Avis sur Maciste contre les hommes de pierre

Maciste contre les hommes de pierre est un péplum qui a conduit à l’inévitable déclin du genre. On commence à entrer dans le gros délire, avec une introduction de sf au genre antique, pour un résultat qui frôle quand même sévèrement le nanar, même pour l’époque. Les années 60 c’est quand même un paquet de péplum solides, du Jason et les Argonautes par exemple, du Ray Harryhausen tout en maitrise, on ne pas tout excuser au nom du grand âge de ce film ! Au niveau de l’interprétation, Alan Steel s’en sort à peu près honorablement. Il a le physique, il n’est pas trop mauvais acteur et rend son personnage sympathique, par contre faut avouer que Maciste n’est pas spécialement dégrossi. C’est le héros très lisse à la Superman, sans vraiment d’aspérité. Autour de lui, le casting est globalement sans grand intérêt. Les acteurs sont en surjeu ou alors en sous-jeu (certains débitent leur réplique avec la conviction d’une ia !), les personnages n’ont aucun relief. Anna Maria Polani apporte quand même un certain dynamisme au film avec un personnage un peu mieux écrit, Jany Clair est charmante mais n’a pas grand-chose à défendre, et pour le reste…
Le scénario est très basique. Pour ma part, le seul vrai intérêt de l’histoire c’est qu’elle est à peu près bien rythmée, encore qu’il y a des trucs vraiment étirés en longueur. A commencer par un générique de début interminable, mais aussi une séquence de force qui dure limite 10 mn, et un final venteux qui s’étire pour arriver péniblement à la durée réglementaire. Il y a donc de vraies baisses de rythme au milieu d’un film très alerte, mais à l’histoire faiblarde. La partie sf est franchement risible, les motivations des protagonistes sont douteuses, il y a beaucoup d’historiettes clichés distribuées dans le métrage, notamment une histoire d’amour mièvre.
Formellement, c’est médiocre. Les décors en carton-pâte se succèdent et ils n’ont pas grande allure, avec une dominance de souterrains sans saveur. Les costumes sont du même acabit, la photographie frôle parfois l’illisible avec des scènes trop sombres, et les créatures… Les extraterrestres sont une catastrophe. Ils gâchent forcément le final. Le design des hommes de pierre passe encore, mais le costume leur empêchant tout mouvement, c’est ridicule à l’écran. Reste la mise en scène, parfois plutôt dynamique, quelques paysages qui font illusion, mais sinon…
Maciste contre les hommes de pierre appartient à ces péplum d’exploitation qui ont fini par tarir le filon des films d’hommes forts. Sympathique au visionnage, mais médiocre en presque tout les points et suranné au possible, il ne présente aucun véritable centre d’intérêt, même si est amusant à voir pour un spectateur voulant rire un petit coup. Le film n’est pas antipathique, mais on ne peut pas décemment dire qu’il est bon. 1.5

Maciste né de l’imagination de Gabriele D’annunzio et de Giovanni Pastronne à l’occasion de la sortie de « Cabiria » (1913) premier péplum de l’histoire a fait les beaux jours de l’époque de gloire du péplum italien durant les années 1960. Sa popularité sur vingt cinq films de cette période l’a amené à devenir aussi célébre qu’Hercule dans l’imaginaire des spectateurs assidus du genre. Ici il se bat contres les hommes de pierre mais bon prince il se frottera aussi dans d’autres aventures à Dracula, Gengis Khan ou même à Zorro. Le scénario minimaliste suffit largement à mettre en valeur les exploits de Maciste dont la musculature luisante constitue quand même le principal argument d’un film à l'intrigue assez minimaliste et figée . Mais voir ces acteurs un peu médiocres prononcer des phrases définitives sur un ton martial, doublés par les meilleures voix de l’époque, rodées aux grosses productions hollywoodiennes reste un plaisir incomparable qui replongera en enfance ceux qui ont eu la chance de découvrir ces films dans leur prime jeunesse dans les cinémas de quartier. A noter que Sergio Ciani alias Alan Steel est avec Adriano Bellini (Kirk Morris) l’un des rares représentants italiens des hommes forts du péplum, Cineccita faisant à l’époque davantage appel aux hommes forts venus des Etats-Unis (Steves Reeves, Gordon Mitchell,Gordon Scott). A déguster sans modération et avec nostalgie.