« Calvaire » nous avait présenté un cinéaste atypique qui s’attaquait habillement au cinéma de genre avec un film ovni, qui, malgré ses quelques défauts marqua les esprits de part son esthétisme sombre et ses scènes trash. Aussi, j’étais très impatient de découvrir le nouveau film du prometteur Fabrice Du Welz. Dans « Vinyan », il est donc question d’un couple (Emmanuelle Béart / Rufus Sewell), dont le fils a disparu lors du Tsunami de fin 2004. Six mois après le drame, ils croient reconnaître leur enfant sur une vidéo et décident de partir le rechercher… commence alors une quête désespérée au cœur de la forêt birmane. A partir de ce pitch, le réalisateur nous propose un film trip, hallucinogène et sensoriel qui confirme les qualités de metteur en scène de Du Welz. Plus que l’histoire en elle-même, le film subjugue par ses qualités formelles. Le générique de début est très graphique, proche de l’univers de Gaspard Noé (il m’a fait pensé à celui d’Irréversible), les sons sont impressionnants et saisissants et les images sont léchées et magnifiques. Petit à petit, l’œuvre passe du drame au métaphysique et au fantastique, on ne comprend bientôt plus tout ce qui se passe mais on reste hypnotisé, car avant tout « Vinyan » est une film d’ambiance et d’atmosphère. Rufus Sewell est impeccable mais c’est surtout Emmanuelle Béart, peu habituée au cinéma de genre, qui est époustouflante, elle donne vraiment l’impression de mettre toute ses tripes dans cette aventure et propose une performance très convaincante. Malgré tout, il manque à « Vinyan » quelque chose d’essentiel : son scénario n’est pas assez aboutit, et il n’est pas toujours évident de se sentir concerné par ce qui arrive et le film risque d’en laisser plus d’un sur le carreau. Cependant, bien qu’il ne soit pas parfait, « Vinyan » confirme le talent de son réalisateur qui ose proposé un cinéma audacieux et qui sait prendre des risques , et rien que pour ça, j’ai envie de le défendre. En attendant son chef d’œuvre.