Attention, monument de la comédie américaine! Encore plus fort que Some like it hot. Stanley Ford, célibataire de principe de 37 ans, illustre auteur de bande dessinée d'espionnage, joue ses histoires en les faisant photographier avant de les dessiner par soucis d'authenticité. Alors qu'il participe à l'enterrement de la vie de garçon d'un ami (le mariage présenté comme marche funèbre!), la future femme de celui-ci renonce... l'évènement est fêté (!), l'alcool coule... Et Stanley se réveille le lendemain avec une splendide créature nue dans son lit. Problèmes : il semble l'avoir épousé, et elle ne parle pas un mot d'anglais! A partir de ce moment là, le film s'apparente à un hilarant manifeste contre le mariage, jusqu'à ce que Stanley ne supporte plus sa femme trop affective et envahissante. Il décide de la tuer, dans sa BD. Seulement après sa répétition du meurtre dans la réalité, sa femme disparaît...
Peut-on faire sujet plus universel? Probablement pas, surtout que la modernité du traitement lui confère également une certaine intemporalité.
Ce qui rend le film hors du commun, c'est qu'il est à la fois improbable et crédible, l'humanité des personnages se cachant sous l'apparente caricature. Les morceaux d'anthologie ne manquent pas. L'introduction (drôlissime Terry-Thomas), la séquence simulation, l'enterrement de vie de garçon, la danse de Virna Lisi (parfaite) sur le piano, la cultissime plaidoirie... Jack Lemmon se régale dans cette perle parfaitement dosée. On note même certains moments touchants, et on (les hommes en tout cas!) est partagé : si Stanley voit effectivement son mode de vie dégradé et déréglé, sa femme reste attachante, en plus d'être sensuelle et pleine de bonne volonté. Le film n'est certainement pas perçu de la même façon par les hommes et les femmes bien sûr, la plaidoirie séparant clairement les sexes, et les femmes étant ici "vues" comme des créatures mystérieuses et capables de magies (les scènes ou Lisi embrasse Lemmon).