Présenté en compétition au Festival de Cannes 2007, "Import/Export", film du quinquagénaire autrichien Ulrich Seidl, ne sort que 2 ans après et c'est étonnant. Etonnant, car c'était un des meilleurs films d'un Festival de Cannes particulièrement riche en films de qualité. Ce qui est également étonnant, c'est qu'on puisse aimer un film qui montre de façon aussi cru le mouroir d'un hôpital autrichien ainsi que l'assouvissement sexuel, moyennant finance, d'occidentaux avec de jeunes ukrainiennes, grandes et blondes. Et pourtant !... En fait, ce film assez étonnant raconte l'histoire de 2 trajectoires qui se croisent : celle d'Olga, une infirmière ukrainienne, qui part chercher du travail en Autriche; celle de Paul, un ancien agent de sécurité autrichien, qui accompagne son beau-père, un beauf intégral, pour une livraison de machines à sou en Ukraine et qui cherche du travail dans ce pays. Film sur l'immigration, sur la difficulté de trouver un travail. Film très dur, parfois un peu voyeur, très documenté sur la gériatrie. Le travail de Seidl, ancien élève des jésuites, fait parfois penser à Haneke, avec des scènes parfois poussées jusqu'au bout du mal-être. Dans le genre, Seidl va même un peu plus loin qu'Haneke, puisqu'il lui arrive de montrer des scènes choquantes alors qu'Haneke ne montre jamais rien de vraiment "choquant", il fait croire qu'il le fait, il suggère. En tout cas, "Import/export" est un film à voir !