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Xavi_de_Paris
230 abonnés
2 850 critiques
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4,0
Publiée le 10 novembre 2020
Atom Egoyan distille dans ce film une atmosphère particulière, qui fait sa force, faite d'un mélange entre conte et drame authentique dans un village en proie à un terrible drame. Le contraste entre l'oubli et la volonté de justice est très marqué, et le parallèle avec le conte du joueur de flûte de Hamelin rudement bien exploité. Les emphases poétiques sont magnifiques et bouleversantes. Quant aux acteurs, ils sont parfaits.
Voici un film vraiment bien. Le scénario est un peu spécial mais le film s'en tire pas trop mal. Difficile de se prononcer car il n'y a pas vraiment de trucs mauvais.
L'argent peut-il adoucir la souffrance? Un drame ne peut-il que détruire? Autour de ces deux thèmes et d'un fait divers tragique, Egoyan suit pas à pas un enquèteur venu proposer à des parents dont les enfants sont morts dans un accident de car, d'obtenir des dommages de la compagnie propriétaire. Il y a choc de culture: d'un côté cet homme de loi pour qui l'argent peut tout, et de l'autre une communauté que le drame a réuni, et qui souhaite l'intégrer à sa mémoire. Beau, instructif, mais parfois longuet et répétitif.
Suite à l’accident tragique d’un car scolaire dans une petite ville canadienne enneigée, Egoyan construit un récit de rédemption troublant en puzzle autour du deuil et de la culpabilité, à l’atmosphère hantée par une lancinante douleur. 3,25
Intelligemment réalisé, faisant découvrir l'accident et ses protagonistes au fil de l'investigation d'un avocat dont la propre culpabilité paternelle le pousse à chercher des responsables à tout drame fatal, cette adaptation illustre les différentes façons d'appréhender le deuil, la nécessité de trouver du sens ou au contraire d'être fataliste. Pudiquement touchant le film s'appuie sur un habile casting mené par un Ian Holm équivoque ainsi qu'un rythme lancinant redoublé d'une atmosphère lugubre que la légende du joueur de flûte de Hamelin renforce pour aboutir à une intrigue symbolique puisque la quête revendiquée de justice suite à l'accident devient un prétexte pour révéler d'autres vérités. Puissant.
Ca m'a fait chier, mais alors, vraiment, hein. J'aime pas cette culpabilité qu'on impose à toute une petite ville parce qu'il y a eu un accident. J'aime pas ça du tout, hein. C'est un peu comme la culpabilité qu'on impose à la France en ce moment, à travers le procès de Papon.
3 357 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 21 mai 2021
À l'exception d'une très belle photographie et d'une partition musicale émouvante De beaux lendemains avance à pas de tortue. L'intention du réalisateur est de montrer la gamme des émotions ressenties par ces parents après la perte de leurs enfants. Mais qu'y a-t-il de si profond à se concentrer sur un tel chagrin. Le personnage principal un avocat spécialisé dans la négligence fait le tour de la ville pour convaincre les parents de se joindre à un recours collectif contre la personne ou la situation non précisée qui a causé le terrible accident. La plupart des parents qu'il rencontre acceptent de se joindre au procès et beaucoup de ces scènes avec les parents sont longues et auraient pu être facilement condensées. L'avocat rencontre finalement un homme qui lui donne du fil à retordre. C'est peut-être le conflit le plus dramatique du film. Mais l'opposition de ce citadin à l'idée de se joindre à l'action en justice est totalement vague. Pourquoi est-il si opposé à l'action en justice et pourquoi est-il si en colère contre l'avocat. Parce qu'il pense que l'avocat fait du profit aux dépens des habitants de la ville. Malgré tout est-il vraiment crédible qu'il ne veuille pas faire toute la lumière sur ce qui s'est passé plutôt que de simplement abandonner l'affaire. La fin du film est encore plus invraisemblable que le film lui-même...
Superbe ! En déconstruisant une histoire assez simple, Egoyan en restitue l'essence dramatique. La pudeur des émotions et des sentiments chez des gens simples sont magnifiquement rendues par tous les acteurs. Bref, du grand art.
La lenteur n'est pas ici synonyme de subtilité, bien au contraire. La métaphore du joueur de flûte est appuyée, soulignée, répétée jusqu'à provoquer l'agacement. Et au fond quel sens porte-t-elle ? elle dénonce l'étranger, ici l'avocat, comme étant un être dangereux dans cette communauté rurale. Or cet homme est finalement le plus complexe, le plus atteint par la souffrance en dépit des apparences, le seul à même de donner à chacun la possibilité de parler de sa propre souffrance. A contrario, l'inceste du père de Nicole est traité plus qu'avec légèreté, avec un esthétisme qui l'excuse autant que les propos de sa fille à qui revient la "morale" finale : laisser tranquille cette communauté avec "ses" lois... ne pas déranger ses secrets. Laisser les gens en vase clos, fût-ce pour y mariner dans des situations des plus glauques. Et ce que j'ai trouvé totalement ridicule, c'est le traitement de la couleur : l'association quasi systématique (là encore d'un esthétisme déplacé quand bien même il aurait pour rôle de rappeler les images du livre de conte du Joueur de flûte, une fois de plus...) du bleu canard virant au vert et du rouge. L'apparition de chaque nouveau personnage (avec un vêtement vert et/ou rose) touche au gag.
Atom Egoyan avant de se fourvoyer dans le non-nécessaire Chloé a réalisé un petit chef d'oeuvre. La capacité du scénariste-réalisateur de s'approprier ce qui ressemble à un fait divers un peu morbide (un bus scolaire sort de la route et tous les enfants d'un même village périsse) pour le transformer en film quasi-parfait sur l'innocence de l'enfance et sur ces adultes qui la détruisent et ne la comprennent plus. Ian Holm trouve ici un rôle hallucinant. Alors bien sur il y a la nouvelle de R.Banks qui devait déjà intégrer tout cela mais l'adaptation, la réalisation et le montage sont vraiment parfaits. Sarah Polley lors de la scène quasi-finale est glaçante, bref un film inspiré.