La réalisatrice Sarah Bertrand revient sur les motivations qui l'ont poussé à s'intéresser à la fonction de cinéaste pour le documentaire There is no direction : "Lorsque j'ai commencé à réfléchir au film, il s'est imposé très vite que je devais le faire seule tant artistiquement que techniquement. Les questions que je me posais sur le cinéma et plus précisément sur la manière dont les cinéastes abordaient leur art m'ont amenée à penser le film comme une recherche. Et je souhaitais vivre ma première expérience de cinéma le plus intimement possible. Je ne savais pas ce que j'allais découvrir, comment le film allait exister et c'est justement cela qui me plaisait. (...) Ce sont des bribes d'intime, des impressions sur le cinéma que je suis allée chercher plus qu'un discours didactique. Le film s'est tissé au fil des rencontres et des voyages, petit à petit j'ai commencé à filmer d'autres choses que les cinéastes; les lieux dans lesquels je me trouvais, les gens que je rencontrais. Et c'est au montage que le film s'est construit, que m'est apparu plus clairement le dispositif que j'avais mis en place. (...) Il m'a pris plus de huit mois pour comprendre que le film devait rendre compte d'une seule chose, la seule chose importante. La création est une chose qu'on ne peut attraper. Tous les cinéastes que j'ai filmés ne sont qu'incertitudes et doutes et l'acte même de faire un film est une pensée de chaque instant.”
Le documentaire There is no direction, qui part à la rencontre des plus grands cinéastes contemporains, est signé Sarah Bertrand, une jeune réalisatrice française inconnue qui dévoile ici sa première oeuvre. Née à Paris, elle est d'abord comédienne. En 2003, Sarah Bertrand monte une collection d'édition littéraire sur le cinéma intitulée Des nouvelles du cinéma, éditée et diffusée par les éditions du Seuil et le Thé des Ecrivains. Elle travaille actuellement à l'écriture de son premier long métrage de fiction et se prépare à tourner un nouveau documentaire.
There is no direction a été présenté dans de nombreux festivals internationaux, parmi lesquels ceux de Locarno 2004, Rotterdam 2005, Tribeca 2005 et Cannes 2005, où le documentaire fut présenté en Sélection officielle, dans la section Cannes Classic.