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baudrex
2 abonnés
8 critiques
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5,0
Publiée le 2 mars 2009
Le meilleur film de l'année 2008... César du meilleur film mérité Notons l'incroyable performance de Yolande Moreau César de la meilleure actrice mérité
Séraphine est un film charnel illustrant les relations que la terrienne et mystique Séraphine Louis entretient avec la nature qui l'entoure. A ce titre, la première partie, contemplative et muette, est la plus réussie (comme un écho à la sensualité envoûtante du Lady Chatterley de Pascale Ferran). On mesure alors le lien entre Séraphine et la matière, le plaisir qu'elle prend à embrasser les arbres, sentir le vent, glisser sa main dans l'eau, et surtout préparer sa peinture. Le sang, la cire, la glaise, les fleurs cueillies au bord des chemins, illustrent cette osmose entre la domestique corvéable et son œuvre primitive. Les scènes de création arrivent tardivement et on les savoure d'autant plus que l'attente fut longue. Ainsi voit-on Séraphine peindre de tout son corps dans un clair obscur rituel dédié à la Vierge et peuplé de chants religieux. Le reste du film avance de manière classique. La rencontre de Séraphine et du collectionneur Wilhelm Uhde (qui a tout du miracle), la manière dont celui-ci va vouloir faire entendre à l'artiste qui ne veut rien entendre qu'elle en est une, la réaction de Séraphine à ce changement de statut, tout s'articule dans une narration juste et sincère mais sans doute un peu trop illustrative et pas assez inventive. Mais celle qui habite à la fois le film et son personnage est évidemment Yolande Moreau. Tour à tour soumise et frondeuse, entêtée et inquiète, ensorcelée et naïve, c'est elle qui fait de Séraphine Louis cette terrienne lunaire capable de peindre ces grands tableaux troublants et presques diaboliques. L'actrice ne livre pas pour autant de performance, elle incarne à sa manière, les pieds sur terre et les yeux au ciel, la personnalité complexe d'une artiste impulsive et obstinée, vouée comme tant d'autres à cette époque, à finir ses jours dans un asile...
Le cinéma français produit trop peu de films de cinéma. Coup de maître avec Séraphine, qui ne possède sans doute qu'un défaut, celui de susciter une curiosité pour le personnage sans nous le faire connaître. Alors peut-être est-ce justement le personnage... Toujours est-il que Yolande Moreau, renversante, incarne ce mutisme comme personne d'autre. Préférant le terme de sobriété à humilité, qui ne fait qu'enfermer le cinéma français dans ses complexes et le fige dans ses cahiers des charges de la bien-pensance, Séraphine revêt les atouts rares d'un cinéma français décomplexé, grace à un réalisateur de talent et des acteurs excellents.
j'ai decouvert ce film grace aux cesars qu'il a reçus, sinon je serai surement passé à coté. il fait un peu trop "art et essais" à mon gout, cad il s'y passe pas grand chose et on voit bien que c'est pas un film à gros budget, on est loin du blockbuster americain c'est clair. cependant jai beaucoup aimé la poesie qui s'y degageait, le film m'a bcp ému,yolande moreau est parfaite dans ce role.je ne connaissais pas du tout la vie de seraphine de senlis mais jai été déçu parla fin ^^ jaurai preféré un denouement plus glorieux.mais bon on va pas refaire l'histoire de l'artiste pour le bien du film non plus...hormis cette deception et la durée du film (un tout petit peu trop long à mon gout),je l'ai trouvé tres bon,et jai bcp apprecié de devoir retourner dans un cinema un peu miniscule pour voir cette oeuvre.ça change! apres je sais que ma cherie s'est profondement emmerdée donc ce film n'est clairement pas pour tout le monde. faut avoir un peu de sensibilité et de curiosité de l'art je crois.si vous voulez un film d'action où il se passe plein de trucs c'est pas pour vous ^^
Le film m'a arraché des larmes. Il est difficile d'être de marbre face à la vie de Séraphine. L'actrice est superbe, beaucoup de grâce. Grâce qui manque un peu à Martin Provost. J'ai imaginé si le film avait été réalisé par Jane Campion (Un Ange à ma Table)... Ce qui m'a manqué, c'est peut-être les longues années passées au couvant et l'influence de l'Art du vitrail sur Séraphine. Le montage est un peu brouillant. Ça reste un film marquant, qui ressuscite une artiste, une femme exceptionnelle. Pour ça, je dis merci à Martin Provost et à Yolande Moreau.
Si Louise Bourgoin ne méritait pas haut la main le César de la meilleur actrice cette année pour son rôle vénéneux dans la fille de Monaco, il irait droit à Yolande Moreau, corps pataud et trivial qui exprime et incarne une sensualité débordante, une vie de l'esprit mystérieuse et féconde, et surtout la même vivacité que les herbes folles, toute la vie mystérieuse qui s'y réfugie, et les bourgeons qui éclosent en fleurs sauvages et exhalaisons qui caressent et essaiment les toiles de Séraphine, formant autant de forêts denses et encore vierges. La facture académique du film ne rend pas l'exubérante luxuriance de sa peinture, mais n'en reste pas moins très honorable, offrant un abri aussi intime, discret et élégant à son chant créateur et mystique, que le regard de son mécène, préservant le secret de ses couleurs et toutes ses ramifications ésotériques
Quelle actrice! Yolande Moreau est tout à fait stupéfiante dans son interprétation de Séraphine de Senlis, une peintre naïve du début du siècle, et mondialement reconnue par la suite. Sans un mot, avec un regard, une attitude, un geste, elle nous touche et donne vie au personnage de cette autodidacte de la peinture moderne. Tour à tour extasiée, déprimée, hyper active, puis isolée de tous, Séraphine vit sa peinture comme un exutoire à sa vie simple. Sans jamais avoir entendu parlé de cette artiste qui a fini à la fosse commune, on est porté tout le film, lent par moment, par les images qui pourraient être presque toutes des tableaux, et par cette histoire hors du commun. Le film est à voir, et les acteurs à applaudir. Une vraie oeuvre d'art en image.
Séraphine nous touche, nous bouleverse et on l'adore et cela n'est possible que grâce à la performance de Yolande Morreau qui porte son personnage dans sa gestuelle, son langage elle est épatante et magnifique. C'est une très grande actrice!
Film encensé aux derniers Césars surtout destiné à mettre en valeur je jeu atypique de Yolande Moreau. On se demande d’ailleurs si le choix d’aller rechercher ce peintre oublié n’était pas uniquement destiné à permettre à Yolance Moreau de décrocher son deuxième César. Une fois cette remarque faite il ne reste pas grand chose que de regarder cette gigantesque femme enfant peindre ses toiles devant la caméra. Je suis sans doute injuste mais la volonté extrême de faire dans le « dépouillé » empêche les émotions de surgir là où le destin de cette femme sortie par hasard de sa condition pour sombrer rapidement dans la folie aurait du nous prendre aux tripes. Dans un registre similaire « Thérèse » d’Alain Cavelier par un mode de narration très original m’avait bouleversé. Dommage.
Film à la réalisation sobre, "Séraphine" laisse la part belle à l'interprétation d'une Yolande Moreau remarquable. Le destin passionnant de cette artiste-peintre méconnue permet en même temps un voyage dans la société d'avant-guerre. Mais ce film est aussi l'histoire d'une relation singulière et inattendue entre deux êtres, contre vents et marées. Brillant.
Un film monacale magnifiquement interprèté par Yolande Moreau. Tous les acteurs sont excellents, dans ce film d'une beauté absolue. Yolande la grande irradie et nous fait partager sa passion pour le bonheur, mais aussi pour le malheur. Une découverte pour moi qui ne connaissait pas du tout Séraphine de Senlis. Ce film m'a rappelé le "Van Gogh", même pureté, même interpétration.......... Dommage qu'il y ait peut être 10 mn de trop, mais ce n'est pas important; à voir absolument et d'urgence pour que des films comme celui là puissent continuer d'exister.
Une œuvre d'une belle humanité mais pour le moins bizarre, voir déroutante. La première partie du film nous offre un excellent travail sur le fond et la forme : tout d'abord sur la forme très austère et froide de ses personnages mais également sur leur fond qui s'avère être d'une chaleur d'âme et d'une générosité sans égale. Yolande Moreau est magistrale de bout en bout dans ce rôle de petit bout de femme austère mais attendrissante. Le film est très humain dans la mesure où il y a un peu de Séraphine en chacun de nous : tantôt naïve et fragile, tantôt mure et impartiale, Séraphine ère dans un monde qu'elle ne comprend pas, ou qu'elle comprend trop. La seconde partie du film en témoigne et bascule dans le drame, pointant du doigt la noirceur et les tourments de l'âme, de l'Homme. Une très belle œuvre qui donne à réfléchir.