Si le vent soulève les sables est l'adaptation du roman de Marc Durin-Valois, Chamelle. Ce roman, paru en France en 2002, a reçu plusieurs prix l'année suivante, dont le Prix des Cinq Continents de la Francophonie, de la National Culture et Bibliothèques, ainsi que le prix "Amerigo Vespucci".
De son livre, l'auteur Marc Durin-Valois nous confie : "Chamelle est un livre qui ne m'appartient plus, que je n'ai jamais pu relire. J'ai été la main qui l'a écrit. C'est très particulier... Un écrivain est quelqu'un qui a un ego fort. Or, dans ce roman, j'ai simplement voulu faire passer une émotion et un message qui sont des souvenirs d'enfance, le souvenir de ces populations qui erraient dans une chaleur écrasante, ne possédant rien, privées de tout. Dire que ces gens-là existent. Et Marion poursuit par l'image ce travail et cette volonté. Un proverbe touareg dit : "Qui a fait le désert ?" et le vent répond "c'est moi". Et il se remet au travail parce qu'il n'arrête jamais.".
Après son film précédent, Nuages, Marion Hänsel avait envie de travailler sur la nature, et plus particulièrement des déserts, qui est un élément puissant et incontrôlable. Elle explique son choix : "Passer des semaines dans des lieux arides et isolés pour l'instant m'attire plus que des tournages urbains pris dans la foule et les embouteillages. Je voyais des couleurs, des espaces qui n'attendaient qu'un récit pour se mettre en place. Chamelle m'a apporté l'Afrique. Quand je vois l'état du monde et de la planète j'ai envie de faire des films qui "servent à quelque chose" et là, les hommes et le continent sont en danger."
La cinéaste a fait de nombreuses recherches pour trouver le lieu idéal. Elle a ainsi exclu d'emblée les déserts fait uniquement de sable et de dunes, que les gens ont pris l'habitude de voir. C'est à Djibouti qu'elle a trouvé l'endroit parfait, et elle a été immédiatement séduite par les habitants et les paysages, très variés entre ses décors de lave, de sable, de sel ou encore d'épineux.
Pour les rôles principaux, la réalisatrice a auditionné des acteurs professionnels à Bruxelles et à Paris, car elle n'en a pas trouvé à Djibouti. Si elle a tout de suite trouvé l'interprète de Mouna, il a été plus difficile de trouver un acteur pour le rôle de Rahne. C'est en voyant par hasard un court métrage belge qu'elle a su qu'Issaka Sawadogo était fait pour ce personnage. Quant au chameau du film, il a fallu six mois de dressage pour lui apprendre à porter des hommes et à être transporté dans un camion pour aller d'un lieu à un autre.
Par souci de neutralité, Marion Hänsel n'a pas souhaité désigner un pays particulier à travers son film. Elle a donc habillé les militaires avec des uniformes non identifiables.