Le duo Scott-Crowe reformé pour une nouvelle fresque épique, cela avait de quoi mettre en confiance, pourtant non, le résultat est loin de Gladiator. L’idée de faire une sorte de préquelle à la légende de Robin des Bois était bonne, et le film est sympathique à ce niveau là. Ridley Scott sait raconter des histoires, et il ne déroge là pas à la règle, malgré un aspect un peu fouillis. Pourtant tout ne suit pas. Curieusement, c’est peut-être là où on l’attendait que le film déçoit. En effet les personnages sont dans l’ensemble intéressants, plutôt bien travaillés, quoique certains soient franchement manichéens. Les séquences dialoguées et les échanges, notamment entre Robin des Bois et Marianne sont plutôt réussis, teintés d’humour, de tendresse parfois. Les personnages sont attachants, et il faut reconnaitre que le jeu des acteurs contribue largement à ce sentiment. La photographie du film est plutôt belle, les décors bons sans avoir la transcendance de Gladiator, la musique pas mauvaise elle non plus. Là où le film est vraiment un ratage, c’est dans les scènes d’actions. Molles, elles manquent cruellement d’intensité, et leur mise en scène est peu claire, parfois illisible. Comment le réalisateur d’Alien, de Gladiator, a pu se contenter d’un film dans lequel, lorsqu’une épée tranche, elle n’est pas tachée de sang ? La bataille sur la plage est totalement indigne de Ridley Scott. Par ailleurs le potentiel de Robin des Bois n’est pas pleinement exploité. Il doit décocher trois flèches de tout le film. Dans l’ensemble, sans être mauvais, ce Robin des Bois souffre de plusieurs facteurs. La comparaison avec les précédents Robin des Bois, la comparaison avec Gladiator, et la comparaison avec d’autres films ou séries récents sur le Moyen Age, nettement plus intenses. Ce film est fade, trop policé pour séduire pleinement, et il est sans véritable point fort. Il risque de vieillir très vite. Correct, sans plus.