Avis sur Carnage

Avant de sombrer dans la médiocrité, Michael Ritchie avait signé quelques belles réussites dont « Carnage » fait assurément partie. Presque drôle, souvent violent et doté d'un ton très caractéristique, l'oeuvre ne ressemble quasiment à aucune autre, la peinture faite par le réalisateur de cette Amérique profonde faisant froid dans le dos tandis que les personnages nous surprennent régulièrement. Il n'y a en effet rien de vraiment beau ici, simplement des gangsters moins pourris que d'autres et des jolies filles droguées probablement à leur insu que l'on vend au même titre que des animaux. Au milieu de tout cela, le toujours excellent Lee Marvin apparaît presque comme un saint face à un Gene Hackman étonnant en crapule entretenant une relation très particulière avec son frère, où seule la charmante Sissy Spacek apporte une réelle touche de douceur dans ce monde de brutalité et de trafic. Les scènes d'actions sont d'ailleurs impressionnantes et l'aspect « Nouvel Hollywood » dans lequel se fond assurément le film a vraiment de la gueule, une « gueule » que l'on est d'ailleurs pas près d'oublier... Sacré film, qui ne plaira sans doute pas à tout le monde car non consensuel, mais qui m'aura fait l'effet d'une vraie claque.

Etonnant que ce film arrive à fonctionner malgré son scénario minimaliste (un tueur doit récupérer du fric chez un trafiquant). Sans doute à cause de son côté dérangeant (qui persiste encore aujourd'hui) de l'insolite des situations, de quelques bonnes scènes choc, mais aussi de la prestation de Lee Marvin et du charme de Sissy Spacek.Spécial. Surprenant !

Un polar nerveux comme un coup de trique dominé par l’énorme présence charismatique d’un Lee Marvin plus minéral que jamais. Il doit affronter un Gene Hackman à contre emploi qui incarne le red neck idéal. Avec son frère et entourés d’une bande de nervis il font régner la terreur sur un secteur qu’ils ont décider de gérer pour leur propre compte refusant de payer le tribu mensuel à leur parrain. C’est ce dû qu’est venu réclamer Lee Marvin . Tout ce monde se connaît par cœur et chacun peut lire la partition que va lui jouer l’autre. Une lutte à mort s’engage entre les deux hommes avec une jeune femme au milieu jouée par la très juvénile Sissy Spacek. Chacun connaît l’issue de la partie et restera fidèle jusqu’au bout à sa ligne de conduite. A ce jeu-là c’est toujours Marvin qui gagne. A noter la blondeur marquée des chiens de garde de Hackman qui peut faire penser de la part de Ritchie à une allusion à l’homosexualité latente des deux frères. Impression encore renforcée par le chahutage à bras le corps entre les deux hommes dans leur bureau. Un très bon polar comme l’on n’en fait plus . D’ailleurs existe-t-il encore des Lee Marvin et de Gene Hackman dans le cinéma actuel ?

Décidement Lee Marvin est ce que l'on peut appeler une "gueule" de cinéma. Quel présence et quel charisme à l'écran. Dommage que Gene Hackman ne soit pas si souvent face à lui dans ce film dur et viril. La scène d'ouverture rappelle celle de "lord of war" quand on suit la balle, sauf qu'ici on suit le parcours de restes humains dans un abattoir! Le ton est donné pour ce film dans l'univers mafieux du sud des USA. Les scènes de poursuites et de fusillades dans les champs de blé et de tournesol sont des grands moments avec des plans fabuleux dignes d'un sergio leone. Un clin d'oeil sans doute aussi à Hitchcock avec la poursuite de la moissoneuse batteuse qui rappelle la scène de l'avion dans la mort aux trousses. Une très bonne surprise qui n'a peut-être pas exploitée à fond le scénario et Gene Hackman au profit de Marvin (on ne peut pas trop se plaindre non plus mais bon...). Sissi Spacek est sublime...

Une bonne entrée en matière comprenant la visite d'un abattoir ou l'on verra la confection de saucisses très spéciales, une ballade dans les plaines du kansas puis une confrontation hackman Marvin. L'intérêt du film s'arrête là car il n'y pas de scénario et les scènes d'actions ne sont pas terribles.

Un règlement de compte entre mafieux chez les rednecks, voilà ce que nous propose Michael Ritchie avec Carnage (1972), un titre brute de décoffrage et qui en dit long sur le film. Le principal intérêt ne réside pas dans son scénario (assez simpliste) mais plutôt dans sa distribution qui réunie dans les principaux rôles, un duo de choc, à savoir : Lee Marvin & Gene Hackman, dans le rôle d'un exécrable fermier qui trafique des jeunes orphelines comme du bétail. Le film commence plutôt bien, avec d'entrée-jeu, un générique nous montrant la fabrication des steaks-hachés et des saucisses (de quoi vous rendre végétarien) à base de viandes humaines (!). La suite nous entraîne dans une violente chasse à l'homme confrontant l'homme de la ville aux éleveurs, avec une scène mythique, celle de la poursuite à travers les champs de blés, entre une moissonneuse-batteuse, Lee Marvin & Sissy Spacek (qui en était à son second long-métrage à seulement 22ans, juste avant de connaître la consécration avec La Balade sauvage - 1975 de Terrence Malick & Carrie au bal du diable - 1976 de Brian De Palma).
Un thriller où l'ultra-violence est omniprésente durant 86 minutes, le tout porté par de très bons acteurs.

Carnage est un film de gangsters bien méchants mais ceux de la ville sont plus humains que ceux des champs.....en résumé, ce film joue sur l'horreur des rednecks et autres white trash au point que tout cela est caricatural et perd du coup beaucoup de son intérêt..... Le scénario est au final mou durant une grande période du film avant de se reprendre vers la fin mais on sent que le potentiel n'est pas exploité à fond c'est dommage et on termine par une punchline déclamé par Lee Marvin : "les villes sont tranquilles...comme toutes les villes", déjà à l'époque faut oser.....le jeu des acteurs ne sauvent pas ce presque nanar, même Gene Hackman joue sans conviction.....bon point, les paysages sont sublimes. La même année sort Délivrance, la claque......

Un film simple et efficace un bon polar des seventies qui nous offre un superbe face-à-face Marvin/Hackman peut-être que ça manque d'action mais Carnage est un film tendu du début à la fin ; cette descente chez les ploucs par un tueur à gage de Chicago vaut le détour. Ce film comporte quelques scènes marquantes comme la poursuite dans les champs avec la moissonneuse batteuse aux trousses de Marvin et Sissy Spacek ainsi qu'une fusillade finale explosive.

Le film s'ouvre sur un générique qui met déjà dans une certaine ambiance ; on peut affirmer que ce film risque d'être le plus haï des vegans et consorts ! Le film impose sa patte, un polar noir qui confronte la ville à la campagne, le chapeau-costard aux tiags-stetson, jusqu'à insinuer que les gangsters et autres tueurs des villes ne s'abaissent pas à la perversité et aux déviances dégénérées des rednecks du midwest. Le film aurait pu être encore meilleur sans cette fin un peu timoré, qui ne correspond pas au reste du film, en tous cas qui n'assume pas jusqu'au bout. En effet, on aurait aimé une fin plus pessimiste, plus cynique, moins happy end. Néanmoins, entre le caïd (Hackman) et sa horde de rednecks, les charmes de Poppy (Spacek), l'homme de main désabusé et impitoyable, les scènes marquantes et cette atmosphère digne d'un petit monde en autarcie le film est un polar assez unique qui mérite le détour.
Site : Selenie

On retrouve dans ce film Lee Marvin dans son rôle de type catalysant la violence pour notre plus grand plaisir. Et rien que ça c'est tellement agréable, voir ce grand type, qui fait jacasser les femmes qu'il croise, qui impressionne, se mêler d'histoires un peu sordides à base de saucisses humaines. C'était réellement appréciable. L'histoire est toute simple, un recouvrement de dettes, mais un recouvrement bien violent comme il faut dans une Amérique des grands espaces.

Le film n'est sans doute pas parfait, je l'aurais préféré plus nihiliste, avec une fin plus cynique, plus désabusée, mais le film marque. Il marque parce qu'il s'ouvre sur un abattoir où on transforme un mec en saucisse... Il marque parce que Lee Marvin se retrouve au beau milieu de femmes nue droguées et qu'il a le droit d'en récupérer une... On est en plein dans une sorte de fantasme de milieux friqués qui peuvent tout se permettre, violer, prostituer, tuer, sans jamais que la loi ne les rattrape.

Le film est peu bavard et il n'en a pas besoin, la gueule de Lee Marvin dit et fait tout. Elle captive avec sa sévérité, on sent qu'il n'est pas là pour rigoler. On est face à une virilité qui n'en fait pas forcément trop, juste un type qui l'incarne et qui va protéger une belle demoiselle.

Bref, c'était vraiment sympa.

C’est un film à voir pour la présence et les gueules de Lee Marvin et de Gene Hackman qui règlent leurs comptes façon western avec son scénario récurent : un type veut un truc, un autre ne veut pas. La poursuite et la tentative d'assassinat par une moissonneuse-batteuse dans un champ de blé n’a rien à envier à la scène culte de « La mort aux trousses » d'Alfred Hitchcock où Cary Grant est poursuivi par un avion.

Un beau duel entre deux superbes acteurs Lee Marvin et Gene Hackman, c'est ce qu'il faut retenir de ce film. La première scène est assez spéciale et se déroule dans un abattoir. On ressent la "lutte" ville-campagne mais l'intrigue reste assez simple et superficielle. C'est un peu dommage car si l'ambiance avait été un peu approfondie le film aurait pu être excellent.

Avis personnel. Trouver un film basé sur un scénario plus simpliste, ce doit être difficile. Une fois qu'on a compris que Lee Marvin est un homme de main très cher et très efficace qui vend ses services à des individus peu recommandables et qu'il va se frotter à Gene Hackman, gros truand qui ne respecte pas ses "obligations" envers l'un d'eux, on a pratiquement tout compris. Comme on veut être certain que personne ne le trouve sympa, on ajoute à Gene une activité ignoble: il vend des jeunes filles avec la même désinvolture que la viande ou le bétail de boucherie de son entreprise. En comparaison, Lee a presque l'air un ange égaré sur la terre. Surtout qu'il va sauver de l'horreur à laquelle elle était destinée l'une des demoiselles exposées [totalement exposées...] et droguées: Sissy Spacek. Puis, c'est l'affrontement ultra-viril qui ne pourra que se terminer par la victoire indiscutable de l'un d'eux (je ne vous dirai pas lequel... 😂). Comme dans tous les films d'action de ce genre, les fusillades sont évidemment invraisemblables. On voit même Lee Marvin manquer à la mitraillette une cible debout à dix mètres de lui tandis que lui-même échappe à tous les feux nourris dirigés vers lui. Pas grave: comme Charles Bronson, Lee Marvin est un genre à lui tout seul et, pour peu qu'un réalisateur arrive à installer un minimum de climat, c'est déjà vendable. La mise en scène, comme le scénario, fait dans la simplicité et c'est loin d'être dommage car l'important, c'est bien évidemment de pouvoir regarder bien à loisir la gueule à nulle autre pareille de Marvin (comme Bronson) et le joli minois (pas que le minois...) de Sissy qui joue si bien les victimes que son sauveur ne peut que tout casser autour de lui pour la récupérer quand Gene la lui a reprise. Je me suis donc laissé prendre au piège par la gueule à Lee, le charme de Sissy et le climat sombre et violent dans lequel macère cette horrible histoire. J'ai un peu honte, mais j'ai bien aimé, quoi!