Cocaine Cowboys : les secrets du tournage

Cocaïne cowboy est présenté sous la forme d'un tryptique : la première partie traite du trafic en lui-même; comment la drogue est importée puis distribuée. La deuxième des sommes d'argent générées et leur impact sur l'économie de la ville. La troisième enfin évoque la violence qui s'est emparée de la ville à cette époque. "Il était logique de s'attarder sur chacune des caractéristiques du trafic de drogue : la logistique du trafic, l'argent et la violence, car chacune entraine l'autre" précise Billy Corben. Et d'ajouter : "on s'est aperçu que cette construction rendait le récit plus dynamique et captivant. En conclusion, on a dû revenir à l'argent car au bout du compte, après ces guerres autour de la cocaïne, c'est ce qui resté à Miami".

Parmi les nombreuses personnes interviewées dans Cocaïne Cowboy figure Jon Roberts, une figure légendaire du trafic de drogue à Miami, qui a importé aux Etats-Unis l'équivalent de plus de 2 milliards de dollars de cocaïne pour le compte du Cartel de Medellin. On peut également citer Mickey Munday, qui a transporté à bord de son avion plus de 10 tonnes de cocaïne en provenance de Colombie, avec des techniques toujours plus ingénieuses et sophistiquées, comme celle consistant à larguer en pleine mer des coffres étanches équipés de radio transmetteurs. Enfin, mention spéciale à l'un des plus terrifiants personnages du documentaire : Jorge Ayala, tueur à gage, incarcéré à vie, qui ne montre aucun remord, décontracté, évoquant les contrats qu'il remplissait pour le compte de Griselda Blanco, alias "La Madrina", mais aussi connue sous le pseudonyme de "la veuve noire".

Petit clin d'oeil sympathique, la musique de Cocaïne Cowboys, dont la majeure partie se déroule à Miami, est composée par un certain Jan Hammer, déjà auteur de celle de...la série culte Deux flics à Miami, avec Don Johnson et Philip Michael Thomas. C'est le producteur Alfred Spellman qui a suggéré à Billy Corben d'engager le compositeur poru signer la musique de son documentaire. "Nous sommes allés avec Alfred rendre visite à Jan Hammer dans sa fermeau nord de l'Etat de New York, et nous lui avons montré un premier montage de travail de 45 minutes de Cocaïne Cowboys. Il a adoré et a donné son accord sur le champ. Il a trouvé le thème principal à mi-parcours de la postproduction, ce qui nous a permis de réaliser une bonne partie du montage sur sa musique".

Après avoir achevé le tournage de son documentaire, Billy Corben s'est retrouvé avec une montagne de matériel à sa disposition : 50h d'archives, 160 heures de rushes et d'interviews, et 1000 photographies environ. L'enjeu pour le cinéaste et son monteur David Cypkin était de condenser sur 2h toutes ces informations. "Un montage rapide, une musiquetrès présente, beaucoup de blanc, pas de fondus au noir. C'est ce qui nous a paru fonctionner le mieux. En coupant dans le film pour arriver à sa durée finale, le rythme s'est accéléré à tel point que les gens nous disent maintenant "waouh ! on a l'impression d'être sous cocaïne en regardant le film !"

A l'époque que décrit le documentaire, la masse de billets mis en dépôt aux banques était telle que ces dernières manquaient de place pour les accueillir ! Elles furent obligées d'investir dans des machines sophistiquées pour compter les billets avant de les transférer à la branche locale de la réserve Fédérale. Au niveau national, les banques déposaient en moyenne 12 millions de dollars par an à la Réserve Fédérale. Mais rien qu'à Miami, les banques locales déposaient jusqu'à...600 millions de dollars ! Ainsi, au début des années 80, la succursale de la Réserve Fédérale basée à Miami, présentait un excédent de 6 milliards de dollars, plus que toutes les autres succursales réunies...

Michael Bay et Jerry Bruckheimer, réputés entre-autre pour leur goût prononcé des effets pyrotechniques (Armageddon, Bad Boys, Pearl Harbor...), travaillent sur l'adaptation du documentaire de Billy Corben en série TV, qui serait produite par Warner et HBO. De son côté, La Paramount va adapter Cocaïne Cowboys en fiction. Le développement du film a été confié au réalisateur (et acteur) Peter Berg, qui a déjà associé Mark Wahlberg au projet. La rumeur laisse entendre que Leonardo DiCaprio pourrait également être enrôlé.

Les événements que ce documentaire relate, ont largement inspiré les films Scarface de Brian de Palma et Miami vice - Deux flics à Miami.