Derniers Avis sur Coup de sang

Je me suis dit que j'allais me faire un p'tit film bien gai pour commencer l'année. Impression confirmée par la jolie caissière du ciné qui me lance "ah c'est vous le psychopate dans Paris qui veut voir "Coup de Sang" ? " (authentique ^ ^).

Et ça valait le coup, le film est franchement original : entièrement en caméra subjective, en N & B et construit selon le principe du compte à rebours ("meutre J-7, J-6...), avec un Pierre Arditi étonnant, qu'on ne voit que deux fois à l'écran mais qui fait tout passer par sa voix.

Par contre, le film est un peu long compte tenu du procédé utilisé (1h30 de caméra subjective, à la fin j'avais franchement mal au coeur) et quelques propos pseudo-sociaux disséminés ça et là un peu faciles.

Au final, pour reprendre une critique de ce film, c'est du cinéma qui cherche, et qui trouve souvent.

Je n'avais lu aucune critique sur ce film. Je ne savais donc pas du tout à quoi m'attendre. Quelle bonne surprise ! Le principe de la caméra subjective donne un caractère très intimiste et psychologique à ce film, le spectateur est dans la peau du personnage principal (joué par Pierre Arditi). J'ai été pris dans l'histoire des le début. Bien que le scénario soit sans véritable suspense, puisque l'on sait d'emblée que le personnage va commettre un meurtre à la fin du film, il nous tient en haleine jusqu'au bout.

"Coup de Sang" est à plus d'un titre un film rare. Tout d'abord, il utilise pratiquement du début à la fin le principe de la caméra subjective : on est quasiment dans la peau de Pierre Arditi, veuf depuis peu; on est censé voir ce qu'il voit. Autant dire qu'on ne LE voit pratiquement pas, ce que certaines fans vont peut-être regretter ! Ensuite, il a été tourné en DV puis recopié sur 35 mm, avec, entre temps un travail sur la couleur qui en fait en grande partie un film en noir et blanc avec quelques taches de couleur. Enfin la conduite du récit est très intéressante, avec ces journées de veuvage qui se succèdent les unes aux autres, toutes très similaires à la précédente, tout en étant, petit à petit, de plus en plus différentes. Avec aussi, chaque jour, cette annonce : meutre - 7 jours, meurtre - 6 jours, etc. Cest un film qui s'interroge sur le bonheur, est-il anesthésiant, sur le malheur, est-il source d'altruisme ? C'est un film qui marque les spectateurs, qu'on aimerait conseiller à tous les spectateurs, mais qui ne plaira pas à tous les spectateurs. Comme le dit le rélisateur lui-même : on rentre dès le début dans ce film ou on n'y rentre jamais.