Avis sur Far North

Une tragédie antique digne de Sophocle. Dans des paysages sublimes, des acteurs justes, ce drame porte toute la longue histoire de l'humanité

Beaux paysages, musique douce, des dialogues réduits à presque rien, un étrange trio rappelant "Huis clos" de Sartre. Un film atypique, c'est clair. Dire que le film souffre de quelques longueurs serait un pléonasme. Le flashback central redonne un peu de souffle à l'intrigue, mais c'est un peu l'arbre dans le désert. L'intérêt principal du film est sa fin, elle est étonnante bien que logique. A voir absolument.

Au nord, c'était les flocons...Et un horizon, tellement vaste, d'une blancheur immaculée. Les paysages de l'arctique ont du talent, les chiens aboient quand le traîneau passe et Asif Kapadia n'est pas un manchot à la caméra. Sur le papier, pas de raison de douter de la qualité de Far north. Un détail, quand même, le scénario a dû être emporté par une bourrasque parce qu'on a beau le chercher, on ne le trouve nulle part. Et ce n'est pas la fin du film, grotesque et violente, qui réchauffera les coeurs glacés. Avec ses dialogues minimaux et son intrigue primaire, Far north se laisse voir sans passion et sans ennui, joli comme comme un documentaire. Pour se faire une vraie toile polaire, prière de (re)voir Les dents du diable (1959) du grand Nicholas Ray avec l'inénarrable Anthony Quinn.

On retiendra surtout les magnifiques décors naturels de "Far north", parce que l'histoire se limite à peu de choses. Mais c'est typiquement le genre de film qui repose plus sur son ambiance que sur ses péripéties, car on n'est pas vraiment dans un survival non plus. On peut donc trouver le temps long, ce qui n'a pas été mon cas même si je n'ai pas été captivé, et la véritable thématique met beaucoup de temps à s'installer pour s'imposer de façon brutale dans un final inattendu.

Difficile de parler de ce film découvert lors d’un festival en octobre 2007… et qui sort curieusement aujourd’hui dans un nombre très restreint de salles. Le réalisateur Asif Kapadia, initiateur d’une tétralogie couvrant les quatre coins du monde signe ici son volet sur le grand nord. La première chose qui marque dans ce film est d’ailleurs sa façon majestueuse de filmer des paysages aussi magnifiques qu’hostiles. Mais ce film est d’abord une fable cruelle sur deux femmes, une mère et sa pseudo fille adoptive pour lesquelles le monde, et l’Homme sont synonymes de danger. Jusqu’au jour où, contre toute attente, elle accueille l’un d’eux (Sean Bean). Dès lors, leurs existences seront complètement bouleversées. Michelle Yeoh compose un personnage de femme forte et manipulatrice, à la fois touchante et inquiétante, son personnage est le pivot du film. Le dénouement terriblement sombre contraste avec la blancheur immaculée des paysages. Le film, court ne propose que peu de dialogues mais se suit avec un certain plaisir. Et s’il ne laisse pas un souvenir impérissable, il est néanmoins tout à fait recommandable pour son climat si particulier.

Far North est un film d'une beauté glaciale. Bien évidemment, je fais référence au paysage du film, ce dernier ayant été tourné près du village réputé comme étant le plus proche du Pôle Nord mais également de façon surprenante à l'intrigue du film inspirée par une nouvelle de Sara Maitland, "True North". Dans ce décor presque surréaliste, l'histoire démarre comme un conte dont le dénouement est d'ores et déjà annoncé comme étant terrible. En effet, le personnage principal, Saiva, interprété par Michelle Yeoh est maudit. "À ma naissance, le chaman a eu une vision en regardant mon visage. Il a dit qu'une malédiction était sur moi. Il a dit que je porterai malheur à quiconque serait assez fou pour m'approcher." C'est avec ces paroles là que le film commence. Une prophétie qui ne s'accomplira qu'à la toute fin du film. Une fin hallucinante et terrifiante. Tout au long du film, Asif Kapadia fait planer le doute sur la suite. Et jusqu'à la dernière minute, on ne sait pas ce qu'il se passera. Une musique minimaliste, une héroïne insaisissable, telles sont les ingrédients de ce drame qui manie parfaitement le suspense et le mystère.

Cette fable tragique qui réunit dans la nature hostile de l’Arctique une mère, sa fille et un déserteur qui va troubler la relation des deux femmes, tient le spectateur en haleine. Les paysages sublimes de banquise constituent une prison sans barreaux qui exacerbe le huis clos psychologique des trois personnages. Le dénouement, aussi inattendu que terrifiant, laisse pantois. Un film très personnel à découvrir malgré sa distribution réduite à quelques salles.

Je n'ai pas vraiment compris le but de Far North. Je me considère comme un assez bon fan de cinéma et la plupart des films que j'aime sont appréciés par le public. Ce film était lent et calme et je suppose que le point culminant était la valeur choc à la fin. Choquant oui mais valorisant pour le public non pas vraiment. J'ai été dissuadé et je me suis senti trompé parce qu'il n'y avait aucune raison valable pour qu'elle tue quelqu'un qu'elle a sauvé de la mort et élevé comme son propre enfant. Si elle était une psychopathe et que le réalisateur nous en avait donné des aperçus alors peut-être que l'histoire aurait eu un sens. Je veux dire les choses devraient avoir un sens dans un film et ce qu'elle a fait n'en avait aucun. Je ne suis pas de ceux qui ont besoin que les films soient enveloppés dans un joli nœud à la fin pour que je parte heureux mais bon c'était d'une stupidité troublante bon mais chacun ses gouts après tous mais celui-là aurait pu rester sur mon étagère pour toujours...

Difficile de parler d'un film vu il y a plus d'un an, en octobre 2007 dans le cadre du Festival "En route vers le monde" de La Roche sur Yon… On peut d'abord se demander pourquoi il sort si tard malgré pourtant la présence au casting de Michelle Yeoh. Que dire donc de cette trouble histoire d'amour d'un couple mère-fille totalement isolé dans le Grand Nord perturbé par l'arrivée d'un homme ? Formellement très beau, habité par un sujet particulier au traitement non moins original, l'ensemble souffre malgré tout de longueurs et ne captive pas comme il le devrait. Reste une vraie performance d'acteurs et, comme on le dit dans ces cas-là, "de beaux paysages"…

Far North n'est pas un film qu'oublie d'abord pour la façon où il nous mettra mal à l'aise en assistant à une pauvre femme qui voit l'homme qu'elle aime au bras de sa fille et ensuite et même surtout la scène final d'une cruauté insoutenable.

Le déclin des glaciers dehors, la tragédie intime dedans: Les sublimes paysages du film répondent directement aux bouleversements personnels des personnages.
Magnifique balade, terrible fable et conte cruel, Far North est immanquable.

Conte du Pôle Nord en un temps indéterminé ........... où comment être maîtresse de son destin, tout en étant influencée par les prédictions d'un chaman! De superbes paysages enneigés qui me font penser aux récits de Paul-Emile Victor sur ses expéditions polaires. Sinon, c'est très (trop?) lent et le réel propos est dur à saisir. Presque monochrome, la seule réelle couleur étant le rouge du sang (du chien, du phoque, des hommes ...). PETA ne va pas aimer ce film, vu les superbes fourrures utilisées comme couvertures et comme vêtements!

Superbe

excellent