D’accord, on peut mourir d'ennui devant les états d’âme d’un ado qui vient de tuer accidentellement un homme d’une manière horrible... D’accord, on peut ne pas aimer le skate ou les ralentis (ou les deux)... D’accord, on peut trouver Gus Van Sant particulièrement horripilant dans sa manière de brosser un tableau de la condition humaine sans concession ni échappatoire. D’accord avec tout ça... mais il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir que dans le plus raté des films de Van Sant, il y a plus de cinéma que dans toute l’œuvre de... par exemple... Alain Resnais tiens, au hasard ! Ceci dit, Paranoid Park n’est pas un chef-d’œuvre... A voir quand même.
Arrive enfin le 12eme film de Gus Van Sant...Un nouveau chef d'oeuvre de l'enfant terrible du cinéma américain ! En prenant comme prétexte l'univers du skateboard, Van Sant filme une nouvelle fois une adolescence evanescente, fragile, qui s'inscrit dans la continuité de sa trilogie. Alex ( joué par le tout débutant Gabe Nevins ) ne ressemble en rien au tueur éponyme d'Elephant, puisqu'il tue accidentellement ( et non intentionnellement ). Il y a donc un cas de conscience, des questions soulevant le problème de la culpabilité : tel est le sujet de Paranoïd Park. Alex est coupable mais - dans une certaine mesure - responsable ( à la différence des deux tueurs d'Elephant, qui agissaient amoralement ). Passons à présent à la bande son : une compilation surprenante des musiques de Nino Rota ( Amarcord ), des effets sonores sidérants utilisés à contre-emploi, qui apporte de l'intensité aux séquences. Par exemple, la scène de la douche est accompagnée de chants d'oiseaux, comme pour montrer l'effondrement de la barrière entre le monde intérieur d'Alex ( la douche en l'occurence ) et le monde extérieur ( celui du skatepark, ou plus globalement de Portland ). Moins prosaïque - et donc plus poétique - que le Wassup Rockers de Larry Clark ( les scènes de skate, filmées au ralenti, donne une sensation d'apesanteur ), Paranoïd Park marque un aboutissement éthique et esthétique dans la filmographie de Gus Van Sant. Nouveau coup de maître.
Derrière l’esthétique de scopitone que s’accaparent à nouveau Gus Van Sant, «Paranoid Park» (USA, 2007) pétrifie l’adolescence pour en sourdre sa douce insolence et l’essence du geste créatif. Sur l’âge ingrat chez Van Sant, il y a déjà eu «Elephant», mais l’œuvre s’inscrivait à la fois dans une volonté politique. A contrario, «Paranoid Park» évapore toute notion de drame absolu pour alléger le récit et caractériser davantage les circonvolutions aléatoires de la jeunesse. Or la tension, qui anime l’intrigue, n’est pas anodine. Alex, jeune éphèbe type de Van Sant, tue par inadvertance un garde ferroviaire. Le meurtre, en lui-même, a peu d’importance, il n’est d’ailleurs explicité comme telle que longtemps suite au début et retombe aussitôt dans le nébuleux une fois illustré. Cet instant, où le corps scindé en deux rampe, figure l’effroi du crime de façon exceptionnelle. Mais ce n’est que le temps d’une image précisément que le meurtre vaut pour lui-même. Au reste du film, il n’est que le moyen à la mise en exergue de la culpabilité adolescente. Le Joseph K. de Kafka devient un ange déchu dont la chute prend des allures somptueuses. Les plus belles des images sont celles de la douche où, se rinçant de son péché, Alex sombre dans les ténèbres à mesure que la lumière de Christopher Doyle couvre son corps dans un noir sans issu. Sans issu, pas tout à fait Car plus que l’étrange culpabilité juvénile, c’est la fonction de l’acte créateur qui nourrit le film. Comme Alex se délaisse de ses péchés dans l’écriture d’une lettre, Van Sant donne forme à ses amours de Beauté dans la matière de son film. Les scènes cristallines où le flux du temps décale l’image du son donnent au monde de Van Sant une appréhension informe. In fine, quand Alex s’est délaissé de ses péchés, quand la création (la lettre), achevée, s’évapore en poussière dans l’infini des cieux, le démon redevient un ange, plongeant à nouveau dans ses rêves en 8mm.
Gus Van Sant dans ce qu’il peut avoir de plus agaçant. Comme il n’a pas grand chose à dire, il tourne en rond et abuse des effets comme le ralenti pour nous donner l’illusion que son propos est des plus profonds ce qui n’est évidemment pas le cas. Paranoïd Park vient s’ajouter de façon inutile aux films de Larry Clark et du même Van Sant qui ont déjà traité de façon plus efficace car plus frontale de la désespérance de la jeunesse américaine abandonnée à elle-même par des parents démissionnaires. Fallait-il en faire un film de plus ? On peut regretter au passage la duplicité de certains critiques qui voient en « Paranoïd Park » le chef d’œuvre de Van Sant. Même son « Harvey Milk » peu digeste est plus sincère que ce métrage sans objet et pour tout dire un peu racoleur de la part d’un cinéaste qui joue ici de sa flatteuse réputation pour vendre un produit sans consistance. A moins que je n’ai rien compris.
Le film nous présente une bande de skateur soupçonnés d'avoir assassiné un gardien au paranoid park. Le synopsis a l'air intéressant ? Et pourtant rien ne sauve ce film lent, où il ne se passe rien. La seule chose qui est un point positif c'est que le film ne dure que 1h20.
Même si "Elephant" et "Last days" étaient déjà des œuvres très formelles, elles avaient en plus et surtout l’immense mérite de raconter quelque chose de fort, d’offrir une histoire, un propos passionnant voire bouleversant, qui en faisaient des œuvres majeures, de grands films de cinéma.
Mais La grosse différence avec "Paranoid Park" c’est que là le film n’a rien à dire et sonne totalement le creux. Une fois encore Gus Van Sant nous refait le coup de la mise en scène comme un art, nous propose des ados marchant au ralenti, des travellings dans de grands couloirs, de moments d’ambiances éthérées comme pouvaient déjà nous en offrir ses précédents films… sauf que là c’est pour nous dire rien ou presque ! (suite sur http://cine-hop.blogs.allocine.fr/)
Il est difficile de comparer les films entre eux. Mais dans le genre de Gus van sant, celui là est particulièrement réussi: les errances, les doutes, les lâchetés de l'adolescence. Tout est lisse mais en même temps tendre et généreux. On ressent cette fragilité et cette inconscience. La dernière scène du feu de bois est très réussie je trouve
C'est vraiment le Gus Van Sant que j'adore dans ce "Paranoïd Park". Tout en sachant faire dans la plus grande des sobriétés, ce gars parvient à poser très rapidement une ambiance très légère et très entière à la fois. Pour moi, il n'y a pas meilleur que lui pour saisir cette forme d'adolescence égarée, et en ce sens, même s'il est moins rude, ce "Paranoïd Park" me fait beaucoup penser à "Elephant". Un film léger mais puissant ; un truc limpide et prégnant comme je les adore.
Plat,vide,ce film n'apporte rien et le réalisateur aurait mieux fait de ne pas aller chercher l'acteur principal sur MySpace tant il incarne un personnage fade.
En immersion durant tout le film avec le personnage, on appréhende la situation par les sentiments et non par l'intellect. On fini par ressentir la culpabilité du personnage. Film fascinant, une expérience unique.
L'adolescence et la mort. Ces deux thèmes très prisés par Gus Van Sant lui ont inspiré quatre longs métrages connus sous le nom de tétralogie de la mort. "Elephant" avait d'ailleurs reçu la Palme d'or au festival de Cannes. "Paranoid Park" vient conclure cette série thématique. Son point fort ? La réalisation de Gus Van Sant qui est à la fois expérimentale, subtile et recherché. Sa mise en scène présente une influence évidente de la Nouvelle vague. Le cinéaste filme au mieux les émotions de ses personnages, leurs souffrances, sans jugement et avec beaucoup de réalisme. On flirte avec le documentaire par moment. Du côté des points négatifs, on peut relever une intrigue pas toujours passionnante, souvent confuse avec un bouleversement de la chronologie pas toujours maitrisé. Le film souffre également d'un manque de rythme. Du coup, l'intensité émotionnel évolue en dent de scie et "Paranoid Park alterne entre l'ennui et tension. A noter l'excellence de la bande son. A réserver aux fans de Gus Van Sant. Ces derniers ne seront pas déçus.
Exploration sensible et vertigineuse des troubles d’un ado rongé par la culpabilité, racontée de façon fragmentée et portée par une interprétation pleine de justesse. 3,25
Des jeunes un peu paumés qui font du skate, on ne peut faire autrement que penser à Kids, le chef d'œuvre de Larry Clark, hélas la comparaison n'est pas à l'avantage du film de Gus Van Sant...