Joe Strummer: The Future Is Unwritten : les secrets du tournage

Julien Temple a réalisé de nombreux clips (notamment pour David Bowie et les Rolling Stones) et documentaires sur l'univers de la musique, et sur le groupe de rock Sex Pistols en particulier. En 1977, il signe Sex Pistols Number 1, un bref portrait du mythique groupe de rock des années 1970. Trois ans plus tard, il réalise La Grande escroquerie du Rock'n roll, un autre portrait du groupe mais cette fois-ci vu à travers le prisme de leur manager, Malcolm McLaren, et de l'explosion du groupe en plein vol. Une oeuvre qualifiée par le prestigieux magasine américain Variety comme le "Citizen Kane des films Rock'n Roll". En 2000, il réalise le remarqué L'Obscénite et la fureur, qui remporte le prix du Meilleur documentaire décerné par la Chicago Film Critics Association.

La parole au réalisateur Julien Temple : "J'avais noué un lien très particulier avec Joe: nés la même année, nous avions en commun de nombreuses contradictions et expériences, à commencer par toute cette époque du milieu des années 60 à Londres, qui m'avait réellement pris aux tripes. Et ensuite, la période hippie, puis Glastonbury, en 1971. Puis le retour à Londres et le squat, et après ça, les débuts du mouvement punk. Nombreux sont les bouleversements dans la vie de Joe que j'ai vécus aussi. Ce film est donc aussi un peu une autobiographie, ce qui m'a facilité les choses. Nous avons aussi été aidés et inspirés par d'autres legs que Joe et ses proches nous ont fournis, que ce soit des témoignages sur pellicule, leur présence aux campfires ou leurs souvenirs".

Initiateur d'un punk mêlé de blues, de reggae et de musique ska, le groupe The Clash avait signé, de 1976 à 1985, des tubes planétaires comme London calling ou Should I stay or should I go. Joe Strummer, leader charismatique du groupe, a également travaillé pour le 7e Art, en tenant notamment de petits rôles dans La Valse des pantins de Martin Scorsese; Sid & Nancy d'Alex Cox; ou encore en 1988 avec Mystery Train de Jim Jarmusch. Il s'est aussi illustré en composant la bande originale de quelques films restés assez confidentiels.

Fondée par ses amis et sa famille en 2002 suite à son décès, avec des contributions du public, Strummerville est une oeuvre de bienfaisance reconnue d'utilité publique dont l'objet est de répercuter la contribution essentielle de Joe Strummer en offrant de nouvelles opportunités aux jeunes musiciens.

Joe Strummer affectionnait beaucoup les feux de camps, ou Campfire, ou les individus se rassemblaient pour échanger leurs vues et faire évoluer leurs idées. A l'origine organisés en coulisses du Festival de Glastonbury et baptisés "Strummerville", les feux de camps de Joe Strummer ont sillonnés le monde entier, pour finalement revenir dans le Sommerset, où un Cercle de Pierres le commémore désormais. Pour Julien Temple, ces campfire constituent un des thèmes centraux de son documentaire. Il explique: " au cours des dix dernières années de sa vie, c'est autour de ce feu de camp que nous avons eu nos plus profondes conversations. Tout comme du vivant de Joe, nous y avons donc rassemblé des gens de toutes les conditions sociales, pour écouter la musique qui le caractérisait et se perdre dans les flammes, parce qu'à la clarté d'un brasier, les gens célèbres n'ont pas plus d'importance que ceux qui ne le sont pas. Mener les interviews de cette manière, c'était nous dispenser du guide du documentaire conventionnel et véhiculer un sentiment sincère d'amitié".

La bande-son de Joe Strummer : the futur is not written comporte trois morceaux inédits, dont le fameux titre du Clash jamais sorti: (In The) Pouring Rain.