Avis sur Blacula, le vampire noir

Comme le titre l'indique on aura droit à une version black de Dracula et ma foi pourquoi pas mais si cela avait été bien fait au moins. On est loin de la beauté des Dracula de la Hammer cependant c'est surtout un scénario très moyen et l'absence de rythme qui gâche Blacula, le vampire noir ; le seul rythme du film on le trouvera dans la musique et les chansons qui sont sympas à écouter mais le film en soi sans être désastreux ne tient pas ses promesses en étant de surcroit souvent à la limite du ridicule. Je crois que le meilleur de Blacula c'est son générique sous forme de dessin animée.

Le mythe du vampire dans la communauté noire de Los Angeles dans une version quasi-parodique délibérément kitsch et décalée. Le scénario peut se lire aussi comme une fable sur l’histoire afro-américaine (Blacula est vampirisé par le seigneur blanc esclavagiste Dracula, il devient une sorte de personnification du souverain africain ancestral et intemporel…). Il y a de l’humour dans le décalage entre les personnages très contemporains et pittoresques (les décorateurs homos, la femme-taxi noire…) et les situations horrifiques fantastiques. C’est aussi un produit de la veine black exploitation, avec le groove de la musique noire des années 70 et des annotations acides en passant sur les rapports entre majorité blanche et minorité noire. De la série B par moment quand même un peu fauchée (dans les scènes d’action, les maquillages des vampires) mais curieuse, intéressante et distrayante.

Bon, alors après une série de déception, et certaines vraiment pas prévues au programme, je me suis lancé dans un film sans aucune attente : Blacula. Un petit film sympa des années 70, qui m’a un peu ravivé.
Déjà le film repose sur un casting solide, et c’est toujours une bonne chose. On est dans un film de blaxploitation, donc beaucoup d’acteurs noirs, qui font bien le travail. William Marshall apporte beaucoup de prestance et de classe au vampire Blacula, offrant une version noir du fameux vampire très convaincante, et très enthousiasmante, jouant la séduction notamment avec talent. Face à lui Thalmus Rasulala est percutant. Il ne s’en laisse pas conter par Marshall, et lui aussi s’impose à chacune de ses apparitions. Tous deux sont entouré d’un casting très féminin, qui n’a pas forcément une grande utilité à part finir sous les crocs de la créature, mais attrayant et très seventies à tous les niveaux ! Il y a quelques seconds rôles excentriques qui révèlent bien que le film ne se prend pas au sérieux (le médecin avec son crochet !).
Le scénario est amusant, mais clairement très linéaire. La partie centrale c’est un peu une succession de meurtres vampiriques, et le film tend tout de même à boucher souvent un certain manque de substance, une fois le concept de départ passé. Toutefois c’est léger et en même temps suffisamment sérieux pour ne pas tomber dans la parodie, les personnages sont convaincants, l’environnement du film ne manque pas d’originalité, il y a de bons moments d’action (dont le final, très réussi). C’est divertissant.
Crain à la réalisation offre un spectacle pas ébouriffant mais très maitrisé. Il gère bien son film, qui reste un produit principalement technique, sans grande ambition, mais tout de même, il fait un bon boulot. Il sait ménager son suspens (une scène dans l’appart ; le policier qui récupère la femme…) et sait aussi livrer des scènes d’action soignées (le final là encore). Parfois un peu démonstratif, Blacula est tout de même bien emballé, et le début fait un très bon effet de ce côté-là. Niveau décor et photographie en revanche je rejoins certains avis, on n’est pas au niveau d’un film Hammer. C’est pas mal, mais parfois un peu cheap (voir très, avec les épées au début du film), et la photographie manque du soin porté en général dans les métrages de la Hammer. Sinon peu d’horreur, hormis peut-être la scène de fin, Blacula n’est pas très spectaculaire de ce point de vue, mais c’est généralement le cas de bien des films des années 70 où l’horreur était moins graphique. Enfin la bande son est correcte mais sans plus. J’ai été un peu déçu tout de même alors que certains évoquait une bande son funk très plaisante. Je m’attendais à mieux, mais bon…
Au final Blacula est un bon film des années 70, qui se laisse regarder sans vraiment faire son âge, et c’est plutôt une bonne chose. Dynamique et sympathique, il dégage en effet un coté généreux et fun qui le rend dès le début enthousiasmant. 3.5.

Blacula est un des premier film de blaxploitation et le premier film d'horreur de ce même genre.
Blacula retrace l'histoire d'un prince africain qui devient un vampire après la morsure de Dracula, son cercueil restant enfermé pendant des années est ouvert par un couple homosexuel ayant racheté la demeure de Dracula, il peux ainsi assouvir sa soif de vengeance sur de pauvres innocents. Pour rien vous cacher, c'est un bon gros nanar, le maquillage doit être fait par un enfant, les acteurs auraient pu essayer de faire peur au lieu de faire rire et les scènes tout comme l'histoire sont molles. Seul gros point positif : la musique, si vous aimez les rythmes funk de l'époque vous allez adorer cette bande sonore.
En tout cas Blacula ne peut que nous faire rire alors que le réalisateur envisageait sûrement le contraire, le personnage principal est mou, il court principalement au lieu de voler en revanche lorsqu'il se transforme, on ne peut rester que bouche-bée pour la qualité du superbe trucage. Même avec tous ses défauts, j'ai tout de même apprécié ce film qu'il passe plus pour une comédie. Même "Dracula mort et fier de l'être" fait plus peur pour vous dire.