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    Elle s'appelle Sabine
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Elle s'appelle Sabine" et de son tournage !

    Salué à Cannes

    Elle s'appelle Sabine a été présenté en 2007 au Festival de Cannes. Très chaleureusement accueilli, le film a décroché le Prix Fipreschi de la Critique Internationale.

    A ma soeur...

    Sandrine Bonnaire revient sur la genèse du projet : "L'idée avait pris forme avant la fin de la première année de l'internement de ma soeur Sabine qui a duré cinq ans. Très vite, j'ai vu son état se dégrader. Je trouvais cela anormal. J'étais très nostalgique de sa beauté et de ses capacités antérieures. Je me suis alors plongée dans ce que j'appelle aujourd'hui mes " images d'archives ", ces bouts de films en vidéo 8 que j'avais tournés auparavant avec elle. J'avais tendance à comparer ses deux visages, la Sabine d'avant avec ce qu'elle était devenue, pour essayer de comprendre pourquoi elle chutait autant. Durant les cinq ans où elle a été internée, la colère s'est installée et je me répétais, un jour je ferai un film là-dessus... je ferai ce film ! Mais je remettais toujours ce projet à plus tard par crainte que l'on puisse trouver impudique, ou alors un peu " people " qu'une comédienne réalise un film sur sa soeur. Le fait d'être marraine des Journées de l'Autisme m'a fait franchir le pas. Je pouvais essayer de faire un acte utile."

    Témoignage

    Au-delà du portrait de sa soeur, Elle s'appelle Sabine est un signal d'alarme sur la situation des autistes. "Mon but premier avec ce film est de convaincre, ou en tout cas de sensibiliser les pouvoirs publics sur la prise en charge de l'autisme, et de témoigner au nom des familles en détresse. Donc ma démarche au départ est politique, explique Sandrine Bonnaire. "En 2001, j'ai été marraine des Journées de l'Autisme. En m'investissant pendant plusieurs années dans cette fonction, j'ai pu voir combien de familles vivaient ce drame dans l'ombre. Il fallait en parler."

    Vivre à l'hôpital

    Sandrine Bonnaire précise ses intentions : "(...) l'idée n'était pas de faire un documentaire sur l'autisme, d'ailleurs je ne sais toujours pas ce que c'est l'autisme, mais un témoignage percutant sur un constat précis : Sabine avant et Sabine après l'internement. C'est-à-dire, montrer que quelqu'un possédant un bon nombre de capacités les perd à cause d'un système défaillant. Avec ce constat, je ne cherche pas à démontrer que les traitements et les médicaments sont inutiles, ou qu'il faut fermer les hôpitaux. Je veux dire que l'hôpital est un lieu de soins, un lieu de transition, mais en aucun cas un lieu de vie."

    Famille... de cinéma

    Pour ses premiers pas derrière la caméra, Sandrine Bonnaire s'est entourée de personnes qu'elle côtoie depuis longtemps. Pour l'assister pendant l'écriture, mais aussi pour tenir la deuxième caméra, elle a fait appel à Catherine Cabrol, connue pour son travail de photographe, aussi bien sur les plateaux de cinéma qu'auprès des femmes battues ou au Tibet... Elle photographie Sandrine Bonnaire depuis plusieurs années. La cinéaste a aussi choisi deux ingénieurs du son qui travaillaient sur les deux films de Claude Chabrol dans lesquels elle a joué : La Cérémonie et Au coeur du mensonge.

    La vie d'autiste

    En filmant sa soeur pendant plusieurs années, dans différentes situations, l'actrice-réalisatrice met à la mal les clichés sur l'autisme : "Je voulais la filmer telle qu'elle est, belle et moins belle, tendre et violente, vulgaire avec ses injures et virtuose quand elle interprète un prélude de Bach, précise-t-elle. "Les autistes ne sont pas forcément des gens repliés sur eux-mêmes, totalement mutiques, ni des gens pourvus de talents de surdoués comme Rain Man. Je cherchais à montrer d'autres comportements de l'autisme, hors de ces représentations habituelles. En dehors du fait de pointer l'absurdité d'un système aberrant, je voulais donner à voir ce qui se passe quand on reste un moment en leur compagnie. Ils ne sont pas si repoussants qu'on le croit, on n'a pas à en avoir peur. Leur mode d'expression est différent, mais pas tant que ça. Ils ressentent les mêmes choses que nous, quand ils sont angoissés, quand ils sont tristes... La différence c'est que nous savons doser nos émotions dans nos rapports avec les autres, nous respectons des codes que l'on nous a appris. Eux s'expriment avec le corps quand les émotions les débordent et que la parole leur est difficile."

    Se souvenir des belles choses

    La force du film repose, entre autres, sur la confrontation entre des images tournées très récemment et des images datant d'il y a plus de vingt ans. "Le temps, c'est aussi le thème du film", souligne Sandrine Bonnaire. "Le temps l'a tuée. Le trop de temps qu'elle a passé à l'hôpital l'a tuée. Donc, il fallait faire sentir ce temps. Le ralenti sur certaines images d'archives qui ont pâli avec le temps me permet de souligner le retour vers les souvenirs, d'aller dans quelque chose d'un peu onirique. Pour moi Sabine est une héroïne. Une héroïne malgré elle. Et comme avec toutes les héroïnes, on a envie de faire un film sur elle. Je voulais aussi un film percutant avec des plans très cut. On se les prend dans la figure, et comme ça on se heurte sur l'avant et l'après. On reste sur le beau visage de la Sabine d'avant pendant suffisamment de temps pour oublier la Sabine de maintenant et, tout à coup, on revient à la réalité du présent, ébranlé par la vision de sa transformation. Comme après un joli rêve, brusquement on revient dans une réalité beaucoup moins belle."

    Musique intime

    Sandrine Bonnaire a souhaité utiliser pour son film la musique qu'avait composée Nicola Piovani pour Journal intime de Nanni Moretti. Le musicien italien a accepté de lui accorder les droits gratuitement.

    Documentaires et acteurs

    Comme Sandrine Bonnaire, quelques comédiens ont déjà signé des documentaires, même s'ils sont beaucoup moins nombreux que les acteurs devenus réalisateurs de fiction... On peut citer Mireille Darc, auteur de plusieurs documentaires pour la télévision (notamment des portraits de femmes : prostituées, religieuses, actrices de films X...), Sabine Azéma, à qui on doit un film sur Robert Doisneau et un autre sur Lewis Carroll ou Hélène Lapiower, qui a réalisé un long métrage très remarqué sur sa famille, Petite Conversation familiale. Ajoutons que pour le film initié par Amnesty International, Contre l'oubli (1992), Michel Piccoli et Jane Birkin avaient tous deux signé un court métrage documentaire. Enfin, outre-Atlantique, Rosanna Arquette a réalisé un film sur les actrices intitulé Searching for Debra Winger.

    Vu à la télé

    Entre sa projection cannoise et sa sortie en salles, Elle s'appelle Sabine a bénéficié d'une diffusion à la télévision, le 14 septembre 2007 sur France 3. Le film était suivi d'un entretien avec la réalisatrice mené par l'animatrice Mireille Dumas.

    Vers la fiction

    Une fois le documentaire terminé, Sandrine Bonnaire a souhaité prolonger l'aventure en écrivant un scénario pour un long métrage de fiction à partir de cette histoire. C'est son compagnon Guillaume Laurant qui doit réaliser ce film, intitulé J'te souhaite au revoir, en 2008.

    Beau travail

    Quel est le point de vue de Sabine sur ce documentaire ? Sandrine Bonnaire répond : "Ce film, c'est une autre façon de voyager ensemble. Après la présentation du film à Cannes, j'ai envoyé un DVD à Sabine, elle le regarde régulièrement. Avant de tourner, nous avions beaucoup parlé de ce projet, je voulais savoir si elle acceptait l'idée d'un film sur elle. Sabine m'avait donné son accord.Le tournage terminé, je lui ai demandé, " Alors, quelle expérience tu tires de tout ça ? " Elle m'a répondu, " Je considère ça comme un travail. " Je lui ai dit, " Oui tu as raison, c'est un vrai travail ". Donc elle s'est sentie utile, ça l'a beaucoup apaisée."

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