Ah Taken, Taken, Taken... En fait ce film aurait pu carrément s'appeller Tekken tant le personnage joué par Liam Neeson semble tout droit sorti du jeu avec ses coups de poing de forain et ses combos de malade de la mort qui tue. Le fait est que ce film m'a fort bien amusé sur le coup tellement que c'était de la merde mais qu'il m'est quand même apparu plus que détestable par la suite.
En gros c'est l'histoire d'un type, ancien agent secret ou un truc du genre, divorcé de sa femme remariée à un type riche ( Clichééééééééééé) et dont la fille canon mais vierge ( Clichéééééé) a été enlevée à Paris, ville de tous les vices et pêchés ( Bagdad à côté c'est un lieu de villégiature de luxe) par un espèce de commando albanais qui dirige la capitale de la France, pays caractérisé par un taux de corruption des forces de police supérieur à la normale et où parler anglais pour faire semblant d'être français est une chose courante et surtout totalement crédible. Bref autant dire que scénaristiquement parlant Taken c'est de la matière fécale premier choix.
Techniquement parlant c'est à peu près la même chose. Si les scènes sans action restent convenablement filmées que dire des scènes d'action? Un véritable milkshake visuel totalement illisible où on distingue à peine ce qui se passe ( Comme dans cet étron de Quantum of Solace). Le montage est épileptique et sérieusement c'est moche, on ne tire même pas une certaine jouissance des combats tellement on ne voit rien et qu'on ne comprend rien à ce qui se passe. Mais en fait ce qui caractérise le plus Taken c'est sa connerie abyssale. On atteint un certain seuil ici. L'américain agit en solitaire et en deux temps, trois mouvements te nettoie tout ce réseau clandestin à Paris, dévoile la corruption des vilains policiers français mangeurs de camembert et surtout te bute 50 bonhommes tout le long du film en ne ramassant qu'une balle à la fin, un peu comme dans Call of Duty sauf que dans ce jeu il y a quand même un semblant de scénario et qu'on prend plaisir à poutrer du nazi. Mais là le propos du film est tout bonnement dégueulasse. "Mais c'est quoi dégueulasse?" comme dirait Jean Seberg dans A bout de souffle, et bien ici c'est tout simplement le fait que tout est fait pour justifier le comportement ignoble du héros. De toute façon à part lui personne n'est gentil quoi, il y a du mauvais partout. Albanais, flics, français de base... Ce film est profondément raciste et détestable. Car vu que tout le monde est con, sauf Liam Neeson de toute façon, et bien autant donner carte blanche à celui-ci. Tire sur tout le monde, blesse la femme d'un flic de sang-froid... Bref fais tout ce que tu veux Liam, de toute façon t'as raison, la fin justifie les moyens. T'as 48 heures pour retrouver ta fille canon encore vierge ( Clichééééé) sinon après elle sera peut-être morte ou pire: elle sera dépucelée ( Et moi jeune spectateur impuissant je me tords de rire devant mon écran). Car les discussions autour de son hymen sont impressionnantes hein, je savais pas qu'une pucelle valait autant d'argent et donnait lieu à des enchères privées dans la cave d'un policier français, je sens que je vais faire un rapt ciblé dans une école maternelle, il y a moyen de faire fortune dans ce marché clandestin, merci Pierre Morel pour avoir trouvé ma vocation, Papa Besson t'a bien éduqué. Ah puis là je vais spoiler la fin, de toute façon elle est sans surprises, Liam Neeson en grand vainqueur de la mafia albanaise qui enterre la famille Corleone repart blessé mais victorieux, avec sa fille toujours vierge ( Clichééééé) sous le bras. Et puis merde ce film est un mensonge, on sait tous que l'actrice s'est tapé la moitié de l'équipe du tournage, comment voulez-vous qu'il y ait une once de crédibilité là-dedans hein, je vous le demande!
Bref tout ce pavé pour dire que Taken est une belle fumisterie mais irresistiblement drôle de par la connerie de son scénario, ses clichés à la pelle et surtout de sa réalisation épileptique qui donnerait envie de se suicider à Michael Bay. Un bel étron comme je veux en voir d'autres, Pierre Moral risque d'être mon chouchou dans un avenir proche, vivement que j'aille voir Banlieue 13. La scatophilie, ça vous change la vie.