Avis sur Le Cinéma de papa

Réalisée et écrite par Claude Berri, cette Comédie est un témoignage émouvant et drôle d'une famille en 1946, la famille Langmann, celle de Claude Berri. Sur de belles images que l'on jurerait d'époque (le film a été réalisé en 1971) il nous offre des scènes croustillantes, des personnages hauts en couleurs et nous montre différentes époques de sa vie. Enfant de 10 ans (très bien campé par Alain Cohen), il raconte ses interrogations, la naissance de sa sœur, ses relations parentales, l'école, le certif, le travail avec son père fourreur, ses rêves de cinéma ... Une seconde époque évoque Claude Berri à 26 ans dans ses débuts difficiles de comédien, sa recherche de producteurs, ses envies d'adaptation et d'écriture, ses déboires d'amoureux ... Avec Yves Robert véritablement excellent dans le rôle central du père.

Un film très réussi,réalisé avec intelligence,sensibilité,pudeur,humour,humilité,simplicité,authenticité,vérité,transparence.
Exellemment interprété !
Très vives félicitations à l'auteur et à toute son équipe.

"Le cinéma de papa" (1970) rediff sur Arte le 14.09.2015.
167 000 entrées lors de sa sortie au cinéma : on ne peut pas dire que ce film autobiographique constitue une oeuvre majeure de Claude Berri, plus habitué des scores millionnaires au box-office du cinéma, mais cette histoire aurait mérité mieux ! Du reste, on ne voit pas non plus souvent cette comédie rediffusée à la télévision. Pourtant l'idée du producteur-réalisateur-scénariste-acteur était bonne : raconter l'histoire d'un gamin qui tourne mal : en fait vers le métier d'acteur et vers le cinéma. Sans même son certificat d'études en poche ! Yves Robert, dans le rôle du père de Claude est tout simplement grandiose de conviction et d'enthousiasme ! Certains grands acteurs pressentis avaient pourtant décliné ce rôle ! Ce film dure 90 mn et je n'ai pas vu le temps passer : c'est un signe !
willycopresto

« Le cinéma de papa » commence là ou « Le vieil homme et l'enfant » s'est arrêté et retrace deux périodes autobiographique de Claude Berri. La première de 1946 à 1951 montre le jeune Claude Langmann, interprété à nouveau par Alain Cohen, clairement préoccupé par la manière d'emballer les filles. Entre les flirts il s'adonne au billard et se passionne pour les films. Peu intéressé par l'école, puis encore moins par l'apprentissage du métier de fourreur, il entre en conflit avec son père. La seconde montre des débuts difficiles dans le cinéma. Acteur de second plan, producteur nécessiteux, sa carrière commença par un difficile chemin entre difficultés et désillusions (ça c'est pour tout ceux qui pensent que c'est facile). Loin d'en tirer une quelconque aigreur, cette partie très enjouée débouche sur un hommage sincère à ses parents, aimés et admirés. Si la première partie est agaçante à cause du recyclage assez plat des gags provoqués par Claude enfant, la seconde très sérieuse est filmée avec un bonheur comique certain qui doit beaucoup à la performance d'Yves Robert. Malgré l'époque (1946 - 1962) et la date de réalisation (1971), le film a peu vieilli, et de par la précision des décors et costumes, donne un aspect patiné, documentaire et nostalgique à cette comédie tendre et sympathique.

un petit joyau dans la lignée des films comme diabolo menthe .
une histoire simple et belle comme une vie ,avec ses joies et ses peines .
Claude Berry dans son rôle est parfait et que dire de l'immense Yves Robert tout simplement merveilleux .
merci monsieur berry pour toute votre carriere.

Fidèle à sa ligne de conduite autobiographique, Claude Berri fit de ce film en 1970 un chef d'oeuvre.
Après son enfance sous l'occupation (Le vieil homme et l'enfant,1967), son mariage (Mazel Tov,1968), c'est cette fois à son père qu'il rend hommage ici, dans une fiction bourrée d'originalités.
Enfant turbulent, Claude Berri (joué par Alain Cohen puis Berri lui-même) végète jusqu'à 26 ans chez ses parents, et l'on a un peu de mal à croire que ce garçon ne se destinera pas au métier de tisseur, à l'instar de son père, interprêté magnifiquement par un autre acteur-réalisateur, Yves Robert. D'où l'intérêt du film qui décrit tellement bien le parcours hasardeux voire miraculeux de Berri.
La relation, tantôt difficile, tantôt émouvante, fait sourire, passionne, émeut, et même s'il s'en défend, Berri prouve encore une fois une personnalité complètement hors du commun...
A (re)découvrir absolument...

Après la réussite du "Vieil Homme et de l'enfant", Claude Berri continuait à réaliser son autobiographie avec ce que l'on peut appeler un deuxième volet, où cette fois il conte son enfance de l'Après-guerre, son adolescence et ses premières années à l'âge adulte avec en prime bien sûr ses premiers pas dans le monde du cinéma. Ce film aura au moins le mérite de rassurer ceux qui veulent entrer dans ce milieu très difficile d'accès en montrant que ça a été très loin d'être simple aussi pour un des futurs producteurs les plus puissants du cinéma français.
Reste que "Le Cinéma de Papa" est loin d'être aussi réussi que "Le Vieil Homme et l'enfant" car au casting il n'y a pas d'acteur aussi imposant et aussi talentueux que Michel Simon. Yves Robert, qui joue ici le rôle du paternel qui soutient avec dévouement son fils est certes habituellement, en plus d'être un cinéaste qui a donné des films qui sont des véritables bouffées d'air frais à regarder, un bon acteur mais ici il a tendance à en faire un peu trop. Quant à Claude Berri, autant on ne peut passer à côté de son rôle de producteur qui a su des fois prendre des risques, autant on ne peut passer à côté de sa carrière de réalisateur parfois très bon mais le plus souvent bon sans plus, autant on parvient sans mal à oublier un talent d'acteur très limité.
Malgré, il faut le reconnaître, quelques scènes pas trop mal par-ci par-là, Claude Berri est loin d'avoir renouvelé ce qui fait la valeur de l'oeuvre touchante qu'est "Le Vieil Homme et l'enfant".

La gloire de mon père. Langmann père et fils. Berri se film, se joue, se dévoile, se raconte, s'échappe.

Après Le vieil Homme et l'enfant, Claude Berri continue dans la veine autobiographique romancée mais cette fois sur un ton plus léger et sur plusieurs époques. Ainsi, son propre personnage est interprété par Alain Cohen (qui l'incarnait déjà dans Le vieil Homme et l'enfant) et par lui-même. C'est cette période adulte qui constitue l'essentiel du film en ayant pour sujet ses débuts difficile dans le cinéma. On peut tout de même préférer la première partie plus universelle. De plus, dans la seconde partie, Claude Berri se fait voler la vedette par Yves Robert même si cela est peut-être volontaire (Berri estimant que c'est son père l'acteur de la famille). Il en résulte un film sympathique mais sans plus d'où ne ressort jamais l'émotion que le cinéaste a dû y mettre (ce film étant un projet qu'il développa en commun avec son père, mort avant d'avoir pu le concrétiser).

Je dois bien l'admettre, un titre comme celui-ci me laisse souvent un peu songeur, ça ne m'annonce rien de bon. Comme quoi des fois, on peut être bien bête et se tromper sur toute la ligne, étant donné que j'ai vraiment beaucoup aimé ce « Cinéma de papa », qui voit Claude (joué par Claude Berri lui-même), vouloir embrasser une carrière d'acteur au grand dam de son père, tisseur de son état. Optant totalement pour une approche autobiographique, Claude Berri nous propose une histoire finalement assez simple, mais faite avec énormément de maîtrise. Ici, pas question d'en mettre plein la vue à celui ou celle qui regarde, le but est de rendre cette chronique familiale la plus vraie et la plus authentique possible. Objectif atteint grâce à l'intelligence et à la sincérité que Berri a su donner à son récit et grâce aussi aux jeu des acteurs (notamment celui d'Yves Robert) plus vrai que nature. Une belle réussite.

Le Cinéma de papa se termine en 1963, année de la mort du père de Claude Berri, Yves Robert. Hm, il y a un problème. Effectivement, Berri raconte son histoire et se joue lui-même, comme il l’évoque dans un « Cinéma de papa » utopique, un film dans le film qui n’a lieu nulle part en-dehors de l’imagination des personnages, mais Yves Robert ne passe pour son père que par son talent.

Ce sont ces bosquets récursifs qui cachent la forêt de son enfance, pour la reproduction de laquelle on a confiance que Berri est mieux placé que nul autre. Cette enfance plantée dans les premières décennies d’après-guerre comme celle d’un Drucker, l’établissement d’un nom orgueuilleux dans un monde modeste, le Polonais Berri qui brille de tous les feux de la fierté robertienne et de son beau bagou redondant, tout cela, c’est le cœur battant du cinéma de papa rendu impérissable.

À trop radoter, le personnage fait radoter le scénario. Mais disons que c’est le début de la récursivité. Chez Berri, les décors parlent, et leur évolution aussi. Avec toujours des mains bien occupées dont la voix remplit l’air aux alentours de la douce continuité guidant leur métamorphose, on assiste à la naissance anonyme d’un grand nom, dans les règles de l’art et l’art de s’en jouer.

Quoiqu’il faille suivre le rythme au gré des cartons intertitres par grands bonds, il n’y en aura pas de faux (bond) dans les interprétations régulées, modulées autour d’une trame qui est hélas le résultat trop humble de la compression d’une vie. Peut-être suffisait-il de faire un peu plus long.

septiemeartetdemi.com

Ce film est intéressant. Claude Berri y relate son enfance et ses débuts dans la profession, d'abord acteur puis ensuite producteur et réalisateur. Son personnage est fortement lié à celui de son père qui le pousse à devenir quelqu'un, à réussir, lui qui à 26 ans habite toujours chez ses parents. A voir pour en découvrir un peu plus sur C. Berri.

Très fortement autobiographique, ce film de Claude Berri est d'abord et avant-tout un vibrant hommage du cinéaste à son propre père, petit fourreur juif émigré de Pologne en France. Superbement incarné par Yves Robert, sa personnalité très attachante, d'une grande drôlerie malgré un aspect parfois abrupt, y est superbement décrite. La frontière entre réalité et fiction se fait de plus en plus ténue au fur et à mesure de la progression de l'intrigue. Tendre et nostalgique.

Un film nostalgique et plein de bons sentiments qui devient de plus en plus interessant au fur et à mesure que le film se déroule.

Le titre du film résume bien les deux sujets que recouvre cette chronique autobiographique. Claude Berri mène de front ses débuts (poussifs) au cinéma et une évocation familiale fortement axée sur la personnalité de son père. Même, les deux facettes n'en forment plus qu'une quand, sur la fin, on apprend que Monsieur Langmann, fourreur juif et père de famille truculent, spoiler: commençait une étonnante carrière de comédien avant que, brutalement, la mort ne vienne faire échouer ses dispositions prometteuses.

Sur le ton volontier timide et souffreteux auquel Claude Berri nous a habitué depuis ses premiers films, le réalisateur commente en voix off les anecdotes familiales dont se nourrit le film. Si Berri réussit quelques scènes plaisamment pittoresques, et si Yves Robert compose un savoureux père juif, la mise en scène -simple succession chronologique de souvenirs- semble trop simpliste. Le récit autobiographique ne manque pas de sincérité mais peut-être, dans sa forme, d'originalité et de sensibilité. Obsédé par l'image du père, lequel entretient un peu complaisamment la caricature du prolétariat immigré soucieux pour ses enfants d'une vie meilleure, Berri met en scène des seconds rôles, y compris le sien, un peu ternes. Ce sont les lacunes d'une comédie sympathique mais, du point de vue du style, dejà vieillissante.