Avis sur Mais qu'est-ce que je viens foutre au milieu de cette révolution?

En 1973, Gassman vient tout juste d'enchaîner les deux aventures picaresques de Brancaleone sous la direction de Monicelli et Sergio Corbucci est devenu un des petits maîtres du western spaghetti dans l'ombre tutélaire du grand Sergio Leone. La réunion de ces deux talents pour "Qu'est-ce que je viens foutre au mileu de cette révolution?" va donner un film foisonnant ayant pout théâtre la révolution mexicaine. Gassman est Guido Guidi, sorte de Sacha Guitry à la manque qui accepte une tournée aux Amériques pour tenter de faire survivre sa troupe d'éclopés. Victime d'un aigrefin, l'acteur cabot se trouve embringué au milieu de cette révolution à laquelle il n'entend rien et qui l'obligera à jouer les plus grands rôles de sa carrière alternativement pour les deux camps. Il sera ainsi tour à tour, cardinal, Garibaldi et Zapata parodiant au passage Brando dans le film éponyme de Kazan. Son sort se trouve mêlé à celui d'un abbé joué par Paolo Villagio (déjà rencontré par Gassman sur "Brancaleone s'en va aux croisades"). Gassman au sommet de sa forme, livre une sorte d'apologie de la couardise donnant le meilleur de lui-même dans les rôles qui lui sont imposés pour sauver sa misérable carcasse. Il occupe bien sûr tout l'espace et Corbucci s'en donne à cœur joie devant tant de générosité dans l'esbroufe et la grandiloquence. Cette franche rigolade qui ramène l'homme à sa simple condition de mortel au milieu d'évènements qui le dépassent n'est pourtant pas dénuée d'une réflexion sur le sort fait aux civils dans ces conflits où les protagonistes eux-mêmes finissent par ne plus rien comprendre à ce qui les a conduit à commettre les actes les plus barbares. Corbucci égratigne tout le monde au passage et surtout le dictateur qui réprime dans le sang la révolution de son peuple mais il n'oublie pas de montrer la duperie des révolutionnaires qui refusent de révéler que Zapata leur héros est mort, obligeant le pauvre Guido Guidi à une ultime composition qui cette fois-ci le conduira aux portes glorieuses de l'héroïsme. On peut voir aussi dans cette pochade haute en couleurs une interrogation sur le rôle des artistes en temps de guerre, leur soif de reconnaissance les poussant trop souvent à vouloir continuer de se produire au prix des pires compromissions. Vittorio Gassman en l'espace de trois films réinvente son personnage de grand échalas fort en gueule et un peu lâche, né sous l'égide de Dino Risi, en le transportant dans la grande histoire et les grands espaces. Après ces aventures drolatiques à travers les siècles, Gassman peut-être un peu las de faire le bouffon abordera des rôles à connotation plus dramatique. Il n'empêche qu'à son zénith, il brilla de mille feux dans un registre où on ne lui a pas vraiment trouvé de remplaçant depuis sa disparition. Revoyez à profusion les films de Gassman, vous y trouverez toute la dérision de notre condition humaine.

Un film de série B, mineur , improbable rencontre du western spaghetti et de la comédie italienne , exactement contemporain du "il était une fois la révolution" de Leone, où éclate une fois de plus le talent un peu brouillon et plein de charme de Corbucci , dans un univers de dérision baroque , joyeusement anarchisant et plein de verve , où éclate comme toujours le génie d'acteur de Vittorio Gassman . Un bon moment .

Un bon film^^ J'aime les personnages, les dialogues (surtout la rencontre entre l'homme de théâtre et le religieux hilarant), les quiproquos. les lieux.... je le regarde souvent.

Un western en forme de comédie italienne dans lequel Gassman excelle encore une fois. Le film est moyen, il est plaisant à regarder mais Corbucci n'est pas Leone. Le montage du film est fait à la hache on passe abruptement d'une scène à l'autre sans véritable transition. Pire on à l'impression que dès la dernière phrase de dialogue prononcée Corbucci coupe pour gagner un peu de temps sur la durée du film. L'un des trucs les plus dingues et incompréhensible reste tout de même quand tout à coup dans une même scène,on passe du jour à la nuit,pour revenir au jour alors qu'il n'y a aucune ellipse temporelle. Comment et pourquoi? La question reste posée une éclipse peut être? Enfin rien ne le montre dans le film.
Les dialogues sont amusants mais ce n'est pas du Age et Scarpelli,on s'en rapproche parfois mais c'est moins subtile. Et surtout il est regrettable qui aillent dans la facilité d'écriture,il y a rarement de surprises dans ces dialogues humoristiques. Avec un autre acteur que Gassman je suis pas certain que le fil passe aussi bien,car c'est lui qui sublime tout et entraine le film vers le haut. La réalisation de Corbucci n'a pas l'efficacité de celle d'un Leone,ses cadrages sont peu inspirés et ne donnent pas de dimension aux personnages. C'est l'une des choses qui manque au réalisateur,enfin on pourrait être embarqué avec ce duo dans leur association,mais il manque à Corbucci la bonne façon d'emballer son histoire.