Avis sur Salvador

Un film politique qui est une critique facile d'un système injuste! Le cinéaste n'exploite pas assez son sujet et la seule perle du film à regrets devient le génial interprète!

C'est très bien interprété et assez bien proportionné. La mise en scène non chronologique est une réussite et l'histoire est vraiment captivante et bouleversante. Daniel Brühl est sidérant et la bande son est superbe. Très bonne prestation de Tristan Ulloa qui se trouvait être mon voisin de palier! C'est tiré d'une histoire vraie mais cela dit, la famille se dit contre cette adaptation car la juge vraiment très éloignée de la réalité. Je ne peux pas juger de la véracité des faits, mais néanmoins, j'ai trouvé le film puissant.

Le début, retraçant l'engagement de Salvador, ne suscite qu'un intérêt poli : l'aspect politique doit manquer de profondeur, car intellectuellement, je comprends son engagement, mais ne ressens rien pendant ces séquences ; la faute, peut-être, à une réalisation somme toute assez classique, avec une voix off sur des flash-back.
Mais la deuxième moitié gagne en émotion, particulièrement dans les dernières heures du jeune homme.
Quant à Daniel Brühl, que jusqu'ici je n'avais vu qu'en allemand, en français ou en anglais, il est surprenant de le découvrir dans sa langue maternelle ; mais comme il se fond très bien dans son personnage, on oublie très vite ce détail.
Je n'ai pas connu cette époque, mais la reconstitution des années 70 m'a semblé réussie, avec bien sûr dans la bande-originale les musiques à la mode dans ces années là (du catalan Lluís Llach, de Bob Dylan (Knockin' on Heaven's Door) ou encore de Leonard Cohen (Suzanne)) !

L'histoire du dernier condamné à mort du franquisme... D. Brühl est excellent (comme souvent) dans ce rôle. On est plongé dans une période noire de l'Espagne contemporaine en vivant les dernières horreurs du régime de Franco. C'est prenant et émouvant.

Ce film sur Salvador Puig Antich, militant anarchiste condamné à mort à Barcelone par Franco en 1974 évite le pathos et montre bien son parcours, depuis ses débuts dans l'engagement idéalisé et la clandestinité jusqu'à sa mort. Puig Antich fut le dernier condamné et tué par garrot en Espagne en 1974. On devine qu'il aurait sans doute pu éviter cette fin tragique, s'il n'y avait pas eu l'attentat de Carrero Blanco, alors Président du gouvernement d'Espagne, en décembre 1973. Les scènes sont réalistes et ne sombrent pas dans un romantisme révolutionnaire qui serait passé à coté du sujet. On y voit un Salvador Puig Antich, vivant pleinement sa vie, entouré par des soeurs bienveillantes qui l'ont accompagné jusqu'aux dernières heures de sa courte vie. A voir pour comprendre la situation en Espagne et en Catalogne, au crépuscule d'une des dictatures les plus longues et les plus féroces du XX ème siècle, sous la férule national-catholique de Franco.