Avis sur Doute

Excellent rôle de Méryl Streep! On assiste à un terrible duel entre les deux héros du film!
La prestation des acteurs est vraiment à la hauteur, tout est joué avec beaucoup de force... et de subtilité. Et le doute nous envahit nous aussi!

Un film fait comme il faut d'après moi, laissant plané le doute et ne donnant pas d'avis. Les acteurs sont excellents!

Un film tout en nuance, porté par de magnifiques acteurs qui sur un sujet très en vogue actuellement ont le mérite de ne pas trop forcer le trait. On sait que l’église américaine a été très éprouvée dernièrement, par des scandales à répétition qui ont terni l’image de ses prêtres. Le curé joué par Philipp Seymour Hoffman est-il ou oui non pédophile. Le film ne réponde pas complètement à la question préférant s’attarder sur les réactions de chacun face à ce tragique problème. La mère tout d’abord qui refuse de regarder la vérité. L’église ensuite qui déplace l’élément perturbateur de paroisse en paroisse à chaque fois qu’un problème se pose évitant ainsi la nécessaire remise en question sur le célibat des prêtres. Meryl Streep enfin dont on se demande ce qui motive réellement son intervention Sur des thèmes aussi forts on a connu de plus flamboyantes ou brillantes démonstrations mais c’est sans doute le mérite du film de ne pas prendre parti afin de montrer la complexité du problème qui aurait tendance à se voir apporter des réponses trop manichéennes.

Il est passionnant d’observer dans le comportement de sœur Aloysious Beauvier – interprétée à la perfection par une Meryl Streep imposante – la lente mais certaine dégradation d’une foi qui s’étiole à mesure que la lumière se fait sur les agissements du père Flynn : d’abord ce contact repoussé qui vaut à un jeune élève d’être remarqué, puis l’ébriété d’un autre élève dont la couleur de peau et l’orientation sexuelle le marginalisent au sein du groupe. Beauvier commence par incarner la rigidité physique de la religion et du respect de celle-ci, avant de comprendre que le seul combat qui vaille n’implique guère de rester attaché à la vétusté des protocoles mais de s’interposer dans les pratiques morales que le personnel ecclésiastique s’autorise avec les plus jeunes. Ce faisant, elle tend à se dérider, tourne en dérision les us et coutumes – en témoignent les quelques blagues ou le mensonge stratégique – tout en faisant preuve d’une intransigeance morale. Dit autrement, elle donne à entendre une justice qui n’est plus celle de Dieu, mais celle de la raison et de l’humanité. Doute réussit très bien à incarner cette conversion d’une foi régulière en foi séculière, en prise directe avec l’époque contemporaine et ses préoccupations qui tend à s’élever au-dessus du christianisme pour s’universaliser : il faut veiller sur nos enfants et ne pas s’en remettre à des instances supérieures qui ne sauraient remplacer la vigilance, la nécessité d’un dialogue au sein de la famille. À ce titre, la séquence de dialogue entre Meryl Streep et Viola Davis est d’une justesse déstabilisante, réfléchissant deux points de vue incompatibles mais tous les deux compréhensibles et vibrants d’authenticité. Car la puissance du film réside à n’en pas douter dans ses échanges verbaux et bénéficie pour cela d’acteurs remarquables : la confrontation entre Streep et Seymour Hoffman glace le sang autant qu’elle intrigue, donnant à voir dans ses silences les zones d’ombre et de monstruosité cachées derrière des bonnes intentions. Doute ne résout rien, laisse entendre, suggère, glisse des indices qui construisent une polyphonie à l’origine même du doute dont il est question ici. Surtout, il pose la question de la nature de l’amour parfois viciée qui motive et anime le personnel religieux, ose se saisir frontalement d’un sujet encore tabou aujourd’hui qu’il traduit à l’écran par un travail de l’image et de la photographie (signée Roger Deakins) avec ses cadrages désaxés, ses couleurs froides et ses lents mouvements de caméra.

Bon opus qui vaut surtout par la prestation de Meryl Streep au sommet de son Art .

Excellent! Mais pourquoi je ne l'ai pas regardé plus tôt ce film?!?? Une fois que le contexte est posé et que les personnages sont présentés, les choses sérieuses commencent! Après que le jeune et fébrile personnage de dévoile ses doutes à la principale de cette école très stricte, cette dernière nous surprend en changeant de visage et de ton et devient plus humaine... Alors que tout le monde la pensait trop dure, trop accrochée à ses vieilles valeurs, soit l'exact opposé du prêtre qui prône le changement et l'évolution de l'église, on se rend compte qu'elle se souciait bien plus des enfants qu il n y paraissait alors que le prêtre, lui devient plus "suspect" et ""faux", on devient aussi suspicieux que la principale qui, par expérience, va réussir à ébranler celui qui, jusqu'ici, était d'une sérénité incroyable.... Mais voilà, la question est: A t elle vu juste??? C'est toute la force de ce film qui vous laissera juger et prendre parti sans jamais avoir de preuves... Peut on juger qqn sur une simple intuition??? Tjrs est il que le film nous donne droit à une interprétation monumentale de Seymour Hoffman et Streep, deux monstres du cinéma qui le prouvent ici dans ce face à face d'anthologie que j'ai regardé sans cligner une fois des yeux ! Énorme! Pas prêt d'oublier cette séquence qui m'a complètement scotché! Le film était déjà une réussite à tout point de vue mais en se terminant en apothéose de cette façon, il devient carrément incontournable et indispensable!

Tiré d'une pièce de John Patrick Shanley "Doute" traite d'un fait qui a défrayé la chronique ces dernière années : les faits de pédophilie dans l'église catholique, ici l'auteur y adjoint un facteur de rumeur puisque les faits qui sont reprochés au prêtre ne sont jamais clairement prouvés. De fait le ressort du film est essentiellement basé sur les doutes que nourrie la sœur Aloysius au sujet de fait de corruption de mineur de la part du père Flynn. Les personnalités de ces deux protagonistes concourent à instiller le doute dans l'esprit du spectateur, la première est rigide et partisane d'une église conservatrice et ce dans l'Amérique des années soixante, le deuxième charmeur et extraverti prône une église ouverte sur le monde. L'antagonisme des deux personnalités et des deux visions du monde vont nourrir l'affrontement autant que les soupçons que la sœur a sur le comportement criminel du père. Entre ces deux tempéraments se retrouve coincée la sœur James naïve et pleine de bonne volonté qui formalise les questions du spectateur sur les deux adversaires, la sœur n'est-elle pas mue par une antipathie pour le père Flinn et une tendance à la suspicion, le père Flinn est-il vraiment innocent ne faisant que venir en aide à un élève exclu ou ses propos et ses agissements sont-ils à regarder avec un autre regard. Si le thriller psychologique marche bien, il souffre de sa genèse théâtrale et du fait que l'auteur de la pièce soit aussi le réalisateur, de ce fait il y a une certaine lenteur qui crée des temps morts préjudiciables au rythme du film. Les dialogues sont très fins et amènent bien la problématique et les points de confrontations, mais ils paraissent un peu artificiels parfois, comme c'est le cas dans la scène entre la sœur Aloysius et la mère de Donald Miller. Côté interprétation rien à redire Merryl Streep est parfaite (comme d'habitude j'ai envie de dire) en sœur rigide et suspicieuse et film Philip Seymour Hoffman joue à la perfection ce prêtre toute en séduction à l'ambiguïté dérangeante. Un film un peu lent, au rythme parfois déficient, mais dont le sujet et l'interprétation valent à eux seuls de voir le film.

New York City, rentrée 1964. John Patrick Shanley, adapte sa propre pièce à succès pour le grand écran, et s'attaque - avec bonheur - lui-même à la réalisation. C'est très classique, mais ce n'est pas du simple théâtre filmé, bien que l'action soit pratiquement circonscrite au périmètre de l'école.
Entre les murs de Saint Nicholas le doute lentement s'insinue et se diffuse autour du jeune Donald et du père Flynn, l'aumônier. La naïve Soeur James est malgré elle à l'origine du face à face impitoyable entre la principale (Soeur Aloysius) et ce dernier, affrontement qui fait l'ossature du film. Deux comédiens d'exception donnent vie à cette joute à fleurets de moins en moins mouchetés : Meryl Streep et Philip Seymour Hoffman. Leur jeu nuancé - la religieuse n'est pas une vieille fille fielleuse et bornée, mais une veuve entrée sur le tard dans les ordres, qui a l'expérience de la vie réelle et de ses noirceurs, et le prêtre a sans doute des traits de caractère moins positifs que son seul aspect débonnaire le laisse à penser - est un régal. Au final, ni vainqueur, ni vaincu (e). Jamais titre n'aura été aussi justifié : seul le doute triomphera.

Doute ,quel parfait titre ,ce mot correspond à merveille au film qui nous fait douter du début à la fin .
Il comporte des sujets très sensible et ici dans le milieu religieux : racisme , maltraitance , homosexualité ,pédophilie . Les noirs et les homosexuelle était très mal vu encore plus à l'église dans ces années là .
Ce très beau film reste neutre et ne nous apporte pas de réel réponse à la fin du film nous laissant même après le générique dans le doute .
Il nous dit ,voilà ça c'est passé et quant pensez-vous ? (il est dédié aux sœurs du film donc je suppose une histoire vraie).
Comparé à ce que beaucoup dise la réalisation et le scénario est soigné.
Le dialogue choisit bien ses mots en en évitant certains.
Streep , Hoffmann (Philip Seymour) ,Adams (Amy) , Davis , ... nous livre tous une performance d'une qualité rare .
Vous l'avez compris je peine à critiquer (positivement) Doute donc regarder le en ayant conscience que vous n'aurez pas une vraie réponse claire qui vous ôteras ...... Le doute !

Je suis surpris que l'on reproche à ce film son style théâtral, soit disant impropre au cinéma. Bien. L'on reprochera ensuite à un blockbuster de nous jeter trop de popcorn à la figure. Aussi logique que sincère! Je ne cacherai pas que parfois la mise en scène sent les bouts de ficelle (le vent utilisé à plusieurs reprises marque un manque de souffle d'inspiration par exemple, autant que ce que je viens d'écrire), mais le reste de l'œuvre atteint son propos, celui de la question du doute. En ne prononçant jamais les mots qui fâchent, en évitant toute forme de colère, on parvient à retranscrire comme il se doit une époque et des personnages plus vrais que nature. Un film à contre-temps, qui voudrait que tout explose, tout soit exposé, tout soit dit à haute voix, que l'on gobe tout cru ce qu'on nous donne... qu'on digère les idées pour le grand public, que les choses soient toujours les plus simples, qu'il n'y ait pas de nuances... je regrette seulement le parti pris dès le début du film où la caméra espionne, cèle le sort du prêtre. Là les doutes se dissipent. Que les râleurs n'aient plus de doutes là-dessus!

Formidable et un trio d'acteurs éblouissants

Pas grand chose à reprocher à la réalisation, de bonne voire très bonne facture. Les acteurs ne sont pas vraiment à blâmer non plus, ils jouent tous juste, mention spéciale au toujours excellent Philip Seymour Hoffman.
Non, le vrai problème de Doubt, c'est que le thème est traité beaucoup trop superficiellement. Les éléments basiques d'un drame, tels que des enjeux, des causes, des conséquences, et malheureusement des émotions, sont totalement absents. L'intrigue met un certain temps à émerger et une fois en place, se déroule de façon ultra linéaire jusqu'au dénouement final. Cela manque de relief et de subtilité pour espérer captiver l'attention du spectateur, désabusé face un scénario si balisé et convenu dont on ne tire aucun message ou opinion. A noter également la scène finale entre les deux sœurs, franchement ridicule et à la limite de la parodie.
Une belle déception en somme pour ce film dont on ne retiendra finalement que la forme.

la trame est bonne et le casting n'aurait pu-t'être meilleur. mais une fois qu'on a dit ca il faut dire que la real est bourré de défauts à commencer par les surlignage mélo (le frère malade, le racisme, la brutalité parentale, la cruauté enfantine... tout ca accentué par une utilisation musicale assez lourdingue).
Ensuite je suis toujours prêt à louer le fait de faire des films courts mais là il faut dire que ca nuit a la vraisemblance de l'histoire tant les personnages évoluent rapidement.
Avec la même histoire, de moins bons acteurs et moins de moyen Chabrol aurait sans doute fait un meilleur film.

Doute est un film qui vaut surtout pour la qualité d'interprétation. Meryl Streep (Soeur Aloysius Beauvier) y est impeccable de bout en bout. Face à elle Philip Seymour Hoffman (Père Flynn) distille quelques indices qui sèment le doute dans l'esprit du spectateur. Entre eux, soeur James (Amy Adams) oscille de l'un à l'autre. Une mention particulière pour l'interprète de Mme Miller, Viola Davis, touchante. Doute n'est pas un film d'action. Le rythme y est lent à l'image de la confrontation psychologique entre les deux protagonistes. La façon de filmer est très académique, sans surprise. Il y a pourtant dans ce film quelques réflexions qui demeurent dans l'esprit du spectateur à l'issue du film. Deux visions de la religion : l'une conservatrice, avec des règles sensées préserver les êtres dont les religieux ont la responsabilité, l'autre moderniste, qui prétend appliquer les valeurs d'amour et d'ouverture du catholicisme. Deux visions qui, défendues par des êtres humains paradoxaux, nous laissent un doute quand à la pertinence des idéaux qu'ils défendent. Il y a une analogie parlante aussi, sur les ravages de la rumeur, prononcé par le père Flynn lors de l'un de ses sermons. A méditer !

Un film qui fait réfléchir sur la parole accusatrice. On ne saura pas la vérité mais au saura le cheminement d'une accusation qui démolit la personne et l'oblige à fuir sans rien savoir.
Le dialogue entre la mère et MS est la pierre angulaire du film.