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    Tristana
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    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    913 abonnés 4 837 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 décembre 2016
    Une variation autour du thème de « l’école des femmes » de Molière où la femme complètement sous le joug de son protecteur, accède aux plaisirs de l’amour avec un peintre.
    Bunuel y introduit un certain sadomasochisme car la femme va revenir chez son protecteur avec son amant!!! Et elle ira même jusqu’à dire « Lope ne m’aurait jamais emmené chez un autre homme »!!!!!
    Le film est pourtant assez long et avance trop doucement. De plus le personnage de Deneuve est au final assez pénible et détestable.
    Flotibo
    Flotibo

    41 abonnés 1 440 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 juillet 2013
    Après avoir vu Belle de jour, j’ai enchaîné avec Tristana. Malheureusement, j’ai trouvé le film bien en deçà du précédent malgré la présence de Catherine Deneuve. Le film manque de rythme et on reste un peu sur sa faim.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    208 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 mai 2007
    Classicisme hanté par un surréalisme vacant, voilà qui résume bien «Tristana» (France, 1970) œuvre de fin de carrière de Luis Bunuel. Loin des scènes choquantes d’un «Los Olvidados» (Mexique, 1950), «Tristana» n’en est pas moins pessimiste. Thématiquement, le film traite des affres de la passion amoureuse. Don Lope (Fernando Rey), tuteur de Tristana (Catherine Deneuve), confie un jour à ses amis qu’il n’aura de relation ni avec la femme d’un ami, ni avec une innocente. Or Tristana incarne l’innocence même. Elle est une fille pieuse et chaste. Epris par une passion mystérieuse, Don Lope devient amoureux de sa «fille». Derrière des discours libertin prônant la liberté totale de Tristana, Don Lope fait d’elle son amante. Va croître en la jeune innocente un repoussement pour son tuteur. Elle finira par le tromper avec un jeune peintre (Franco Nero). C’est l’amour étouffant et passionel de Don Lope pour Tristana qui va faire de l’innocente jeune fille, une femme horible. Le film s’achève sur une note pessimiste, noire, à l’image des œuvres de Bunuel. Si «Tristana» demeure fidèle au cinéaste, c’est dans le scénario (et notamment les dialogues) que le bas blesse. Sans grande originalité, l’histoire a du mal à se poursuivre, comme si Bunuel filmait avec réticence, voulant retenir un peu plus chaque instant comme pour le rendre plus cruel. Bref, une certaine latence pèse sur les images. Hormis cela, la patte surréaliste du cinéaste demeure toujours notamment dans les rêves que fait Tristana ( décidemment Bunuel aime faire faire d’étranges rêves à Deneuve ( cf. «Belle de jour» (France, 1966) ). En conclusion, «Tristana» (France, 1970) est un film où rien ne semble se passer mais où au final, la métamorphose causée par un trop plein d’amour frappe.
    Akamaru
    Akamaru

    2 797 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juillet 2013
    Luis Bunuel n'en s'en est jamais caché. Don Lope,ce vieil aristocrate oisif,libéral,anti-clérical et subtilement autoritaire,c'est lui. Alors qu'à Tolède,à la fin du XIXème siècle,la société espagnole est en train d'évoluer radicalement,Don Lope est parfaitement à l'abri dans sa demeure,entouré d'une domestique qui accède à toutes ses demandes et d'une jeune orpheline qu'il finit par conquérir à force de patience et de ténacité. Cette dernière est incarné par une Catherine Deneuve très étonnant,teint en châtaing,chignon serré. On ne sait trop si son personnage est d'une naïveté désarmante ou d'un diabolisme bien caché. Ses rapports avec Don Lope(l'acteur fétiche de Bunuel,très impressionnant ici) évoluent sans cesse entre père/fille et mari/femme. Cette ambiguïté se ressent à tous les étages,et donne tout son sel à ce film semi-autobiographique,polémique car accordant toute sa tendresse aux anti-conformistes. Les signes contre la religion sont également légion. "Tristan"(1970) pâtit peut-être de son rythme lent et de sa mise en scène théâtrâle,mais il est très vindicatif envers les petits-bourgeois,aux sombres desseins derrière leurs oripeaux de luxe.
    Pascal
    Pascal

    117 abonnés 1 393 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 juin 2021
    Tristana est un film sur lequel mon opinion a varié au cours des années. Comme je suis un admirateur de l"oeuvre de Bunuel ( j'ai vu l'ensemble de sa filmographie) j'ai visionné au moins quatre ou cinq fois Tristana au cours du temps. Je le considère comme un grand film et j'ai toujours beaucoup de plaisir à le voir. On relèvera parmi les dialogues, une critique directe du travail salarié vu comme un esclavage, ce qui renvoie notamment à Nietzsche et son fameux " tout homme qui n'a pas les deux tiers de son temps libre est un esclave ". C est aussi un regard lucide sur l'incohérence des comportements humains mus par les passions plus que par la raison, la force du désir qui conduit Don Lope à sa perte, le côté versatile, irrationnel, vénéneux se retrouve aussi chez la femme qui n'est pas épargnée, (incarnée ici par Catherine Deneuve). Évidemment Bunuel donne ici encore un coup de griffe à l'église et surtout à ses représentants qui finalement sont eux aussi "humains trop humains ". On pourra toujours gloser pour déterminer si Bunuel a fait mieux dans d'autres films. Pour ma part, je pense que Bunuel est un immense réalisateur et qu'il faut voir ses films les plus importants (Tristana en fait partie) afin que la vision de chacun d"eux se bonifie et s'éclaire. Ajoutons que les amateurs exclusifs de blockbusters et de jeux vidéos passeront leurs chemins.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 31 août 2009
    Culte ! le film ! brillantissime !
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 10 mars 2014
    Après avoir fait tourné le regretté Laurent Terzieff sur "La voie lactée", celui qui avait reçu Lion d'Or à Venise en 1969 pour "Belle de jour" sortait son tristement célèbre "Tristana" (1970), l'un de ses derniers films.
    Synopsis : Tristana, jeune orpheline, est recueillie par un aristocrate qui en fera son amante. Tombant amoureuse d'un peintre de jeune augure, elle quitte le foyer. Mais une tumeur au genou la pousse à revenir vers son premier amour... .
    Avec une nécrose et une monstruosité incroyable, Luis Bunuel s'évertue à tomber dans une misogynie intraitable et dans un anticonformisme total. La partition des acteurs, tout aussi magistrale soit elle, marque le fil conducteur de "Tristana". D'une pudeur désenchanté, Luis, de par un scénario fort simple, alambique les situations pour les traiter de son aura toute particulière, malsaine, noire, misogyne et autoritaire à souhait.
    C'est avec amertume et sans opinion que l'on ressort de "Tristana". D'une noirceur encore plus malsaine, "Tristana" est l'autre penchant de "Viridiana". Et encore de montrer les paradoxes d'un Bunuel tout en puissance... . Malheur, oh malheur ! ...
    Ici, Luis Bunuel ne peut plus s'offrir son fétichisme habituel. Avec le personnage de Tristana, il s'évertue à changer la donne et à montrer Catherine Deneuve sous un autre feu que celui de "Belle de jour".
    On assiste ainsi à l'un des films les plus personnels de Luis Bunuel (je trouve). L'atmosphère qu'il nous tend ne nous rend pas sourd, bien au contraire. D'Espagne au Mexique et du Mexique à la France, cet artiste touche-à-tout ne rentre pas dans ses vices les plus incestueux soient ils, il nous les transmet avec sa patte inimitable. Ici, Luis brosse le portrait d'une aristocratie et d'une forme d'autoritarisme en fin de vie. Fernando Rey (dans l'un de ses meilleurs rôles sans aucun doute !!) apporte ici toute la nécrose de son talent et, de par la force d'interprétation qu'il dégage, fait avancer le film à lui tout seul. Excellentissime ! Avec ce rôle, il se donne à Bunuel, se lâche, et ose. Brillantissime ! Plus qu'une interprétation, ce Fernando montre que son absence de l'écran ne se fait pas ressentir. Du grand art à tous les étages. Alléluia !
    Quant à elle, Catherine Deneuve, aussi méconnaissable soit elle, avance dans l'antagonisme des classes et illumine de son talent naturel la classe française dans cette production espagnole. A ses côtés, la non moins sublimissible Lola Gaos (elle avait joué dans "Viridiana" et ira tourner dans "Folie meurtrière" de l'italien Tonino Valerii) fait tout pour sauver les charmes inhérents d'une bourgeoisie qui fait un peu trop décrépie aujourd'hui. Toujours côté casting, le charme de "Tristana", c'est aussi le fougueux Franco Nero qui, dans le rôle du peintre, assure un rôle dramatiquement correct et positivement hautain : ce que j'appelle la classe à l'italienne dixit les Gassamn et autres Tognazzi. Tous mes chapeaux Franco ! L'inoubliable Django de "Django", c'est lui, assurément !!!
    Toujours dans le charme inhérent de "Tristana", c'est bien sûr la mise en scène classieuse de Luis Bunuel. D'une peinture certes iconoclaste à la désuétude de la sujette en passant par le thème de la religion sur un ensemble peinture surréaliste, cette ode à la différence ne se fait pas attendre. Parfois décrépie, avec le choix d'un rythme lent (qui fait grandement penser à "Viridiana"), "Tristana" peut marquer les esprits comme elle peut ne pas le faire. En revanche, Bunuel enlève son humilité coutumière, se purge de toute sa réserve pour nous saupoudrer et distiller tout le poignard dont il a le secret.
    Pour terminer, "Tristana" est une œuvre forte qui en découragera certains.
    Spectateurs, cette enjambée lyrique (pour la mise en scène englobant le trio Deneuve/Gaos/Bunuel) n'est pas accessible à tous et ne saura captiver les bunueliens seulement, n'en déplaise à Fernando !
    Accord parental souhaitable.
    ffred
    ffred

    1 497 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 mai 2021
    Un Bunuel et un Deneuve que je n’avais jamais vu. Je me suis un peu ennuyé. Et beaucoup de mal avec l’actrice française doublée en espagnole par une autre voix. C’est assez ambigu, assez misogyne, sans doute très incorrecte pour l’époque. Mais j’ai trouvé cela trop mou, sans émotion, et les acteurs pas vraiment convaincants. Il paraît que Bunuel ne voulait pas de Deneuve mais qu’elle a été imposée par la coproduction française. Ceci explique peut être cela. Au final, pas vraiment aimé, et vite oublié.
    Hotinhere
    Hotinhere

    416 abonnés 4 736 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 juin 2021
    La vengeance est une femme !
    Un drame sentimental cruel qui porte un regard acide sur les relations humaines avilissantes, desservi par le doublage agaçant de Deneuve en espagnol.
    ronny1
    ronny1

    29 abonnés 910 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mai 2021
    En revenant à Tolède, sa ville, Luis Buñuel réalise en 1970 avec « Tristana » sans doute son film le plus personnel. Reprenant tous les petits faits et gestes de ses films précédents, Don Lope (Fernando Rey) est une synthèse des personnages masculins de l’œuvre du cinéaste et de Buñuel lui-même. Aristocrate anarchiste de gauche, anticlérical et anticonformiste, prônant le libre arbitre de chacun face au carcan des convictions, mais s’appliquant parfois des idées réactionnaires, même s’il est capable d’autodérision affirmée comme la dégustation du chocolat chaud avec les prêtres. Toutefois, lorsque passe un jupon… Ainsi, en contradiction avec les idées qu’il assène à longueur de film, il abuse sans remords du consentement formel de sa nièce et filleule, orpheline qu ‘il a recueillie, la belle et jeune Tristana (Catherine Deneuve), encore mineure, qui devient sa maîtresse. Des relations incestueuses à l’amputation (on est bien chez Buñuel), la douce jeune fille deviendra un mélange d’érotisme (comme lorsqu’elle montre ses seins au jeune sourd muet ou encore lorsqu’elle déambule dans le couloir sur ses béquilles (1)) et de rancune acariâtre. Don Lope lui a enseigné le sens des libertés, ainsi elle part avec son amant, avant de revenir et l’épouser. Infirme, elle transformera son ménage en enfer, avant de trouver enfin la liberté dans un final cruel d’une sécheresse stylistique percutante. Parallèlement à ce récit sans pitié, le réalisateur et son scénariste Julio Alejandro, mènent une réflexion sur le temps et la vieillesse d’une part et la modification de la personnalité d’autre part. Si Don Lope se bat avec une hypothétique rédemption vis à vis de son seul amour au crépuscule de la vie, Tristana est façonnée par des évènements qu’elle a choisis en partie seulement. Cette évolution dans les costumes de Deneuve, contraste dans un décor aux teintes automnales, en accord avec sa couleur de cheveux et ses vêtements d’amante, avant de basculer dans le noir, y compris lorsqu’elle se marie (rien à voir avec le film de Truffaut). En plus de ce travail sur la couleur et les décors, les mouvements de caméra de Jose F. Aguayo sont d’une justesse qui colle parfaitement aux intentions. Catherine Deneuve dans un des rôles les plus intéressant de sa filmographie, est belle comme jamais, opposée à la fois sur le look et la personnalité à « Séverine/Belle de Jour ». Face à elle, Fernando Rey exprime parfaitement l’amour et la luxure, la passion et la retenue, les certitudes et le désarroi, le non conformisme et les traditions, la sincérité et l'hypocrisie. Ce casting est complété par une Lola Gaos pleine de finesse et de compréhension et Jésus Fernandez dans le rôle de son fils sourd muet onaniste, qui partage avec le patron de sa mère, l’obsession liée aux jupons cités plus haut. Malheureusement il y a Franco Nero, imposé par la co-production italienne. Juste bon lorsqu’il retourne une baffe à Fernando Rey, car sinon son jeu oscille entre transparence et encombrement bruyant. Il plombe en partie ce qui, avec un autre que lui, aurait été un chef d’œuvre. Malgré ces réserves, « Tristana » est un grand film somme que tout amateur de Buñuel se doit d’avoir vu.
    (1) Luis Buñuel taquin : "Catherine Deneuve n'est pas précisément mon type de femme, mais boiteuse et maquillée, je la trouve très attirante".
    cylon86
    cylon86

    2 252 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 août 2017
    Après "Belle de jour", Luis Bunuel retrouve Catherine Deneuve pour lui offrir un rôle sur mesure dans un film au ton qui semble assagi. Avec "Tristana", histoire d'une jeune femme devenant pupille puis maîtresse de son tuteur, Bunuel se fait plus discret sur la provocation pour faire de son récit une œuvre sèche et impitoyable aussi bien sur la vieillesse que sur les relations humaines. Difficile de ne pas voir en Fernando Rey (excellent en bourgeois oisif critiquant sa propre classe pour finir comme elle) l'alter-ego du cinéaste, un homme vieillissant qui a peur de se voir vieillir et d'attirer les vautours (autrement dit les bigots et les curés) dans le processus. Face à Rey, Catherine Deneuve (en rousse) compose une Tristana toute mignonne d'innocence qui se transforme peu à peu en figure autoritaire, se montrant intransigeante, terrifiante et en même temps fascinante. Filmé sobrement par un Bunuel très inspiré révélant ici une mélancolie et une sécheresse qu'on le lui soupçonnait pas, "Tristana" brosse un triste portrait des relations humaines, plus avilissantes qu'autre chose et se montre impitoyable quand il dépeint le basculement de ses personnages. C'en est presque cruel et c'est certainement troublant même si on le préfère un tantinet plus provocateur.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 288 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 mai 2023
    Dans l’Espagne des Années Vingt, Tristana (Catherine Deneuve) est une jeune pianiste recueillie par son oncle à la mort de sa mère. Vieux sexagénaire libidineux, Don Lope (Fernado Rey) professe des idées avant-gardistes sur le mariage et l’Église et exerce sur sa nièce une emprise étouffante au point de faire d’elle sa maîtresse. La jeune Tristana parvient à lui échapper avec Horacio (Franco Nero), un peintre sans talent, qui l’emmène vivre à Madrid. Mais, deux ans plus tard, atteinte d’une tumeur au genou qui conduira à son amputation, elle revient vivre auprès de Don Lope et finira par l’épouser.

    "Tristana" est, avec "Viridiana", un des rares films tournés par Buñuel en Espagne. Le moindre des paradoxes du plus grand réalisateur espagnol ne fut pas en effet d’avoir quasi-exclusivement tourné hors de son pays : au Mexique, puis en France. "Tristana" est l’adaptation du roman éponyme de Benito Pérez Galdós écrit à la fin du dix-neuvième siècle. Buñuel avait déjà porté à l’écran deux romans de cet auteur espagnol naturaliste, "Nazarin" en 1959 et "Viridiana" en 1961. Buñuel y a en effet trouvé un thème qu’on retrouve dans plusieurs de ses films à commencer par "El" ou "Belle de jour" : la toxicité du désir masculin qui enferme son objet dans un amour possessif et jaloux, opposée à la perversité du désir féminin qui parvient à renverser cette domination à son avantage.

    Car, si Don Lope est un personnage abject, qui non seulement abuse de la fragilité de la jeune Tristana mais en plus se paie de mots en se faisant passer pour un libre penseur affranchi de la morale étriquée de son temps, Tristana n’est pas une oie blanche et encore moins une victime. La seconde partie du film, à partir de son retour à Tolède et de son amputation, voit les caractères se renverser. Don Lope devient de plus en plus doux alors qu’au contraire Tristana, de plus en plus amère et dure, achève logiquement son parcours par un crime qui ne figurait pas dans le roman de Pérez Galdós.

    Autre différence avec le roman, le fétichisme avec lequel Bunuel entoure la terrible amputation de son héroïne. Ce coup du sort asservit moins Tristana à son tuteur qu’il ne la pare d’un érotisme aussi morbide que fascinant, comme le montre la célèbre scène du balcon où elle se dénude sous les yeux médusés du jeune Saturno ou celle, non moins célèbre, où elle interprète une étude de Chopin. La légende voudrait que Hitchcock – qui ne s’en laisser remontrer à personne en matière de fétichisme – ait nourri une fascination particulière pour cette scène dont il connaissait par cœur le découpage.

    J’ai eu la chance de voir "Tristana" au Louxor dans le dixième arrondissement, avec en bonus la conférence très informée de Fabienne Duszynski. Chaque dimanche depuis le 12 mars, elle y analyse un film de Buñuel. Hélas, le cycle s’achève demain avec "Le Charme discret de la bourgeoisie". Aurais-je vu "Tristana" sans ces commentaires éclairés, j’en aurais compris la moitié et l’aurais d’autant moins apprécié. Mais, Buñuel fait partie de ces artistes dont j’apprécie d’autant plus les œuvres que je me les suis fait expliquer.
    Roub E.
    Roub E.

    729 abonnés 4 820 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 avril 2021
    Un vieux sagouin qui se fait passer pour progressiste et libéral recueille une jeune fille et en profite pour en faire sa maîtresse. Cependant cette dernière va un jour s’enticher d’un artiste et partir avec lui. Ce Tristana est assez curieux, si le personnage de Don Lope n’a pas grand chose pour le sauver, reniant ses principes moraux dès qu’ils ne les arrangent plus, séducteur ridicule que la vieillesse fait décliner au fur et à mesure. Le personnage de Tristana (formidable Catherine Deneuve) quand à lui est plus ambiguë à la fois lucide et sensible sur son « protecteur » qui revient vers lui alors qu’elle a pris une forme de liberté peut être pour mieux le contrôler et reprendre un pouvoir qu’il avait exercé sur elle pendant des années. Je ne peux pas dire que ça m’ait vraiment touché, ça n’est pas le Buñuel que je conseillerais de voir en premier mais je ne peux pas dire non plus que ça m’ait vraiment déplu.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 avril 2018
    septiemeartetdemi.com - Buñuel ne donne pas l'impression d'avoir jamais eu besoin de mûrir, pourtant il améliore perpétuellement certains détails de son style qui le rendent de plus en plus fidèle au domaine littéraire sans le désaisir de sa griffe. Aidé peut-être par le temps qui passe, ce sont ses personnages qui gagnent en finesse. Le temps passé à l'écran par certains d'entre eux est tel qu'ils deviennent des intimes du spectateur, bien que l'attachement ne soit pas une prérogative du réalisateur. Avec lui, il naît spontanément.

    À chaque fois empreints de l'opinion forte et assumée de leur créateur, ses films gardent une trame revendicative reconnaissable entre toutes qui nous rappelle le désintéressement de l'homme dont aucune création n'a connu de succès tranquille. Quand c'étaient des amateurs d'art qui s'en décriaient, peu importait. Mais depuis quelques temps, c'est nul autre que Franco. Alors quand une histoire comme celle de Tristana est dévoilée à l'œil du monde, avec la prestance d'une Catherine Deneuve dont on a l'impression que la France n'a jamais bénéficié, et dont le doublage en espagnol n'entame presque en rien la présence, on ne peut qu'admirer la vie injectée dans les chapitres de l'histoire et la maîtrise de son flux par Buñuel, alors qu'ils sont si banals quand ils sont pris individuellement.
    GéDéon
    GéDéon

    54 abonnés 444 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 31 octobre 2022
    Sous couvert d’une peinture de la bourgeoisie espagnole du début du XXème siècle, ce film de Luis Buñuel, sorti en 1970, s’intéresse aux affres de l’amour. Un vieil homme (Fernando Rey) recueille une orpheline en tant que tuteur avant de devenir son amant puis son mari. Le réalisateur espagnol parvient habilement à rendre ses personnages à la fois attachants et détestables. Catherine Deneuve passe ainsi de la jeune fille prude et innocente à une femme habitée par la haine. Bref, au-delà de la psychologie des individus, cela reste un long-métrage au rythme très lent.
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