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    L'Aigle de la Neuvième Légion
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Aigle de la Neuvième Légion" et de son tournage !

    Précisions sur le titre du film

    Le personnage principal se nomme Marcus Aquila. Il dirige la Neuvième Légion des troupes romaines. Or, Aquila signifie "Aigle" en latin. D'où le sens à attribuer au titre du film.

    Kevin MacDonald, cinéaste prometteur

    L'Aigle de la Neuvième Légion est son troisième long métrage de fiction, après des débuts dans le documentaire, avec Un Jour en septembre (1999) sur l'attentat de Munich durant les Jeux Olympiques et La Mort suspendue (2003) autour du terrible et authentique périple vécu par des alpinistes en Cordillère des Andes. Son premier film, Le Dernier roi d'Ecosse (2006), avait obtenu un vif succès, permettant à Forest Whitaker de remporter l'Oscar du meilleur acteur. Il avait par la suite dirigé Russell Crowe et Ben Affleck dans Jeux de Pouvoir (2009).

    Adapter Sutcliff: un désir de toujours

    Duncan Kenworthy est un important producteur anglais, aujourd'hui vice-président de la British Academy of Film and Television Arts (équivalent des Césars français). Les trois plus grands succès du cinéma britannique que sont Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hil et Love Actually, il les a financés. Kenworthy explique son désir de porter à l'écran l'oeuvre de Rosemary Sutcliff: "Dans les années 90, j’ai remarqué que l’on ne proposait plus de grandes aventures historiques. Étant enfant, j’avais lu et adoré tous les romans de Rosemary Sutcliff sur l’Angleterre romaine et cette époque de l’histoire. L’Aigle de la Neuvième Légion m’avait particulièrement plu : je me souviens d’en avoir parlé à Mike Newell en 1993, pendant le tournage de "Quatre mariages", comme de mon roman d’enfance préféré. (...) C’est une histoire flamboyante avec des personnages, des émotions et des enjeux qui sont pour moi aussi vivants aujourd’hui que quand Rosemary Sutcliff les a imaginés. C’est à ce moment que j’ai décidé d’en faire un film."

    Un mot sur Rosemary Sutcliff

    Auteure britannique du XXème siècle, Rosemary Sutcliff (1920 - 1992) s'est illustrée en écrivant principalement des romans historiques ou d'heroic-fantasy. L'Aigle de la 9ème légion est son premier roman, publié en 1954. Elle en écrira cinquante autres et sera traduite dans plus de vingt langues. Son œuvre est très éclectique, allant de l'autobiographie à la Guerre Civile Anglaise en passant par la Grèce Antique, l'Angleterre du Roi Arthur, la période élisabéthaine et l'ère des Tudor.

    Qu'est-il arrivé à la Neuvième Légion?

    Le roman L'Aigle de la Neuvième Légion est fondé sur des recherches historiques, qui, en 1954, faisaient débat: l'irrésolue disparition de la Neuvième Légion Romaine. Pendant plusieurs années, cette section a campé à Eburacum (l'ancienne ville de York), dans le nord de l'Angleterre. Elle a subitement disparu sans laisser de traces en 120 après Jésus Christ. Aucune archive, aucun document n'en parle. Les hypothèses sont allées bon train. Plusieurs historiens ont supputé qu'elle s'était dirigée vers le nord de l'Écosse. Les théoriciens et universitaires sont aujourd'hui divisés sur cette question. La Neuvième Légion s'est-elle purement et simplement évanouie? Ou s'est-elle déplacée dans un autre territoire?

    Adapté à la radio et à la télé

    Le roman L'Aigle de la Neuvième Légion a rencontré un vrai succès: il a été vendu aujourd'hui à plus d'un million d'exemplaires depuis sa publication. En outre, ce livre a fait l'objet d'une adaptation assez singulière, celle d'un feuilleton radiophonique pour la radio anglaise Radio 4. Une seconde adaptation, produite et tournée en 1977 par la BBC, s'est construite sur la forme de six épisodes de trente minutes chacun.

    Droits d'adaptation

    Duncan Kenworthy a dû batailler pour obtenir les droits afin de porter à l'écran le livre de Sutcliff. Il a approché à plusieurs reprises les agents de la défunte autrice, ainsi que son éditeur et les détenteurs des droits. Pendant plusieurs années, il n'a pu se consacrer pleinement aux négociations du fait de ses autres projets. Ce n'est qu'en 1998 que la situation s'est débloquée véritablement. Kenworthy est alors sur le tournage de Coup de foudre à Notting Hill. Le péplum et le cinéma épique sont en train de trouver un nouveau souffle, grâce au triomphe de Gladiator de Ridley Scott. Lorsqu'il apprend que Duncan Kenworthy a récupéré les droits pour adapter L'Aigle de la Neuvième Légion, Kevin Macdonald manifeste tout de suite son intérêt. Néanmoins, Kenworthy refuse de se précipiter: "À ce moment-là, je n’avais même pas de scénario. J’attendais depuis plusieurs années qu’un certain scénariste anglais passionné par le livre arrive enfin à se libérer – et Kevin n’avait jamais fait de film narratif, encore moins de superproduction, et j’ai donc répondu que le projet n’en était pas encore là." Ce n'est finalement qu'en 2005 que Duncan Kenworthy contacte Kevin Macdonald.

    Refus du trop-spectaculaire

    Lorsqu'il jette les premières bases du film, Duncan Kenworthy sait exactement quel genre de film il refuse de faire: "Deux ou trois épopées historiques sont sorties en salles, qui illustraient parfaitement ce que je ne voulais pas faire avec L'Aigle de la Neuvième Légion. Ces films étaient trop ambitieux, il y avait trop d’effets visuels, des armées dupliquées, des cultures inventées et des personnages qui semblaient complètement fantaisistes."

    Un péplum tout en finesse

    Le producteur aspire à une adaptation plus humaniste et surtout plus humble. L'Aigle de la Neuvième Légion raconte l'histoire de deux êtres humains qui luttent contre la froid, les éléments naturels et la faim pour traverser les montagnes d'Écosse. Ils doivent faire face au désir de mourir mais réussissent malgré tout à atteindre leur destination. Duncan Kenworthy précise: "Quand j’ai pris conscience de cela, j’ai compris que ce serait une erreur de trop en faire, et que le film devait avoir l’authenticité d’un documentaire qui aurait été réalisé par des Romains portant leurs propres vêtements et tourné dans les lieux qu’ils auraient vraiment traversés. Une vision excitante et divertissante, mais réaliste jusque dans les moindres aspects. Dans cette optique, Kevin est devenu la meilleure personne pour le réaliser."

    Marqué par le livre

    Kevin Macdonald est lui aussi longtemps resté envouté par le livre, qu'il a découvert durant son enfance. Souvenirs du réalisateurs: "J’ai lu le roman quand j’avais douze ans, il m’avait vraiment passionné. Il y avait quelque chose dans son ambiance, dans cette rencontre entre les cultures – les Celtes, les Anglais et l’Empire romain – qui m’a fasciné. Ce livre a nourri ma passion pour l’histoire, et je sentais que je pouvais le raconter dans un film qui lui fasse honneur et qui montre ces mondes incroyables qui existaient il y a deux mille ans."

    Processus d'écriture

    Un premier scénariste est engagé pour écrire l'adaptation cinématographique du livre de Rosemary Sutcliff. Mais la collaboration se passe assez mal. Kevin Macdonald insiste alors pour que Jeremy Brock tente sa chance. Il est le scénariste du Dernier roi d'Ecosse. Duncan Kenworthy le connait également pour son travail sur La Dame de Windsor. En définitif, la nouvelle tentative d'écriture se passe admirablement bien. Le producteur la décrit: "Au final, nous avons formé un trio fantastique. Quand le travail se fait en duo – scénariste/réalisateur et producteur, ou producteur/réalisateur et scénariste – cela se passe souvent très bien mais l’une ou l’autre personne a souvent plus de poids créatif que l’autre. Le fait d’être trois, chacun avec un point de vue différent, évite de tomber dans des impasses ; les désaccords sont juste une autre façon d’avancer. Cette collaboration à trois aura été pour moi un des aspects les plus agréables de ce film." Il explique le processus d'écriture de manière plus détaillée: "On s’asseyait dans le bureau de Jeremy Brock (...) et on parlait de l’histoire toute la journée, testant des idées et en imaginant de nouvelles. Jeremy réécrivait tout cela tout seul, il nous faisait lire, et on continuait. C’est pour vivre des expériences créatives aussi privilégiées et enrichissantes que celle-ci que je fais des films."

    Des recherches fouillées

    Il n'est jamais évident de transposer au cinéma un récit authentique qui s'est produit au IIème siècle dans un Grande-Bretagne envahie par les légions romaines. Il a fallu utiliser une importante partie du budget destiné au film pour effectuer des recherches en amont du tournage. Jeremy Brock note : "Nous avons survolé en hélicoptère le mur d’Hadrien sur toute sa longueur pour voir à quoi il ressemblait, et nous avons discuté avec des archéologues et des professeurs d’université pour avoir une idée des dangers qui guettaient les voyageurs osant s’aventurer au nord du mur. Il était très important pour nous d’être exacts sur le plan historique, mais jamais au détriment de l’histoire. C’est cet équilibre que le scénariste doit s’efforcer de trouver."

    Se différencier pour mieux adapter

    A la différence de Kevin Macdonald et de Duncan Kenworthy, le scénariste Jeremy Brock ne connaissait pas le livre. La lecture de L'Aigle de la Neuvième Légion lui a permis d'y voir immédiatement les ingrédients d'un grand film d'aventures saupoudré de différents thèmes comme l'amitié, le choc des cultures ou encore les rites de passage. Le scénariste a voulu prendre quelques distances avec le roman de Rosemary Sutcliff, et pour cause: "Adapter un livre demande de rester fidèle à son histoire, mais il faut aussi savoir s’en écarter un peu pour que le film acquière sa propre identité. Quand j’adapte un livre, je le lis encore et encore, ensuite je le mets de côté et je commence à écrire mon film."

    Choix des deux acteurs

    Kevin Macdonald explique qu'il a fallu recruter les deux acteurs principaux de façon à ce qu'ils forment un véritable duo. Leur jeu devait être complémentaire. Pour Esca, Macdonald a exigé un acteur qui a des origines celtes. C'est ainsi que Jamie Bell (révélé dans Billy Elliot), dont les ancêtres vivaient en tribu dans la région anglaise de Sunderland, a obtenu le rôle. Pour celui de Marcus, Channing Tatum (Coach Carter, Sexy Dance) a été choisi, notamment pour son accent américain qui tranche avec celui de Bell, anglais. "Cela a créé, en plus du rapport tendu maître-esclave, une différence de culture qui s'exprime constamment à travers la façon dont chacun s'exprime et bouge", précise le cinéaste écossais.

    Sans doublures, s'il-vous-plaît!

    Jamie Bell et Channing Tatum ont demandé à faire leurs cascades eux-mêmes. Tatum a effectué un régime alimentaire particulièrement rigoureux pour mincir. Il a également pratiqué des arts martiaux mixtes et s'est exercé au maniement de l'épée. Étant donné que chacun avait déjà suivi des formations de danse pour leurs films respectifs, les deux comédiens ont pu s'initier facilement à la chorégraphie des combats, mais aussi en équitation et en descente de chute d'eau. Au point que les doublures cascades n'avaient rien d'autre à faire que de les regarder.

    Des acteurs de talent pour les seconds rôles

    Trois acteurs précieux, issus de trois générations différentes, ont été conviés à participer au tournage de L'Aigle de la Neuvième Légion. Le premier n'est plus à présenter puisqu'il s'agit de Donald Sutherland, à l'impressionnante filmographie. L'acteur possède entre autres deux Golden Globes à son palmarès. Le second fait partie de cette catégorie "On ne sait jamais comment ils s'appellent". Il s'agit de Mark Strong, qui a été dirigé par Ridley Scott à deux reprises (dans Mensonges d'Etat et dans Robin des Bois), par Matthew Vaughn également à deux reprises (dans Stardust, le mystère de l'étoile et dans Kick-Ass), et par Guy Ritchie sur trois films (Revolver, RockNRolla, Sherlock Holmes). Enfin le troisième est une étoile montante française: Tahar Rahim, le héros du Un prophète de Jacques Audiard. L'acteur est désormais convoité par les productions hollywoodiennes et tient, dans L'Aigle de la Neuvième Légion, le personnage du Prince du Peuple Phoque. Il a dû apprendre le gaélique ancien pour interpréter ce rôle.

    Préparer le terrain

    La préproduction de L'Aigle de la Neuvième Légion a débuté alors que Kevin Macdonald était en train de finir Jeux de Pouvoir avec Russell Crowe et Ben Affleck. L'équipe technique a dû alors décider des lieux où elle allait reconstituer l'Écosse en 140 après Jésus-Christ. Kevin Macdonald estime que le seul lieu adéquat était l'Écosse même: "Aucun autre lieu ne pourrait prétendre y ressembler, et plus de la moitié du film se déroule dans les Highlands."

    Black Robe

    Kevin Macdonald affirme que Black Robe (1991) de Bruce Beresford est un film qui l'a énormément influencé durant son travail sur L'Aigle de la Neuvième Légion.

    Une fiction historique aux airs... de documentaire

    Cinéaste en provenance du documentaire, Kevin Macdonald remarque : "(...) Je sais que la réalité est en général plus compliquée que ce que pensent les gens. En partant de bases réalistes, je peux ensuite développer les choses à des fins dramatiques." Son travail sur L'Aigle de la Neuvième Légion a été effectué avec un réel souci de réalisme. La reconstitution devait, selon lui, coller au plus près de la réalité de l'époque, que ce soit au niveau des décors ou des costumes. Macdonald a fait appel à sa chef monteuse favorite, Justine Wright, qui s'avère être aussi une spécialiste du montage de documentaire.

    Authentiques manoeuvres romaines

    Les acteurs de L'Aigle de la Neuvième Légion se sont entraînés pour opérer les fameuses formations romaines (comme celle de la "tortue", parodiée dans Astérix aux Jeux Olympiques). Il a fallu aussi apprendre les démarches des soldats romains et saisir la subtilité de leurs déplacements, qu'ils soient individuels ou groupés.

    Financés grâce au Dernier Roi d'Ecosse

    Focus Features et la société de production anglaise Film4 ont participé au financement du film. Ils avaient déjà injecté des fonds pour la réalisation du Dernier roi d'Ecosse.

    Un chef opérateur oscarisé

    Kevin Macdonald a fait appel à son ancien chef opérateur sur Le Dernier roi d'Ecosse, Anthony Dod Mantle. Mantle s'est fait connaître pour avoir tenu le cadre dans Dancer in the Dark de Lars Von Trier en 2000, puis pour avoir collaboré avec le réalisateur danois sur Dogville (2002), Manderlay (2004) et Antichrist (2008). Il a depuis dirigé la photographie sur Slumdog Millionaire de Danny Boyle (avec lequel il avait déjà tourné 28 jours plus tard) et a été oscarisé pour son travail. Ainsi, grâce à l'inventivité de ce chef-opérateur et cadreur, les séquences de batailles de L'Aigle de la Neuvième Légion ont été réalisées avec deux ou trois caméras différentes. Un Steadicam a également servi sur le tournage.

    Un chef costumier également oscarisé

    L'équipe de réalisation de L'Aigle de la Neuvième Légion a fait appel à Michael O'Connor, un autre artiste qui a reçu un Oscar en guise de distinction pour le travail accompli sur The Duchess en 2008. Ce chef costumier a déjà collaboré avec Kevin Macdonald sur Le Dernier roi d'Ecosse. Il a en outre été associé à la création de costumes sur Quills - la plume et le sang et L'Échange en 2000, ainsi que sur Harry Potter et la chambre des secrets en 2001. O'Connor a eu en charge de réinventer entièrement les uniformes romains.

    Un chef décorateur... pas encore oscarisé

    Michael Carlin, le chef décorateur du film, est lui aussi l'un des fidèles collaborateurs de Kevin Macdonald. Il a créé les décors du Dernier roi d'Ecosse. Pour L'Aigle de la Neuvième Légion, le cinéaste voulait une reconstitution qui se différence complètement de ce que l’on s’attend à trouver dans un film sur l’Empire romain.

    Une partie du tournage en Hongrie

    Kevin Macdonald explique que la véritable question, c'était de savoir s'ils pourraient tourner les scènes anglaises en Angleterre: "(...) Nous avons réalisé que si nous voulions respecter notre budget, nous allions devoir tourner à Londres. Le problème, c’était qu’il n’y avait pas dans un rayon de 80 km autour de Londres la nature sauvage, les forêts et les rivières dont nous avions besoin. Nous avons donc envoyé quelqu’un faire des repérages en Roumanie, en Pologne, en République tchèque, en Serbie et au Monténégro. En fin de compte, nous avons décidé que la Hongrie était le pays qui offrait la meilleure combinaison d’infrastructure, de personnel et de topographie."

    Entre Glasgow et Budapest, il n'y a qu'un mur

    Kevin Macdonald connait déjà la Hongrie. Il y a tourné un documentaire sur son grand-père, le cinéaste Emeric Pressburger (qui a co-réalisé Les Chaussons rouges avec Michael Powell), natif du pays. La Hongrie possède un grand nombre de figurants sachant se battre - un avantage précieux pour les séquences de combats qui devaient être réelles, et non créées par voie numérique. Des structures de production y existent d'ores et déjà. Deux bureaux ont été ouverts, l'un à Budapest et l'autre à Glasgow. Le tournage s'est entièrement déroulé en décors naturels: les séquences d'Angleterre au sud du mur d'Hadrien ont été réalisées dans la campagne de Budapest, tandis que les scènes de l'autre côté du mur ont été tournées dans les authentiques Highlands d'Écosse. L'ensemble des intérieurs du film ont été créés en Hongrie.

    Isca Dumnoniorum

    L'imposant fort d'Isca Dumnoniorum a été reconstitué avec rigueur et précision. Sa construction a duré sept semaines (ce qui est très rapide pour un décor de cette ampleur). Michael Carlin décrit l'élaboration de cette bâtisse: "La principale difficulté avec le fort a été de trouver un endroit où le bâtir. Nous voulions qu’il soit entouré par une forêt, et nous avions besoin de suffisamment d’espace pour construire le village anglais qui est en face. Nous avons construit trois côtés du fort en pisé et en bois comme l’auraient fait les Romains. Un tiers de l’intérieur a été construit, parfois uniquement en façade, mais les principaux intérieurs étaient utilisables". L'architecture du décor en lui-même fut également imaginée dans un souci d'exactitude: "Dans tout l’Empire, les forts romains étaient toujours construits selon le même plan : une forme carrée, quatre portes, deux voies principales se croisant à angle droit, et un arrangement très précis pour la construction des différents bâtiments. Nous l’avons un peu changé pour faciliter le travail d’une équipe de tournage, notre fort est un peu moins encombré (...)".

    Procédé de la perspective forcée

    Le Lac Valencei est une réserve naturelle. 28 espères d'oiseaux y nichent, des lits de roseaux sauvages l'entourent... C'est pour Michael Carlin le lieu idéal pour construire la villa d'Aquila, l'oncle de Marcus. Le chef décorateur explique que cet édifice est modeste par rapport aux standards romains. La technique de perspective forcée avec des éléments en deux dimensions - des bateaux, façades de villas et divers bâtiments romains placés de l'autre côté du lac - a été utilisée, comme du temps des fresques historiques du vieil Hollywood.

    Un Colisée provincial tout en bois

    Le Colisée provincial de Calleva a été construit à quelques pas de la villa d'Aquila. Entièrement fait de bois, ce décor devait être capable de contenir plus de 200 spectateurs joués par des figurants. Là encore, même si le réalisme prime, Michael Carlin a dû légèrement tricher avec la taille réelle de l'édifice: "Notre Colisée était un peu plus petit que les vrais, qui étaient vraiment très grands. C’était une sorte de Colisée « de campagne », une structure circulaire avec une petite rue y conduisant pour donner un air urbain. Le Colisée a été fabriqué en bois en utilisant des techniques qui étaient probablement les mêmes que celles des charpentiers romains (...)".

    Une séquence de bataille faramineuse

    La première séquence de bataille dans L'Aigle de la Neuvième Légion a été élaborée avec un champ de vision à 360 degrés offert par les extérieurs hongrois, connus pour être d'immenses plaines désertiques. Il a fallu trois nuits et cinq jours pour la réaliser. 300 figurants, 50 cascadeurs, 12 chars ont été mobilisés pour l'occasion.

    Au-delà du mur d'Hadrien...

    Cinq heures de route depuis Glasgow, c'est le temps qu'il faut pour atteindre le petit village d'Achiltibuie. Ce lieu, situé à l'extrême-nord de l'Écosse, a accueilli une partie du tournage de L'Aigle de la Neuvième Légion. Les paysages y sont désertiques et les pluies incessantes. Michael Carlin indique que l'équipe de décorateurs a cherché à rendre cette contrée encore plus primitive qu'elle ne l'aurait été: "Les quelques constructions qui existent semblent perdues au milieu de nulle part". Le village du Peuple Phoque, une tribu imaginée par Rosemary Sutcliff dans son livre, a été reconstitué sur le littoral, là où, selon les dires de Carlin, il n'y a aucune construction, seulement quelques îles au milieu des flots jusqu'à la ligne d'horizon. "On se croirait vraiment au bout du monde", affirme le chef décorateur. Huttes et séchoirs à poisson ont été bâtis à flanc de colline sur ce site retiré de toute civilisation.

    Réalisation d'automne

    L'un des problèmes majeurs sur le tournage a été la météo. Le chef opérateur s'explique: "Nous avons compris très tôt qu’à cause de la météo imprévisible, nous n’aurions jamais le temps de mettre en place des scènes aussi précisément que nous le voulions, surtout avec plusieurs caméras. Il a fallu s’adapter constamment pour tirer le meilleur du possible." En conséquent, Kevin Macdonald et Anthony Dod Mantle ont donc choisi de tourner les scènes écossaises en automne. Le réalisateur justifie ce calendrier : "L’Écosse est beaucoup plus impressionnante en automne qu’en été, quand le paysage est trop vert et luxuriant. Avec les feuilles qui tombent des arbres et la nature qui devient brune, nous savions que nous allions pouvoir profiter de la texture des mousses et des pierres."

    Le Peuple Phoque, une communauté archaïque

    Imaginer à quoi ressemble le Peuple Phoque, comment il vit, avec quoi il vit (ou plutôt survit), c'est ce qu'a essayé de faire l'équipe technique de L'Aigle de la Neuvième Légion. De ce fait, Michael Carlin a opté pour une approche ethnographique de la plus grande précision. Il s'est documenté sur les peuples qui vivent dans les climats froids et austères. Cela lui a permis de cerner au mieux ce que serait le mode de vie du Peuple Phoque: "L'idée est qu'ils ne pratiquaient pas l'agriculture, juste la chasse, la pêche et la récupération de tout ce qu'ils pouvaient trouver dans la mer. (...) Les huttes creusées dans le promontoire étaient conçues comme un mélange entre les maisons de pierre celtiques et les tentes inuits (autochtones de Sibérie), en utilisant de fausses peaux de phoques et des pierres sèches. Nous avons aussi décoré les huttes avec de nombreux faux os d'animaux. Le village est (...) un endroit idyllique mais aussi cruel".

    Une équipe internationale

    En plus d'être tourné dans deux pays différents, L'Aigle de la Neuvième Légion est véritablement un film multinational. Les membres de l'équipe technique viennent des quatre coins du monde: réalisateur écossais, producteurs anglais, chef décorateur australien, assistant opérateur sud-africain coordinateur des cascades hongrois, chef électricien danois, réalisateur de la seconde équipe mexicain, chef opérateur de seconde équipe japonais, et assistante costumière allemande... Rien que ça!

    Örvarsson à la musique

    Ce compositeur islandais a créé la bande originale de L'Aigle de la Neuvième Légion. Il a été pendant de nombreuses années l'assistant de Hans Zimmer sur Pirates des Caraïbes : Jusqu'au Bout du Monde et Les Simpson - le film en 2006, Anges et démons en 2009. Il a ensuite écrit et dirigé la musique de plusieurs films: Phénomènes Paranormaux d'Olatunde Osunsanmi, Babylon A. D. de Mathieu Kassovitz, Angles d'attaque de Pete Travis et Le Dernier des Templiers (2011) de Dominic Sena.

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