Avis sur Paradjanov, le rebelle

«Paradjanov, le rebelle» (France, 2003) est un documentaire sur le cinéaste Sergueï Paradjanov réalisé par Patrick Cazals. Originaire d’Arménie, de Géorgie et d’URSS, Patrick Cazals illustre par les témoignages que la profusion des souches du cinéaste déteint avec harmonie dans ses œuvres ( tant les films que les collages ). Formellement semblable à un reportage télévisé, «Paradjanov, le rebelle» n’a rien à faire au cinéma sinon pour traiter d’un grand homme de la salle obscure. Mais la vision du film de Cazals est intéressante parce qu’elle propose une réflexion sur le personnage Paradjanov et donne à se délecter des avis et des idées du cinéaste. Construit autour d’un squelette chronologique, le film prête à voir des archives où Paradjanov fait montre de sa gestuelle grandiloquente et de sa tactilité obsessionnelle. Par des souvenirs de dévoués, Cazals nous apprend, bien plus qu’il ne nous montre, que le cinéaste arménien créait l’œuvre avant même qu’elle n’existe ceci par la construction en direct de la plastique de son œuvre, le cadre et son montage n’étant alors qu’un vecteur à sa diffusion. Dans sa globalité, «Paradjanov, le rebelle» (France, 2003) nous prouve que le cinéaste est un être humaniste, sensible à ses cultures environnantes, aux matières, textuelles ou autres, et aussi aux musiques traditionnelles. In fine, le film de Cazals, s’il n’a absolument rien de cinématographique, a le mérite de donner Paradjanov tel qu’il est : cinéaste de la vie et de son mouvement sacré et humain amoureux de l’autre et de l’esthétique.