Avis : Shi gan - Page 2

Loin d'être le meilleur film de Kim Ki-duk, "Time" séduit par son côté surréaliste mais déroute quand il arrive à nous faire douter de ce que l'on voit à l'écran. L'oeuvre est plus bavarde et moins esthétisante qu'habituellement, mais réserve cependant quelques bonnes surprises. On est ici loin du brio de "Locataires", à côté duquel "Time" fait pâle figure.

Ici, l'artiste Kim Ki-Duk ressent la nécessité de la clarté esthétique : il devient "le philosophe de la connaissance tragique" tant espéré par Friedrich Nietzsche.
En effet, son œuvre est un véritable réquisitoire face aux dérives de l'artifiel en artificieux, face à l'engrenage rationaliste, face au voile de la logique.
"Volonté de puissance" nietzschéenne : démonstration violemment philosophique des ravages identitaires d'un Temps assassin. Mais fragile.
Le chirurgien avait pourtant prévenu : "vous ne pourrez pas revenir en arrière". L'erreur de la fuite est une errance que le Temps ne pardonne pas.
Ainsi, le sublime investit le film par son impitoyable verdict : le déséquilibre identitaire est fatal. Le sexe, la solitude, le sang : rien n'y fait. Pourtant, l'Amour...
Charles Melman explique qu'il y a quatre composantes identitaires à équilibrer. Chez Kim Ki-Duk, il semble évident que la chirurgie esthétique y fait symptôme.
L'identité réelle se perd dans un retour du Même, écartant le symbolique de l'imaginaire. L'horloge égrène les secondes, les saisons s'écoulent et l'espoir s'écroule.
"Le parc aux sculptures" est un refuge, un témoin et une métaphore. En tant qu'art, il permet d'affronter le tragique. Mais il reflète aussi le choix de la déchéance.
Pèlerinage toujours révélateur : seules les mains atteignent le ciel. Les avatars sexuels ne suffisent pas à stopper la montée des eaux. "Seul l'Amour résiste au Temps".
Ainsi, dans ce nouveau chef d'œuvre, Kim Ki-Duk subtilise l'apparente transparence d'une démonstration facile en débordant les concepts par l'aura des visages. Clés d'un savoir thanatochrone.

Kim Ki-Duk est un grand réalisateur, il l'a déjà prouvé à plusieurs reprises, et « Time » ne fait que confirmer son talent et sa singularité. Une histoire d'amour originale, mettant sur le tapis les thèmes chers au réaliateur sud-coréen comme la présence, l'absence, l'apparence ... C'est d'ailleurs sur ce dernier point qu'il insiste lourdement avec la chirurgie ésthétique en point de départ et d'arrivée du film. Intéressant sur beaucoup de points notamment avec la partie de cache-cache engagé entre le réalisateur et le spectateur dans la deuxième partie du film, le problème de l'oeuvre réside dans sa VF approximative (comme trop souvent pour les films asiatiques) et dans sa complexification progressive ... Vers une fin qui laisse en pleine reflexion et perplexe, dommage ça aurait pu être un grand film!

Encore un excellent Kim Ki Duk. Peut-être d'un niveau légèrement en dessous de "Printemps, été..." et "Locataires" mais ça reste une vision très poétique, violente de l'humanité. Et le film montre encore superbement les caractères humains, notamment dans les relations de couple. Un film très beau, un film très vrai.

Il est surprenant que Time ne soit pas mieux distribué dans les salles, car, sans être à mon avis aussi beau que ses deux plus grands films (Printemps, été ... et Locataires), ce dernier film de Kim Ki-duk est d'une part très réussi, et d'autre part plus "accessible" que sa production habituelle. En poussant avec intelligence et jusqu'au bout son idée de départ, Kim Ki-duk a écrit un scenario vertigineux qui nous entraine dans un questionnement déroutant sur la permanence des sentiments et sur l'identité. L'interprétation est dans l'ensemble excellente, et on retrouve dans Time tous les ingrédients qui font le charme du cinéma de Kim Ki-duk : sa capacité à créer des images insolites d'une grande beauté et à transmettre des émotions fortes à partir de presque rien, mais aussi quelquefois un côté un peu brouillon.

Tout cela commence sur une atroce vidéo d'une opération chirurgicale du visage.D'emblée,Kim Ki-Duk nous plonge dans ce qui s'annonce comme une histoire légèrement détraquée et surtout très malsaine.Mais rien de tout cela.Passée cette vision d'horreur,la mise en place commence.Etrangement (car complètement au contraire de ce qu'on a l'habitude de voir chez Kim Ki-Duk),cette histoire de couple en crise paraît un brin convenue.La mise en place manque de profondeur et les convictions du personnage féminin face à la chirurgie paraîssent totalement surréalistes.Mais dès que la machine se met réellement en route,on est déjà plus fascinés.Réflexion sur l'envie du renouvellement,jeux de personnalités,temps qui passe,destructuration temporelle et identitaire...Kim Ki-Duk se livre à un malin petit jeu de visages qui perd habilement le spectateur dans ses méandres profondes.Une sorte de labyrinthe des inconnus sans réelle issue (comme le démontre l'incroyable 'twist' final),où les personnages se demandent qui est qui,à commencer par eux-mêmes.Mais,entre quelques scènes extraordinaires (celle du masque en particulier),le réalisateur a une fâcheuse tendance au symbolisme,qui nuit gravement à son film.Si le principe symbolique est particulièrement réussi (le parc des sculptures),son utilisation abondante dans l'action fait ralentir la portée du film,que l'on devine alors trop métaphorique (des gens qui perdent le contrôle quant ils croient prendre le dessus sur une autre personne,forcément,on peut soupçonner une certaine tendance portraitiste envers des personnes dont je taierai le nom par politesse).L'autre problème de "Time",c'est le resserrement de l'action;les lieux ne varient que trop peu et procurent au final un effet renfermé,coincé,voire encerclé.Le jeu du "qui es-tu?" finit aussi par lasser tellement Kim Ki-Duk ne jongle qu'avec ça (surtout vers la fin),et on remarque surtout que les faiblesses de son film ne sont en fait que d'infimes détails qui prennnent de grandes pro

Après la très grosse déception que fut "l'arc", complet ratage d'un cinéaste prolifique, mais dont l'ensemble de l'oeuvre reste d'une qualité exceptionnelle, voici venir "time", une nouvelle preuve s'il en était besoin de la vitalité créatrice de Kim Ki-Duk. Retrouvant l'épure de "locataires", le cinéaste coréen s'attache cette fois-ci à décrire une relation amoureuse teintée d'un romantisme désespéré de toute beauté. A partir d'une histoire bien déjantée, l'auteur nous plonge dans les tourments amoureux avec un sens de l'économie qui ne rime jamais avec pauvreté d'inspiration. Bien au contraire, son film installe son ambiance et sa douce étrangeté par petites touches impressionnistes. On est irrémédiablement séduit par l'invention du bonhomme et par la qualité formelle et thématique de son oeuvre. A découvrir d'urgence.

Mais quel ennui devant cette production coréenne digne d'un téléfilm où la caméra semble hésiter sans cesse et fait le choix - malheureux - de capter l'inertie verbale d'un groupe censé représenter la jeunesse d'aujourd'hui, celle perdue et dépourvue d'identité! Oui l'idée directrice est brillante, oui les retournements fonctionnent parfaitement ; sur le papier, Time a tout pour frapper fort : une femme qui craint du caractère volage de son mari subit une chirurgie faciale pour briser la lassitude imposée par le temps. C'est terrible, c'est bouleversant! Sauf que le réalisateur opte pour une collection de moments de vie mal reliés entre eux et soporifiques, il habille son scénario d'un néoréalisme qui jamais ne fonctionne. On ressort du film avec un arrière-goût d'amateurisme, comme frustré par cette poésie qui ne parvient pas à se transcrire à l'écran de manière efficace. Preuve qu'une bonne thèse ne fait pas forcément un bon film.

Un film magnifique qui me permet de découvrir Kim . Tout d'abord une beauté picturale : chaque plan est un tableau, avec une recherche esthétique. Une simple scène de la jeune fille allongée sur son lit est stylisée : le corps contorsionné d'une certaine manière, construite adroitement, comme dessiné au fusain.Tous les plans sur l'île des sculptures sont sublimes, une utilisation parfaite de ces volumes étranges et de ces sculptures surréalistes. L'image est belle, d'une couleur limpide, transparente, hivernale. Le scénario est très fort :Le mythe de la jeunesse de Faust , se régénérer, changer de personnalité. Faut-il séduire en permanence ? changer de visage? Les retournements de situation sont très astucieux et donne presque un rythme policier au récit. Chacun des deux amoureux entame à son tour ce process de régénération/ transformation par la chirurgie esthétique. Mais les risques sont grands.Les risques psychologiques surtout. L'être humain peut-il être double? changer intégralement? des questions intéressantes , intelligentes , soulevées avec une certaine légèreté, sans formalisme. C'est pour cela que c'est un grand film parce qu'il est tout à la fois : beau , intelligent, passionnant et bien rythmé..
Un grand cinéaste surtout.

Excellent film mais pas transcendant. Jalousie, temps qui passe, peur de vieillir, amour passion, amour paroxystique... tout y est pour des personnages hors-normes, hors-limites. Le tout avec cette tenue propre au cinéma asiatique, pour ne pas dire propre aux cultures asiatiques. Fortement conseillé.

Après deux ans de vie commune, une jeune femme fait vivre un enfer à sa compagnon, car trop jalouse et soupçonneuse. De peur qu'il ne l'aime plus, elle est convaincue de l'usure inévitable de leur couple et lui fait des crises de jalousie à la moindre occasion. Un jour, suite à une dispute elle disparaît et le laisse désemparé. Elle va subir une opération esthétique pour se refaire le visage pour que leur couple renaisse, pensant ainsi éviter la lassitude. Je ne vous raconte pas la suite. Poétique, juste, émouvant, esthétique, raffiné...ce film est magnifique et se passe en partie sur une île avec des sculptures géantes et sublimes (affiche). Attention chef d'oeuvre.

Pour moi ce film ne pose qu'une seule question extrèmement intéressante et qui envoie à la discussion .
Est ce je n'existe que par rapport à mon image (pas ma beauté mon paraitre)
J'ai adoré, est ce que quelqu'un sait si l'ile aux statues existe ou si elle a été crée en images de synthèse.
Aussi bon que Locataires

Je reste sur ma faim ; j'ai vu bien mieux de M.Kim Ki-Duk. La réflexion du temps qui érode les couples laisse à désirer. Suis déçue...

Kim Ki Duk livre ici une belle intention que celle de donner à réflechir sur l'amour fragile. Cependant, il manque cette fois de la legerété, de l'innocence, de l'innovation et de la rêverie à sa fable pour qu'on y adhère totalement.

J'avais vu deux fois Les locataires, ce film m'avait bluffé sur la présence / absence de l'autre, de la personne aimée.

Avec Time, l'esbrouffe commence dès le titre. Traduire un titre coréen par de l'anglais, cela sonne bien, mais après avoir vu comme le film est creux, on comprends que si le titre avait été "Temps" on aurait eu comme un indice de vide.

Si vous aimez voir le sang sur les visages, le scalpel qui s'introduit sur les paupières ou que vous souhaitez faire une étude sur les différentes représentations de l'hystérie chez la femme coréenne, ce film est pour vous.
Si vous êtes prêt à fermer les yeux sur des amoureux qui ne se reconnaissent pas alors qu'ils ont changé de visage mais devraient avoir la même voix puisque les gorges ne sont pas montrées charcutées...

Si vous n'avez rien vu de Kim Ki Duk, allez y aussi, vous ne pourrez qu'apprécier davantage les autres (mais vous prenez le risque de le détester d'un coup). J'ai senti à plusieurs moments que je pourrais aimer le film si je ne reconnaissais pas ce que le réalisateur avait fait en mieux ailleurs.
Une autre raison de voir le film: vous souhaitez vous séparer de la personne qui partage votre vie, vous l'emmenez afin qu'elle comprenne pourquoi c'est si dur de s'aimer.
Une dernière raison de le voir: Kim Ki Duk devait avoir de gros besoins d'argent pour bâcler à ce point son film. Allez-y pour que le prochain soit meilleur (ou n'y allez pas pour qu'il s'arrête là)...