs, sorti en 1998. C'est en tant que photographe pour la revue spécialisée Rock and Folk que Robinson Savary a rencontré le groupe. Avant Bye bye Blackbird, Mercury Rev ne s'était jamais livré à l'exercice de la BOF.

    Noir et blanc en couleurs

    Le réalisateur revient sur l'univers visuel de son film : "Avant le tournage, j'avais établi une bible visuelle qui comprenait aussi bien des photos de Robert Frank, d'Izis, d'August Sander, des images du Cirque de Calder, mais aussi beaucoup d'images d'architecture foraine, ou parfois des images issues d'univers différents mais dont l'humeur, par recoupement, rejoignait l'esprit du film. Initialement, j'aurais aimé tourner en noir et blanc. Comme c'était impossible, je me suis accommodé de cette contrainte et j'ai décidé de prendre pour référence les photos noir et blanc d'autrefois repeintes à la main en couleurs. Pour m'approcher de cette technique de colorisation, j'ai demandé au décorateur de retirer les couleurs des décors, qu'ils soient presque monochromes, afin que seuls les costumes agissent comme des tâches de couleurs. Aujourd'hui, je constate que quinze jours après la projection, beaucoup de gens ont l'impression d'avoir vu un film en noir et blanc..."

    Les dessous du chapiteau...

    Robinson Savary livre quelques secrets concernant le chapiteau, personnage à part entière de Bye bye Blackbird : "Il a été fabriqué entièrement en bois, en acier et en toile. Pour fabriquer la toile de coton, nous nous sommes adressés à un vieux Monsieur Hollandais qui l'a cousu seul avec sa femme dans ses ateliers près de La Haye. C'était le dernier chapiteau de sa vie d'artisan et lorsqu'il l'a vu terminé et monté dans le studio, une larme est tombée sur son costume trois pièces... Le principe était d'allier les spécificités d'un vrai chapiteau de cirque avec les besoins du film, du scénario. Nous l'avons conçu comme une boîte à magie dont la coupole pouvait descendre ou monter grâce à un système de poulies afin de simplifier la mise en place de la caméra. Je crois qu'il n'y a pas un seul angle de prise de vue du chapiteau qui n'ait pas été exploité dans le film. C'était comme une architecture vivante, flexible, qui changeait au cours de l'histoire. La texture de la toile est comme une peau d'être humain qui vieillit, qui respire, qui se ride et s'abîme."

    Le cirque à l'écran

    Le cinéaste parle de ses références en matière de cirque au cinéma : "Le Cirque est un univers clos, hyper hiérarchisé, dans lequel tout le monde subit d'une manière ou d'une autre les mêmes aléas, le froid, la saleté des terrains vagues, les odeurs d'animaux. Naturellement, j'ai vu tous les films importants sur le cirque, mais j'ai laissé infuser plutôt que je n'ai cherché à citer. Il s'agissait d'inventer mon propre cirque à partir de tous les autres et pour cela de les oublier. Le seul metteur en scène à qui j'ai emprunté consciemment est Michael Powell, mais j'ai emprunté des principes de récit plutôt que je n'ai opéré des clins d'oeil visuels. Lorsque James refait le numéro des oiseaux blancs sans Alice, c'est un peu lorsque l'on voit les chaussons rouges danser seuls sur la scène après le suicide de l'héroïne dans le film du même nom. Le regard est porté sur l'absence et non sur la présence de l'un des protagonistes."".

    Adieu Carlos

    Le comédien nain Carlos Pavlidis, qui incarne le chef des ouvriers, est décédé en 2004, peu après le tournage de Bye bye blackbird. Il a été victime d'un malaise alors qu'il était en pleide représentation de La Vie d'artiste, spectacle monté par... Jérôme Savary.

    Acrobaties et quotidien

    James Thiérrée parle de son travail d'acteur sur ce film : "La partie acrobatique du film m'a rassuré en tant qu'acteur car elle est indissociable de mon identité artistique (...) Mes angoisses venaient plus de l'aspect dramatique et émotionnel du rôle (...) Pour moi, le geste permet d'exprimer les extrêmes et l'acrobatie est comme une sorte de masque concret. Je ne suis pas porté sur la psychologie, mais cette folie était plutôt réconfortante car il y a quelque chose d'assez jouissif dans l'enfermement animal des muscles. Paradoxalement, les banalités m'ont posé plus de problèmes, qu'il s'agisse de bavarder à une table ou de manger de la soupe. Heureusement, mon personnage ne parlait pas beaucoup. Ce qui me faisait peur, c'était l'approche fantasmatique du cirque, car je viens d'une autre tradition. Mais Robinson a tiré sur le nez rouge et a emmené cet univers encore plus loin, vers une noirceur inattendue. Le problème du cirque au cinéma, c'est que dès qu'on cherche à l'immortaliser dans sa beauté, on se plante. Alors il faut l'aborder avec cruauté, comme dans Freaks ou dans Les Feux de la rampe."

    Lonsdale, à suivre...

    Michael Lonsdale, qui joue ici le rôle de Robert, un personnage inspiré par le photographe Robert Frank, était déjà le héros du premier court métrage signé Robinson Savary, A suivre, l'histoire d'un homme solitaire qui découvre une corde au pied de son lit et décide de suivre le fil...

    Changement de casting

    Initialement, le personnage de Lord Dempsey devait être interprété par Malcolm McDowell , mais celui-ci s'est désisté quelques semaines avant le début du tournage. C'est Derek Jacobi qui le remplace.

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