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Nelly M.
81 abonnés
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5,0
Publiée le 21 octobre 2008
Retenu la phrase dite par Yolande Moreau, typique des autodidactes comme Séraphine de Senlis : "quand on fait de la peinture, on aime autrement". Malgré une lenteur un peu appliquée et un manque de fracas, quel beau film (comparable en intensité à l'Amant de Lady Chatterley !). Puissant hommage à la peinture champêtre, aux arbres, à la bonne vie de village. Touchante force de la nature que cette sauvageonne à chapeau, sociable mais à moitié gestionnaire, s'être crue d'un coup tout en haut laisse perplexe... Prises de vue comme autant de tableaux. Tableaux comme si Yolande Moreau les avait faits. Musique d'extase. Un moment d'éternité. Bel encouragement féminin à sauvegarder l'aspect primitif !
Une merveille de portrait pudique ! Pas de musique superficielle, tout fait sens ou tout est contemplation ! Yolande est littéralement habitée par le personnage. La composition semble si proche d'elle, une actrice douce et dingue. J'ai découvert ses compositions avec plaisir, je ne connaissais pas Séraphine l'artiste, je ne connaissais pas Séraphine la personne, bref je ne connaissais rien... Quelle beauté, quelle générosité dans ce personnage, le film est devenu pour moi un grand classique !
"La modernité en peinture dans un film qui inspire à peu près tout le contraire." La critique des Inrock résume en une phrase toute ma pensée. Ennuyeux, prévisible, aucun dialogue, une mise en scène molle, mais molle...7 Césars? Je me demande bien ce qu'ont pondu les concurrents...ZZZzZz
Une gentille illustration de la vie de Séraphine. D'une facture classique et d'un scénario prévisible. L'ensemble est agréable à regarder, mais la sobriété de la mise en scène peine à cacher les mollesses passagères du scénario. Yolande Moreau joue là certainement son meilleur rôle. Quelques scènes très touchantes.
D'une justesse incroyable, Martin Provost fait découvrir une femme d'exception, injustement non reconnue de son vivant. Possédée par le rôle, Yolande Moreau souffle l'écran comme jamais auparavant. "Séraphine" est un film personnel pour tous, d'un calibre bien assez rare au cinéma. Dommage.
Séraphine, selon son bienfaiteur Wilhelm Uhde, se place parmi les primitifs modernes plutôt que parmi les peintres naïfs. Yolande Moreau apporte sur nos écrans toute sa force de conviction à ce personnage. Femme de ménage au caractère fier et affirmé, l’artiste vit simplement et en contact avec la nature tout en disant leur fait aux bourgeois qui la rabaissent. Elle trouve dans les champs et autres endroits inattendus les éléments pour fabriquer ses couleurs et ses pigments et n’a pas l’approbation de ceux qui se targuent d’être amateurs d’art et veulent reconnaître une pomme sur un tableau. Le réalisateur retrace son ascension suivie d’un revirement progressif. Elle développe d’abord son talent, et la taille de ses toiles, grâce à la vente de ses tableaux mais l’exaltation mystique croissante va faire prendre à sa vie un cours différent. Nous suivons l’évolution de son art jusqu’à la folie, et ses relations complexes avec le marchand d’art allemand qui « ne collectionne pas pour vendre, mais vend pour collectionner », incarné brillamment par Ulrich Tukur. C’est la guerre de 1914 puis la crise de 1929 qui vont contrarier les projets de ce mécène. Séraphine est une femme rebelle qui n’accepte pas la tutelle et « que l’on n’achète pas », son mode de vie en fait une inadaptée à la société de l’époque, mais quel milieu artistique aurait accepté sans sourciller, avant une époque toute récente, de laisser une femme accéder à la gloire ? L’histoire de l’art fourmille d’exemple de femmes sacrifiées. Martin Provost, dans une somptuosité d’images permanente, tout en décrivant avec acuité le cercle restreint où vit l’artiste, nous fait assister à son processus de création au cours des années. Des toiles d’abord solaires, lumineuses, puis de plus en plus torturées, peuplées de fleurs et de feuilles qui deviennent sous son pinceau des êtres surnaturels, agressifs et effrayants jusque dans leur symétrie. Séraphine est sortie de l’oubli grâce à ce film fascinant.
Certes Yolande Moreau tire son épingle du jeu (quoique toujours à la limite du surjeu), certes les tableaux montrés à l'écran sont d'un somptueuse beauté et on a vraiment l'impression de découvrir une artiste grace à ce biopic, certes le metteur effectue un travail de reconstitution digne d'interêt.
Mais il manque quelque chose dans ce récit quelque peu apprêté, une flamme, un vie, une passion qui ne passe presque jamais et cette absence de folie et de force relègue le film au rang d'un téléfilm de grand luxe.
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12 157 critiques
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3,5
Publiée le 25 janvier 2011
Sèraphine de Senlis ètait une artiste peintre française dont l'oeuvre est rattachèe à l'art naïf! Dans ce beau film qui lui rend hommage, on assiste avec èmotion aux èlans mystiques de cette femme et à sa dègradation psychique inexorable! Finement ècrit, rèalisè et interprètè, un beau portrait de femme (et l'èvocation juste d'une èpoque), pour une oeuvre destinèe à un public particulier, où tout est dans la sobriètè dans le jeu, où la lumière est pâle mais expressive! Cèsar de la meilleure actrice 2009, Yolande Moreau interprète admirablement cette femme simple, banale à première vue, voir un peu simplette, qui possèdait de par sa folie douce, ce talent extraordinaire de manier les pinceau et de peindre la nature infiniment vivante, de faire d'une nature morte un flot de formes se mouvant les unes dans les autres, faisant du naturel quelque chose de surnaturel! Laurèat de sept Cèsars (dont le meilleur film) et devant une camèra contemplative qui prend parfois un peu trop son temps, "Sèraphine" se situe souvent dans la contemplation et dègage une force esthètique! Yolande Moreau y est pour beaucoup avec son regard innocent, entonnant des cantiques, pour comprendre ce qu'est le miracle de la peinture...
Bien que pas très frillant de ce genre de film, j'avoue avoir été bluffé par l'ensemble du film. Une prestation à la hauteur de ce que l'on attend avec des décors plus que somptueux. On se laisse entrainer petit à petit dans l'univers de Séraphine... Bien que la fin peut paraitre un peu long, le tout est grandiose, et de toute beauté!^^ Le film que beaucoup attendait! Une bonne leçon de vie!
L'échec dans la transposition du phénomène pictural au cinéma réside dans l'impuissance propre aux mouvements à retranscrire la félicité du Beau figé. «Séraphine» (France, 2008) de Martin Provost se lance dans cette tâche difficile qui consiste à rendre sensible l'apparition d'un don tout en traduisant, par le biais des moyens cinématographiques, la sensibilité de l'image peinte. La réussite de «Séraphine» provient de la façon dont Provost exprime la délicatesse de l'activité de peindre, non pas tant par les mouvements languides de caméra que par la ténuité fabuleuse du jeu d'Yolande Moreau. De l'innocence qui transparaît à travers le ton de sa voix et la quiétude de ses postures résulte le sentiment d'une stagnation. Déployant ce sentiment par le biais d'un montage lent et d'une mise en scène soucieuse de peu manipuler le déroulement temporel, Provost étaye l'interprétation de Moreau et réussit à retranscrire, sans plaquer, le phénomène pictural. «Un coeur simple», sorti au cours de la même année et employant le même registre de mise en scène, tentait de traduire Flaubert. En vain, il demeurait davantage de maladresse que de sensibilité.Le titre de «Séraphine» présente davantage que le nom de la protagoniste éponyme, il témoigne de la légèreté toute angélique qui compose l'interprétation de Moreau et la réalisation de Provost. Comme béni des anges et bercé du travail des hommes, «Séraphine» s'éteint sur un plan semblable à une peinture de De Senlis : assise à côté d'un arbre multi-centenaire, Séraphine contemple l'objet qui a hanté son oeuvre : la floraison prolifère des arbres. En terminant sur ce plan, Provost signe la ligne de conduite qu'a suivi sa réalisation et qui consiste à témoigner autant de Séraphine en tant qu'être social que d'exprimer le contenu formel de son oeuvre picturale. A l'échelle d'un seul film, Provost approche une des entreprises les plus périlleuses du cinéma : entrecroiser le mouvement avec la catalepsie esthétique de la peinture.
Un beau film, un film qui mérite tous ses Césars. Cependant, Séraphine n'a pas éveillé ma sensibilité. Je me suis ennuyé. Il y a quelque chose de distant dans ce film, on ne se sent pas concerné. En tant que spectateur, je ne suis pas du tout rentré dans l'histoire. Par contre, l'interprétation de Yolande Moreau est splendide!
Yolande Moreau confirme ce que beaucoup savaient déjà : elle est une très très grande actrice ! L'atmosphère où elle évolue avec grâce et une lenteur hypnotique, emmène le spectateur au coeur de cette société provinciale, mi-rurale, mi-ouvrière du XIXème. Séraphine en total décalage avec son époque vient d'un autre univers, c'est une extra terrestre égarée. Elle est juste illuminée par sa folie créatrice, par son amour démesuré de la nature, de la vie. Yolande Moreau est complètement habitée par son personnage.Ses promenades au coeur du village, dans les prés, à la rivière ; ses visites chez l'apothicaire, chez le marchand d'art ; ses nuits à peindre nous "rivent" à l'écran. A ses côtés, Ulrich Tukur, dans un rôle difficile, car discret, est lui aussi éblouissant de tact. Les deux acteurs principaux sont servis par un scénario limpide et captivant, une photographie et des lumières magnifiques, une direction d'acteurs très réussie, au final une réalisation très réussie.
Séraphine Louis dit De Senlis artiste peintre Française du siècle dernier, assez méconnue du grand public, est dévoilée grâce à une Yolande Moreau remarquable qui lui rend un très bel hommage avec cette interprétation magistrale d'une femme simple au talent caché étonnement pleine de vie, d’humanité et d'espoir. Avec beaucoup de sobriété et de simplicité, à l’image de ce surprenant personnage, le film retrace un parcours digne, courageux mais embûché qui méritait d'être adapté sur grand écran. Les trois étapes majeures exceptionnelles et bouleversantes de sa vie (le rêve de la célébrité, le cauchemar de la réalité puis finalement la folie qui s’empare du personnage) font de SERAPHINE un biopic de qualité grâce, entre autre et surtout, à une actrice qui n'a plus rien à prouver, quant à elle, de son talent immense d‘actrice.
Simple et émouvant, ce film relate un destin peu ordinaire, et assez stupéfiant en fin de compte. Ne connaissant rien du personnage, j'ai été bluffé par les toiles de l'artiste. Du coup, j'ai trouvé le film très captivant. Mention spéciale à Yolande Moreau, la musique et la photo.