Avis : Roman de gare - Page 3

bon film mais rien de franchement novateur pour le cinéma francais.

C'est avec une belle trouille que je m'apprêtais à regarder ce film, étant donné que les trois derniers Lelouch que j'avais vus m'avait royalement ennuyé et même mis en pétard pour l'un d'eux. Et les dix premières minutes de ce "Roman de gare" ne m'ont pas rassuré du tout. Ne voyant pas où Lelouch veut nous emmener. Mais, tout se décante lorsque se rencontre son tandem principal. Dès que Pinon et Dana se donnent la réplique, ça devient vachement bien. Déjà, parce que les deux sont excellents L'un tout en mystère et l'autre tout en spontanéité. Et à cause de ce trouble régnant autour du personnage de Pinon. Après, quand le film prend une toute autre allure et qu'il se résume à une confrontation Ardant/Pinon, ça baisse clairement. On part dans un truc un peu foutraque, mais bon, ça passe quand même. Mais le problème est que Fanny Ardant est vraiment mauvaise et difficilement supportable. D'ailleurs, elle symbolise à elle seule le point noir du film : les seconds rôles. Car Zinédine Soualem (étonnant) et Michèle Bernier (pas étonnant) pour ne citer qu'eux, ne sont pas bons non plus. Ça reste un bon Lelouch et puis, l'hommage rendu à Gilbert Bécaud, immense compositeur, est plus qu'appréciable.

Si vous n'aimez pas le style cinématographique de Claude Lelouch, fuyez ! Car c'est bien du Lelouch... Au départ pas une mais trois histoires imbriquées et tout le plaisir du spectacteur est de suivre, avec une attention qui n'a pas de mal à rester soutenue, le scénario avec lequel Lelouch va nous démêler ou éclairer tout ça. D'accord ! d'aucuns peuvent deviner à l'avance le rebondissement (?) final mais cela n'empêche pas de se laisser porter par le suspens, l'intrigue, les zones d'ombre des personnages que le scénario distille scène après scène. Certaines critiques voient dans certaines scènes des clins d'oeil de Lelouch à d'autres de ses films. Moi aussi ! L'angle de tournage d'une scène de plateau de télévision (avec Serge Moati en très crédible présentateur littéraire)conduit à ce que les spectateurs de la salle de projection ont l'impression de se retrouver dans le public de la scène reconstituée : cf. Viva la vie !(1984).

Grâce au talent et à la présence de Dominique Pinon, ce film se laisse voir assez agréablement. En revanche, on a connu Fanny Ardant bien meilleure. Le scénario multiplie les fausses pistes, se disperse un peu et se prend parfois les pieds dans le tapis. Surtout, la chute est franchement raté. Là où il aurait fallu une conclusion ironique, voire cruelle, Lelouch retombe dans le mélo et la guimauve. Sur un même thème, Chabrol aurait fait dix fois mieux.

Le début du film part bien avec un Dominique Pinon et une Audrey Dana excellents tout au long du film d'ailleurs avec des personnages bien intéressants. Mais on tombe doucement vers la suffisance et plus rien ne surprend le spectateur au niveau scénario. Lelouch tranquille et pépère.

Spécialiste des coups médiatiques (il avait offert leurs places à 45 000 spectateurs venus voir "Les Parisiens", perdant ainsi un million d'euros), Claude Lelouch a tourné "Roman de Gare" sous le pseudonyme de son prof de tennis, invoquant Emile Ajar et prétextant que s'il avait signé ce film, la critique l'aurait assassiné avant même de l'avoir vu. Curieuse argumentation, puisqu'il a révélé la supercherie bien avant sa présentation à Cannes (Romain Gary avait attendu d'obtenir le Goncourt pour dévoiler sa véritable identité), et surtout parce qu'au bout de trois minutes, spécialement après avoir vu Les Films 13 au générique, le plus béotien des critiques aurait reconnu la patte de Lelouch.


Car "Roman de Gare" est indubitablement un Lelouch, et plutôt un bon Lelouch. En limitant l'intrigue à trois personnages principaux, et surtout en évitant la naïveté prétentieuse de ses fresques se targant de résumer l'histoire de l'humanité par le télescopage de Jésus et de Marie Sarah, il retrouve l'efficacité narrative de "L'Aventure c'est l'Aventure" ou de "La Bonne Année". On a d'ailleurs l'impression que rien n'a bougé depuis ces années 70, et dans "Roman de Gare", on continue à s'évader avec un drap, les programmes d'Autoroute FM sont coupés par la lecture de dépêches, et les adolescentes rebelles chantent même du Bécaud. Quant à la ferme de la mère d'Huguette, on dirait une salle de feu le Musée des Arts et Traditions Populaires.


Le spectateur peut donc facilement reconnaître le style Lelouch : décalage entre le son off et l'image, caméra mobile, qu'elle soit portée à l'épaule (même si la caméra confirme sa sédentarisation des derniers films) ou fonçant au ras du bitume, chanson ritournelle (ici, hélas, M. 100 000 volts), appel à des potes des médias pour renforcer l'effet de réalisme (Serge Moati, mauvais comme un cochon, et Bernard Werber, heureusement muet - Houellebecq n'a d'ailleurs rien inventé), aphorismes patauds et volonté de mettre en valeur les acteurs.


Dominique Pinon obtient enfin un premier rôle, et il s'en sort plutôt bien, de même qu'Audrey Dana, pas toujours aidée par des dialogues dignes d'une séance d'impro à la MJC sur le thème "Pourquoi la vie ?". Fanny Ardant, version féminine de Sulitzer, nègre compris, prend visiblement plaisir à camper cette executive woman hitchcockienne, qui change de couleur de cheveux aussi souvent que Kim Novak dans "Vertigo".


Malgré ses grosses ficelles et ses fausses pistes pévisibles, le film vaut par son scénario habile bâti sur le thème récurent de l'identité trompeuse, et par un indiscutable savoir-filmer, depuis le huis-clos de la station d'autoroute jusqu'à l'escalier du Quai des Orfèvres, hommage à celui tant de fois cité par Lelouch de "Quand passent les Cigognes". Film seventies avec des téléphones portables et des Citroën C6, "Roman de Gare" se laisse regarder sans déplaisir, avec le sentiment étrange et un peu honteux de retrouver une vieille relation qu'on avait depuis longtemps rayé de son carnet d'adresses.

Le petit buzz de Cannes 2007 (concernant le nom d'emprunt qu'il a utilisé pour filmer tranquille) n'a pas donné un retour aux sources du Lelouch d'autrefois, mais ne donne toutefois pas un ratage comme ses précédents films. Plutôt original dans sa conception, moins dans sa mise en scène, ce Roman de gare se regarde effectivement comme un livre, en revenant en arrière de temps en temps, en allant de surprises en surprises, simples surprises certes, pas de coups de théâtre non plus. Agréable à regarder, mais pas inoubliable. Très bien interprété dans l'ensemble (mention spéciale à Audrey Dana, jolie révélation), Roman de Gare finit par ennuyer comme effectivement un train qui va droit et nous ballotte. Pas au niveau des grands films du réalisateur d'autrefois, mais néanmoins bien supérieur aux derniers films qui nous avait fait perdre tout espoir de revoir les qualités de ce metteur en scène si atypique. A voir donc.

Un film en abîme malin où l'on prend plaisir à se faire manipuler par ce roublard de Lelouch.

Il est toujours difficile d'écrire sur un film vu il y a plus de 5 semaines : c'est le cas de Roman de Gare, que me reste-t-il en mémoire : un film agréable à regarder, une première partie bien meilleure que la seconde (Lelouch repartant dans ses mauvais travers) et enfin, une chanson de Bécaud, mais laquelle, alors ça ? Une petite aide, Jocelyn ? Voilà, tout cela nous mène à un "deux étoiles" mérité ! Pas de quoi fouetter un chat pour autant !

Après un triomphe cannois inespéré, l’attente pour les admirateurs de Lelouch était forte sur ce « Roman de gare ». L’iconoclaste réalisateur s’étant quelque peu perdu depuis quelques années avec des films bancals, il tardait à chacun de le retrouver. Et c’est donc un premier sujet de satisfaction de constater que oui il a retrouvé sa verve. Plutôt celle des seventies d’ailleurs, on peut chercher du côté de « Si c’était à refaire » ou « Le chat et la souris » par exemple. Mêmes cadrages endiablés dans des histoires s’entrecroisant, mêmes scènes improvisées, mêmes aphorismes, tout y est ou presque… L’un des reproches principal étant le manque d’alchimie général. Certaines scènes venant gâcher l’intrigue, on renâcle un peu à s’investir à 100%. Mais quand même, ne boudons pas le plaisir, car ce « Roman de gare » dégage un côté bien sympathique et enjoué devenu parent pauvre de son auteur ces derniers temps. Il est de plus interprété par une bande d’acteurs qui se donnent du plaisir à nous faire plaisir, avec un Dominique Pinon en tête, il est irrésistible.

Les 10 premières minutes, j'ai eu l'impression d'être tombé sur un navet de plus. Mais la suite m'a prouvé qu'il n'en était rien. "Roman de gare" est une perle rare dans le cinéma français, un film prenant, fort, bien écrit : Le scénario est bien ficelé, on croit être sûr de certaines choses, puis on est surpris en voyant que les scénaristes ont décidé de jouer avec nous, les apparences sont trompeuses. Dominique Pinon et Audrey Dana, que j'ai découvert, sont deux acteurs talentueux. Si vous aimez les films surtout pour la richesse de leurs dialogues, je vous conseille de visionner celui-ci.

A première vue le film n'avait pas l'air emballant... Une bande-annonce peu accrocheuse, un Lelouch qui tourne en rond depuis quelques temps (en plus je ne suis pas fan du style Lelouch !). Bref c'était pas gagné... Et pourtant le film est magistral, le scénario est malin, intelligent, dense et prenant (paradoxal pour un Lelouch!), les 1h47 du film passent à vive allure. Lelouch change de style avec brio (ou est-ce un nègre qui a fait le film??!!) et nous glisse quelques clins d'oeil inspiré de sa filmo (notamment les passages en voiture digne de son court-métrage "Rendez-vous"). Bref une réussite de bout en bout et un Dominique Pignon toujours aussi excellent...

Dernier film en date de Claude Lelouch, Roman De Gare est une pure réussite mélangeant habilement le style propre de notre cinéaste maudit au thriller redoutable dont il est particulièrement difficile de deviner où est entrain de nous emmener le metteur en scène.
Transcendé par les prestations du magnifique Dominique Pinon au sommet de son art, de la fatale Fanny Ardant et de la révélation Audrey Dana, Roman De Gare doit aussi sa réussite à son scénario parfaitement écrit qui tisse les liens entre les personnages de manière archi habile et souvent surprenante.
Ainsi, Roman De Gare se voit comme la résurrection de Claude Lelouch aux yeux d’une critique qui l’a toujours démoli et ça, franchement, c’est jubilatoire.
Excellent !!!

Passé le premier quart d'heure de mise en place un peu pénible où l'on retrouve avec un certain agacement le goût immodéré de Lelouch pour les destins croisés et autres coïncidences un peu grotesques, on se laisse bien vite emporter par cette histoire étonnante et bien ficelée. C'est surtout par sa construction narrative originale, pleine d'incertitudes et de faux-semblants, que le film intrigue et intéresse. Dominique Pinon obtient enfin un premier rôle à sa mesure et s'avère tout à fait convaincant. Le dénouement, enfin, est surprenant et réussi. Une belle surprise.

En croisant les histoires et les personnages, Lelouch nous offre ici un thriller extrêmement bien conçu sur lequel flotte des histoires d'amour et de mensonges.
Le casting des acteurs principaux est tout simplement parfait : Dominique Pinon en nègre froid et pourtant tellement sympathique, Audrey Dana en midinette (dixit Huguette, son personnage) et Fanny Ardant (actrice que je ne porte pas du tout dans mon coeur) en névrosé menteuse et tricheuse.
Un bon film bien tourné (scénaristiquement et cinematographiquement) qui mérite le détour.