Avis sur Maya

Film français des années '40 de Raymond Bernard avec l'actrice Viviane Romance, une femme fatale de caractère que je découvre pour la première fois. L'histoire entre une prostitué qui tombera amoureuse d'un marin débarquant d'un bateau se nommant L'Albatros. Maya est à voir pour son monde de la prostitution qui est un terreau idéal pour le drame.

On charme le serpent avec la musique...la femme avec les mots ! "Maya", ça veut dire l'impossible à atteindre! "Maya", terrible et doux sortilège, cause et source des charmes! Le jeu de tes miroirs magiques reflète un univers façonnè par notre dèsir et transfigure les apparences au grè de notre songe! "Maya"..."Maya"..."Maya"...Adaptèe de la pièce de Simon Gantillon, ce film mèconnu de la fin des annèes 40 n'est pas une oeuvre majeure de Raymond Bernard, mais qu'importe, puisqu'il permet au spectateur de s'èvader agrèablement le temps de sa courte projection (78 min) dans une atmosphère populiste à la « Pèpè le Moko » . Le film rèunit une belle brochette de talents tels que Marcel Dalio, Georges Douking, Louis Seigner, Jacques Castelot ou encore la chanteuse Frèhel entourant Viviane Romance (dans un long-mètrage qu'elle a ègalement produit), interprète du rôle principal, qui n'a pas le droit de respirer l'air de tout le monde et qui ne pourra èchapper à son destin! A souligner une figuration non crèditèe au gènèrique du jeune Daniel Ceccaldi...

Sorti en 1949, ce film est aujourd'hui totalement oublié de tous. A tel point que je n'ai trouvé aucun avis à son propos, ni sur la toile, ni ailleurs avant de l'acheter en DVD dans une solderie. Même la très complète base de donnée cinéma IMDB, n'affichait aucune appréciation à son sujet.
Pourtant il y a des noms connus à l'affiche. Raymond Bernard, réalisateur du plus célèbre film d'avant guerre sur la première guerre mondiale: "Les croix de bois" et un de plus grand chef décorateur de l'époque Léon Barsacq. Viviane Romance tient le rôle principale du film sur le monde de la prostitution, mais elle en est aussi la productrice et se donne ainsi un rôle à sa mesure, qu'elle interpréte magnifiquement. Et pourtant elle n'atteindra jamais le statue de grande vedette qu'elle méritait.
Pourquoi ce film est-il tombé dans l'oubli ? Incompréhensible. Les acteurs sont sublimes, les décors magnifiques tout comme la lumière. Le scénario est bon. Il a tout du chef-d'oeuvre et mérite sa place à coté de "Quai des brûmes", "Pepe le moko" ou "Casque d'or". Un trésor caché qu'il faut redécouvrir absolument !

Pour les inconditionnels de Viviane Romance et quelques plans magnifiques de Raymond Bernard. L'histoire est pauvre et les marins peu intéressants y compris Jean, mais les bons acteurs de l'époque sauvent ce film de l'ennui. Valery Inkijinoff, le mongol buriate, dont le personnage de Radek dans ''La tête d'un homme'' est inoubliable tient un petit rôle, il se remarque une fois de plus beaucoup. Il y a eu des efforts de fait pour créer une ambiance particulière mais seul le quartier des prostituées est réussi, il faut dire qu'il y a le choix entourant Frehel ''notre mère''. Les dialogues de Maya sont parfois difficiles à suivre faute au temps passé, il serait bon d'y mettre des sous titres comme le fait maintenant la ''Gaumont'', c'est un problème de sauvegarde majeur.