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    977
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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 6 août 2013
    Qualifié, il me semble, de "nouvelle vague russe" (égocentrisme nationaliste franco-français), ce 977 de Nikolay Khomeriki (une rareté s'il en est, comme les autres longs métrages du cinéaste, inexploités en France et c'est bien regrettable et dommageable) est d'une étrangeté plutôt déconcertante. Khomeriki semble chercher à appliquer les "règles" esthétiques de l'épure communes aux différents mouvements néoréalistes (éclairages réalistes, véritables extérieurs [a priori], caméra portée, etc.) à un scénario fantastique. Le résultat est plutôt étonnant, mais il ne faut pas chercher dans ce huit-clos science-fictionnel un quelconque suspense : Khomeriki fait partie de ces réalisateurs qui cherchent le discours par l'esthétique plutôt que le scénario à rebondissement pour retenir le spectateur captif. Aussi la "révélation" finale quant au chiffre 977 ne relève que d'une faible décharge émotionnelle, la psychologie des personnages primant sur l'action. Il en va de même pour la mise en scène économe (le montage semble pensé au millimètre près) et les répliques (les personnages semblent ne s'exprimer que par nécessité). Les décors sont exploités à leur maximum. 977, c'est donc un peu cette dichotomie : une esthétique réaliste, voire naturaliste (il y est question de corps, de plantes, d'eau, d'air...), sur laquelle est venue se poser, à l'image du papillon à la fin, une histoire volontairement nébuleuse de spectre ou d'hallucination fantasmagorique hors du temps (autre magnifique plan, Leos Carax partant littéralement avec le temps, une horloge géante à la main comme une grosse valise bien pleine... grosse métaphore en perspective). C'est aussi la beauté indescriptible mais envoutante de ce 977 de Khomeriki, c'est qu'il nous laisse, comme je l'ai souligné un peu plus haut, osciller en quasi-permanence entre différents genres : nous pourrions croire au vu des premières séquences qu'il s'agira d'un film social, puis nous songeons à de la science-fiction à base d'expériences sur des cobayes humains (il est même question, de manière très anecdotique, de voyages dans l'espace...), puis au thriller, ou encore au pur essai stylistique, etc. L'insertion scénographique des corps dans les décors, littéralement labyrinthiques, y est donc primordiale et construite avec un génie époustouflant : des cloisons déconstruisent la profondeur de champ pour instaurer un nouvel hors-champ à l'intérieur du cadre, d'où le surgissement fantomatique de protagonistes plus intrigants les uns que les autres. 977 est un film rare mais fondamentalement fascinant, à découvrir et réhabiliter de toute urgence !
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